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Chambres d'hôtes illégales : un label national pour encadrer la profession

Entre 100 et 150 000 chambres illégales en France


Après l'assignation en justice d'une cinquantaine de chambres illégales par le syndicat hôtelier UMIH, les propriétaires de chambres d'hôtes sont partagés. Plutôt qu'une action judiciaire qui pourrait stigmatiser l'ensemble du secteur, ils réclament l'instauration d'un label national afin d'encadrer la profession.


le Mercredi 15 Mai 2013

Les professionnels semblent favorables à l'instauration d'un label national obligatoire, sans qu'il soit totalement standardisé - DR : Les Tuileries de Chanteloup
Les professionnels semblent favorables à l'instauration d'un label national obligatoire, sans qu'il soit totalement standardisé - DR : Les Tuileries de Chanteloup
Les chambres d'hôtes ne sont plus un phénomène de mode.

Aujourd'hui bien implantées dans le paysage touristique français, elles rassemblent 30 000 propriétaires et 1 500 nouvelles maisons chaque année.

Mais selon le syndicat hôtelier UMIH, qui a lancé le 3 mai dernier une action en justice contre l'hôtellerie illégale, il existerait en France entre 100 et 150 000 chambres non conformes.

Une concurrence déloyale qui pénalise aussi bien les hôteliers que les propriétaires respectueux de la réglementation.

"Si tout le monde affichait un taux d'occupation de 100%, on se moquerait pas mal des fraudeurs. Mais ce n'est pas toujours le cas" déplore Pascal Henri, propriétaire des Passiflores.

Il fait partie de l'association des chambres d'hôtes du Grand Tourmalet dans la région des Pyrénées, créée il y a deux ans.

"Je me réjouis de l'action engagée par le syndicat. J'avais d'ailleurs contacté la section locale pour savoir s'ils ne comptaient faire la même chose dans notre région" explique Hervé Joris, le président de l'association, également propriétaire de l'établissement Au Chat Ronfleur.

Un label national obligatoire pour ouvrir une chambre d'hôtes

Patrice Cochin, propriétaire des Tuileries de Chanteloup, se montre en revanche plus circonspect.

"Il y a des gens qui trichent dans toutes les professions. Mais il faut éviter de mettre tout le monde dans le même panier".

Pour lui, le syndicat se trompe de cible et devrait plutôt se focaliser sur les nombreuses normes toujours plus contraignantes.

Un avis partagé par un autre propriétaire de chambre d'hôtes dans la Baie de Somme, qui préfère rester anonyme. "Nous devrions plutôt nous unir, hôteliers et chambres d'hôtes pour se battre contre les nombreuses réglementations qui nous étouffent".

Du coté des fédérations et associations, on plaide forcément pour une moralisation du marché. "Ces chambres illégales jettent un discrédit sur l'ensemble de notre secteur" déplore Robert Lauth, le président national de la fédération Fleurs de Soleil regroupant 570 maisons.

Il défend également l'instauration d'un label national et obligatoire géré par l'état.

Une idée qui plait à Jean Boyer, le directeur de Clévacances. "Nous devons moraliser le secteur. Nous souhaitons d'ailleurs échanger avec l'UMIH afin de faire évoluer la réglementation".

Patrice Cochin propose notamment la mise en place d'un classement à la manière des étoiles pour les hôtels.

Mais dans tous les cas, il faudra se prémunir contre la tentation de tout normaliser, comme l'explique Hervé Joris.

"Méfions nous de l'instauration d'un label standardisé. Les propriétaires ne doivent pas perdre la diversité de leur identité, ce qui fait leur véritable valeur ajoutée".

Quelles règles pour ouvrir une chambre d'hôtes

Une réglementation a été mise en place le 3 août 2007 et le décret n°2007-1173 en fixe les conditions d'application.

Il faut tout d'abord faire une déclaration en mairie et immatriculée au registre du commerce et des sociétés.

Chaque maison ne peut proposer que 5 chambres pouvant accueillir au maximum 15 personnes.

Les clients peuvent partager le repas à la table familiale.

Le revenu total de cette activité ne doit pas dépasser 80 500 € par an.

