Air France-KLM : poème au futur PDG : tu seras un homme... (ou une femme) !

l'inspiration de Christophe Hardin

Notre chroniqueur aérien, Christophe Hardin, s'est inspiré d'un célèbre poème de Rudyard Kipling et l'a adapté pour s'adresser au futur président-directeur général d'Air France-KLM.

Rédigé par Christophe HARDIN le Lundi 18 Avril 2016

Air France-KLM : poème au futur PDG : tu seras un homme... (ou une femme) !

"Si tu peux voir réduit de moitié ton salaire
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou, supporter le poids de l’Etat actionnaire
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux raisonner nos amis navigants,
Si tu peux être fort sans cesser de les entendre
Et, te sentant haï sans haïr tous ces gens,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties dans des tracts pour exciter des sots,
Et voir tweetées sans cesse leurs exigences folles,
Sans mentir toi-même d’un seul mot ;

Si tu peux rester digne en étant un vrai Chef,
Si tu peux rester ferme en conseillant l’Etat
Mais aussi tes deux filles KLM et AF
Sans que chacune d’elles soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, négocier et connaître
Ne jamais revenir aux années de gabegie
Négocier, mais sans laisser la CGT être ton maître,
Réformer et être enfin suivi

Si tu sais enrichir cette superbe flotte
En accueillant demain les Sept Quatre-vingt Sept
Et faire enfin cesser la culture du Boycott,
Rouvrir des liaisons en fréquence 7 sur 7

Si tu peux développer la petite Transavia,
En étant audacieux mais jamais imprudent,
Si tu sais être bon, en lui ouvrant des bases
Sans être un social moins disant ;

Si tu peux rencontrer Actionnaire et O.P
Et recevoir ces deux acteurs d’un même front,
Si tu peux conserver chemise et dignité
Quand tous les autres les perdront,

Alors, cette richesse qu’on appelle passagers
Sera redevenue une clientèle fidèle
Pouvant offrir à tous des profits partagés,
Tu seras un homme ou une femme fier(e) et heureux (se) de diriger AF/KLM."

L'original de Kipling :

Si tu peux voir détruit l’ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou, perdre d’un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d’amour,
Si tu peux être fort sans cesser d’être tendre
Et, te sentant haï sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d’entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d’entendre mentir sur toi leur bouche folle,
Sans mentir toi-même d’un seul mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère
Sans qu’aucun d’eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur ;
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n’être qu’un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d’un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors, les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tout jamais tes esclaves soumis
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire,
Tu seras un Homme, mon fils.

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