Aujourd'hui la ville bruisse de rumeurs et de "tuyaux percés", mais seuls les organisateurs savent qui de Valence, Naples, Lisbonne ou Marseille, décrochera la timbale demain.
Leur décision date du dernier week end, date à laquelle le milliardaire Ernesto Bertarelli, le directeur exécutif d'ACM Michel Bonnafous, et le président de la Société nautique de Genève Pierre-Yves Firmenich, se sont enfermés dans un chalet pour relire attentivement, une dernière fois, les 4 dossiers de candidature et trancher la question qui les hante depuis plusieurs mois.
Force est de constater que la Coupe de l'America 2007, la plus ancienne et de la plus prestigieuse course mondiale à la voile, est un évènement à l'échelle planétaire. La chose n'a d'ailleurs pas échappé aux Marseillais qui l'ont largement plébiscitée, en adressant plus de 200.000 cartes de soutien à la mairie.
Il y a dix jours, un conseil municipal extraordinaire a même adopté à une large majorité le projet de contrat signé avec ACM
Le Gouvernement a mis la main au portefeuille
Partie "basses calories", la métropole phocéenne pourrait finir très fort. D'autant que ces dernières semaines même le gouvernement est monté au créneau pour réaffirmer son soutien à la compétition.
Nicolas Sarkozy se serait engagé à mettre en oeuvre pour la Cup des moyens identiques à ceux de la Coupe du monde de football, et le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, à assurer la prise en charge par l'État, à hauteur de 10 millions d'euros, des droits TV confiés à France Télévisions.
Collectivités locales et territoriales, n'ont pas été en reste. Jugez plutôt : la Communauté urbaine de Marseille et la Ville ont promis un budget de 78,7 millions d'euros et le Conseil régional et le Conseil général 39,3 millions d'euros chacun.
A cela, l'Etat a promis d'ajouter 78,7 millions d'euros, dont 40 millions en financement des infrastructures portuaires. Au total donc, Marseille mettrait 236 millions d'euros sur la table, dont 123 en investissement et 113 en fonctionnement.
Prévisions : plus d'1,3 milliards d'euros de retombées
Certes, l'enquête du cabinet Ernst et Young, diligentée par la mairie, a été un puissant moteur dans la motivation municipale : elle fait état de retombées directes sur le site -logements, restauration, consommations diverses- évaluées à 960 millions d'euros, auxquelles il faudrait ajouter 400 millions supplémentaires en décisions d'investissement sur Marseille et la région.
Dire cependant que la Coupe de l'America fait l'unanimité ce serait mentir. Au conseil municipal, Communistes et Verts ont voté contre le contrar qui lie la ville à ACM. Enfin, Marcel Séguret, président régional d'Attac, évoque, dans une lettre ouverte, «des retombées incertaines, qui ne bénéficieront pour l'essentiel qu'au secteur privé, pas forcément marseillais.»
D'autres à qui on promet à "coup sûr" une hausse des impôts, ne voient pas non plus d'un très bon oeil le tohu bohu fait autour de la Coupe et se demandent si l'enjeu en vaut véritablement la chandelle. En effet, les différents compromis nécessaires en matière d'urbanisme risquent de renvoyer sine die des projets structurants importants ou d'en voir surgir d'autres indésirables : par exemple le projet d'une plate-forme du côté du Fort St Jean (Vieux Port) qui pourrait défigurer le site et dont la perspective fait déjà hurler tous les amoureux de ce cadre unique.
Bref, tout est loin d'être réglé mais, pour l'instant, seule la victoire est jolie !
Jean da LUZ - 25 novembre 2003
redaction@tourmag.com
Leur décision date du dernier week end, date à laquelle le milliardaire Ernesto Bertarelli, le directeur exécutif d'ACM Michel Bonnafous, et le président de la Société nautique de Genève Pierre-Yves Firmenich, se sont enfermés dans un chalet pour relire attentivement, une dernière fois, les 4 dossiers de candidature et trancher la question qui les hante depuis plusieurs mois.
Force est de constater que la Coupe de l'America 2007, la plus ancienne et de la plus prestigieuse course mondiale à la voile, est un évènement à l'échelle planétaire. La chose n'a d'ailleurs pas échappé aux Marseillais qui l'ont largement plébiscitée, en adressant plus de 200.000 cartes de soutien à la mairie.
Il y a dix jours, un conseil municipal extraordinaire a même adopté à une large majorité le projet de contrat signé avec ACM
Le Gouvernement a mis la main au portefeuille
Partie "basses calories", la métropole phocéenne pourrait finir très fort. D'autant que ces dernières semaines même le gouvernement est monté au créneau pour réaffirmer son soutien à la compétition.
Nicolas Sarkozy se serait engagé à mettre en oeuvre pour la Cup des moyens identiques à ceux de la Coupe du monde de football, et le Premier ministre, Jean-Pierre Raffarin, à assurer la prise en charge par l'État, à hauteur de 10 millions d'euros, des droits TV confiés à France Télévisions.
Collectivités locales et territoriales, n'ont pas été en reste. Jugez plutôt : la Communauté urbaine de Marseille et la Ville ont promis un budget de 78,7 millions d'euros et le Conseil régional et le Conseil général 39,3 millions d'euros chacun.
A cela, l'Etat a promis d'ajouter 78,7 millions d'euros, dont 40 millions en financement des infrastructures portuaires. Au total donc, Marseille mettrait 236 millions d'euros sur la table, dont 123 en investissement et 113 en fonctionnement.
Prévisions : plus d'1,3 milliards d'euros de retombées
Certes, l'enquête du cabinet Ernst et Young, diligentée par la mairie, a été un puissant moteur dans la motivation municipale : elle fait état de retombées directes sur le site -logements, restauration, consommations diverses- évaluées à 960 millions d'euros, auxquelles il faudrait ajouter 400 millions supplémentaires en décisions d'investissement sur Marseille et la région.
Dire cependant que la Coupe de l'America fait l'unanimité ce serait mentir. Au conseil municipal, Communistes et Verts ont voté contre le contrar qui lie la ville à ACM. Enfin, Marcel Séguret, président régional d'Attac, évoque, dans une lettre ouverte, «des retombées incertaines, qui ne bénéficieront pour l'essentiel qu'au secteur privé, pas forcément marseillais.»
D'autres à qui on promet à "coup sûr" une hausse des impôts, ne voient pas non plus d'un très bon oeil le tohu bohu fait autour de la Coupe et se demandent si l'enjeu en vaut véritablement la chandelle. En effet, les différents compromis nécessaires en matière d'urbanisme risquent de renvoyer sine die des projets structurants importants ou d'en voir surgir d'autres indésirables : par exemple le projet d'une plate-forme du côté du Fort St Jean (Vieux Port) qui pourrait défigurer le site et dont la perspective fait déjà hurler tous les amoureux de ce cadre unique.
Bref, tout est loin d'être réglé mais, pour l'instant, seule la victoire est jolie !
Jean da LUZ - 25 novembre 2003
redaction@tourmag.com