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Commentaires

1.Posté par Sophie Gélinier le 22/05/2013 19:19 | Alerter
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Oui, 150 000 chambres illégales me semble un chiffre un peu exagéré.
La réponse ne me semble pas être un label unique, qui priverait de liberté et de singularité les maisons d'hôtes, mais bien une classification nationale, comme pour les hôtel et l'hôtellerie de plein air. Tout le monde y gagnerait et en premier lieu les clients ! À établir avec des professionnels des CH, des têtes de réseau, nationales, régionales et départementales.

2.Posté par kopp le 23/05/2013 11:44 | Alerter
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Hypocrisie quand tu nous tiens ! Les labels Clésvacances et Fleurs de soleil qui jouent les vierges effarouchées, quand ils acceptent de labelliser des chambres d'hôtes qui ne sont pas inscrites au RCS alors que leur activité le justifierait ! Les Gîtes de France ne sont pas en reste non plus ! Et oui difficile de refuser des adhérents et donc des cotisations ! Alors les histoires de moralisation , c'est vraiment se moquer du monde. J'exerce cette profession depuis 15 ans, et malgré mes différentes tentatives pour faire bouger les Gîtes de France, la seule réponse qui me soit faite c'est "c'est pas notre rôle" ! Et vous oubliez un "détail" : c'est que toutes ces chambres qui ne sont pas déclarées, n'ont pas d'assurance, et donc le client (oups ! pardon : l'hôte... hypocrisie, hypocrisie...) n'est pas assuré en cas d’incendie, intoxication alimentaire, chute dans l'escalier, glissade sur le paillasson. A quand un drame qui jettera le discrédit sur l'ensemble de la profession ?

3.Posté par Lol le 23/05/2013 15:10 | Alerter
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Tout le monde parle des chambres d'hôtes illégale minoritaires ,sûrement...
Quid des locations sauvages de meublé qui remplissent les colonnes des sites d'annonces ,pas de taxes de séjour ,pas de garantie,pas d'assurance,même sous location,piscine mal sécurisées....
Le vrai danger et la vrai concurrence est la ,tout le monde se met à louer son appart ou sa maison pendant les vacances avec des prix défiant toute concurrence ,et de façon déloyale puisque les meublés sont régis par les mêmes règles que les chambres d.hotes .
Dans ma commune 5 déclares en mairie pour 25 en activité .reponse de la mairie :"on peut rien faire"
À remettre de l'ordre remettons tout à plat une bonne fois

4.Posté par kopp le 24/05/2013 17:24 | Alerter
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En réponse à Lol : c'est bien de rajouter "surement" car après vérification auprès de la chambre du commerce du Loiret, sur les 27 maisons d'hôtes du voisinage seules 11 sont inscrites au registre du commerce ; sans commentaire....
Cela étant vous avez raison, et vous oubliez les gites de séjour qui font de la "chambre d'hôtes" (celui de Saint-Martin d'Abbat avoue 12 chambres soit 32 couchages, il se dit que ce chiffre est en dessous de la réalité, mais bien sûr il ne s'agit que de médisances), et puis il y a les gîtes ruraux qui louent également à la nuitée quand le client se fait rare, etc, etc. Les fraudeurs sont multiples et dénoncer les uns n’absous pas les autres.
Pour finir le vrai danger aujourd'hui c'est qu'à fermer les yeux sur mamie qui loue la chambre du petit dernier qui vient de se marier, des pratiques mafieuses telles que celle rapportée par un client voient le jour : 4 vieilles maisons ont été achetées dans son village, retapées, on y a aménagé 5 chambres d'hôtes dans chacune, mis des gérants. Une entreprise de nettoyage vient faire le ménage des 4 établissements, une cuisine centrale pour les "tables d'hôtes" et petits-déjeuners. Que du bonheur ! Le problème c'est que le client qui arrive dans un de ces établissements et qui se rend compte de l'arnaque, risque fort d'être perdu à tout jamais pour l'ensemble de la profession. Alors oui moi aussi je pense qu'il est grand temps que nous les propriétaires "réglo" on se bouge, avant que le bateau ne prenne l'eau de toute part.

5.Posté par Alves Stéphanie le 25/05/2013 11:05 | Alerter
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Les propriétaires de chambres d'hôtes de plus de 5 chambres devraient passer hôtelier d'office et subir les mêmes contraintes ( sécurités, incendie, accueil des personnes handicapées, HACCP pour les repas, licence pour la vente d'alcool, contrôles alarmes, incendies tous les ans..versement au RSI... URSAFF et j'en passe...). Un contrôle devrait être fait au moins au moment de l'inscription à la marie ou de l'inscription au registre du commerce.
Les repas servis à tables séparées s'assimilent à un service de restauration. Donc ILS DEVRAIENT AVOIR LES MEMES CONTROLES QUE NOUS.
Là on verra que beaucoup de chambres d'hôtes de plus de 5 chambres fermeront et que leurs "dîners" servis seront annulés . L' hôtellerie et la restauration sont des métiers très réglementés.
C'est sur ces points que j'estime qu'il s'agit d'une concurrence illégale et inégale !!

6.Posté par Marie KOPP le 27/05/2013 10:21 | Alerter
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réponse à stéphanie A. : mais de toute façon c'est interdit !!! De même que les cabanes dans les arbres ou au milieu d'un étang, les chalets ne sont pas des chambres d'hôtes ! Les textes en ce sens sont très précis. De même que la table d'hôtes ne peut accueillir plus de 15 personnes et doit être PRISE EN COMMUN ! et non pas sur des tables séparées, avec maitre d'hôtel et tout le bazar. Et ne peut être servie qu'à des clients qui louent AUSSI une chambre ! Donc Stépanie vous avez mille fois raisons, là on est dans de la fraude manifeste, on a affaire à des délinquants. Ce n'est même plus de la concurrence déloyale, c'est tout simplement un délit. Et le tout avec la bénédiction de tout le monde, labels, mairies, services des impôts, répression des fraudes... Moi c'est vraiment ça qui m'interroge : pourquoi laisse-t-on faire ? Qui y trouve son intérêt ? (En dehors des fraudeurs, car pour les clients, ils ont tout à perdre, en cas de litige il ne leur restera que leurs yeux pour pleurer). Si quelqu'un a une idée, je suis preneuse.

7.Posté par jerome C le 31/05/2013 17:33 | Alerter
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pour STephanie Alves

Les propriétaires de chambres d'hôtes de plus de 5 chambres : il y en a que tres rarement et c'est interdit
je n'en connais pas, vcous devez confondre avec des gitres
petit rectificatif : nous sommes chambres d"'hotes 5 chambres, nous payons le RSI et avons une licence, nous avons equipé notre batisse aux normes incendies
nous sommes inscris au RC
en quoi on vous gene ?Nous faisons table d'hote (on dine avec eux) mais certains dinent dans le parc ils ont le droit ?
ce n'est pas parce qu'il y a des métiers très réglementés qu'il y une concurrence illégale et inégale !

l'envie et la jalousie ne font pas bon menage avec le commerce ...
nous ne ferons jamais votre chiffre et ne serons jamais aussi performants que vous dans certain diomaines
c'est nous qui devrions vous attaquer (les petites chambres contre les gros hotels)
c'est comme si les supermarchés attaquaient les epiciers
arretons de nous opposer, battons nous ensemble contre un etat anti entrepreneurs

et vous de vpotre coté apportez aux clients ce que vous ne savez plus leur apporter

8.Posté par FABRE Jean Claude le 11/06/2013 10:28 | Alerter
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Déjà soulevé lors d'une réunion sur le tourisme l'an dernier, la France compte plus de 4 millions de résidences secondaires, dont une fraction viendra continuellement grossir l'offre, pour de simples raisons économiques dictées par la décroissance des ressources et l'augmentation des charges chez les propriétaires.
En paralèlle les collectivités locales ( également pour améliorer leurs ressources), étant condamnées à étendre l'application de la taxe de séjour (l'appelation est à réformer car traumatisante), les propriétaires doivent se soumettre à une déclaration en mairie qui gènère de fait un classement. Les normes existent, elles ont fait l'objet de publication, il suffit de les appliquer sous réserve d'un plus grand nombre de cabinets certifiés avec des coûts d'intervention plus abordables , partagés et d'un suivi par les OT.

9.Posté par legaut le 02/12/2013 11:20 | Alerter
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Je répond tardivement dans ce débat à Marie Kopp. Je partage TOTALEMENT son avis sur l'état
des chambres d'hôtes en France actuellement. Je suis devenue absolument désabusée sur ce sujet après 21 ans d'activité !! Seule tristesse: après cessation dans les prochaines années, nous serons toujours pas entendus!!!!
BON COURAGE

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