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Courtiers en voyage vs agences : concurrence ou complémentarité ?

un statut juridique border line


Les courtiers en voyages se multiplient sur Internet. Ces intermédiaires doivent-il être immatriculés pour exercer ? Du côté du SNAV, il n’y a pas de doute : les courtiers sont un des maillons de la commercialisation et doivent par conséquent être immatriculés, selon la législation en vigueur. Pourtant, juridiquement, les choses ne sont pas aussi évidentes qu’il y paraît…


Rédigé par Céline EYMERY le Jeudi 27 Janvier 2011

Courtiers : le sujet revient sur le devant de la scène, notamment avec le développement sensible de ces nouveaux entrants sur Internet. /photo dr
Courtiers : le sujet revient sur le devant de la scène, notamment avec le développement sensible de ces nouveaux entrants sur Internet. /photo dr
Ils s'appellent Addict Voyages, Trouvtoo voyages, Neorizons (et bien d'autres encore)... et sont des courtiers en voyages.

Ils se situent entre le client final et l'agence de voyages, et se définissent comme des apporteurs d'affaires.

Dans ce domaine, il y a deux approches. Certains proposent leur service au consommateur, pour les aider à trouver le voyage de leur rêve.

D'autres s'adressent aux agences, pour les aider à étoffer leur portefeuille client.

Selon les cas, ils sont rémunérés soit par le client pour une mission de conseils et de recherches, soit par l'agence dans le cadre d'honoraires (soit, le cas échéant par les deux parties ?)

La problématique n'est pas nouvelle

Ne vendant pas de voyage à proprement parler, l'acte d'achat du produit final étant conclu entre le client et une agence immatriculée, ils ne disposent pas, eux d'immatriculation.

Exit donc pour ces intermédiaires : la garantie financière, l'assurance et l'aptitude professionnelle.

Leur point de vue est simple : ils ne s'occupent que de la mise en relation et n'encaissent pas le montant du voyage. Point final.

Aujourd’hui le sujet revient sur le devant de la scène, notamment avec le développement sensible de ces nouveaux entrants sur Internet. Cette problématique "a en fait toujours existé", souligne Valérie Boned, Directeur des Affaires Juridiques et de la Formation au SNAV.

"Il y a une vingtaine d'année, elle avait déjà été soulevée avec les "rabatteurs" qui ramenaient des clients notamment pour les agences de voyages ethniques", poursuit Me Emmanuelle Llop, Avocat à la Cour (Clyde & Co)

La question et le problème restent entiers à l’heure de l’immatriculation : quel est le statut pour les courtiers en voyages ?

SNAV : les courtiers doivent être immatriculés

Que dit la loi ? Pour le savoir il faut se reporter à l' Article L 211.1 du code du tourisme qui stipule : "Le présent chapitre s'applique aux personnes physiques ou morales qui se livrent ou apportent leur concours, quelles que soient les modalités de leur rémunération, aux opérations consistant en l'organisation ou la vente".

Pour Valérie Boned, il n'y a pas d'équivoque : "La loi n'a pas changé avec la loi Novelli et quiconque apporte son concours à la commercialisation, doit être immatriculé. Il s'agit clairement d'un des maillons de la commercialisation."

"Avec la mise en place du nouveau régime, les intermédiaires tendent à se multiplier, et plusieurs d'entre eux cherchent à se régulariser", poursuit la Directrice des Affaires Juridiques.

Une tendance confirmée par Christian Mantéi, Directeur général d'Atout France qui note "une montée en puissance des demandes" émanant de ces apporteurs d'affaires.

Un sujet sur lequel, il ne prend pas position rappelant qu'Atout France "est un simple opérateur de l'Etat chargé de la mise en œuvre des réformes. Ce n'est pas de notre ressort de participer à un débat préalable sur une question donnée."

Le client est-il protégé ?

Preuve qu'un flou artistique entoure la question, Sophie Florval d'Addict Voyage, citée par le QDT, a essuyé un refus d’Atout France à qui elle a demandé confirmation, qu'elle n'avait pas besoin d'être immatriculé pour exercer cette activité.

Me Emmanuelle Llop (Clyde&Co), recentre le débat sur la question du consommateur, évacuant la question de l'intermédiaire commercialisant un conseil ou une prestation de devis : "Il faut veiller à ce que le consommateur soit protégé. Pour cela il faut être attentif à ce que la vente soit conclue avec une agence ou tour-opérateur immatriculé."

Elle poursuit "Dans la mesure ou le voyagiste immatriculé est titulaire du contrat de vente, il est responsable."

Qu'en est-il alors de l'intermédiaire ? Quelle définition juridique donner aux termes "Apporter son concours" ? Pourrait-on imaginer qu'un comparateur de voyages en ligne soit considéré comme un maillon de la chaîne de commercialisation ?

Peut-on, finalement immatriculer des acteurs qui ne vendent pas de voyages directement aux clients ?

Le débat est lancé...

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Commentaires
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6.Posté par max le 28/01/2011 11:30 | Alerter
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certain(e)s se pensent les créateurs uniques et originaux de ce métier de courtier, on les copient même!! on croit rêver..............
la modestie est de mise!
et la cerise sur le gateau, un opportuniste qui mets en contact un client avc un prestataire non immatriculé???? ou ? quand? comment?
sortez de notre douce France et vous verrez que ce 'métier' existe ailleurs et sans créer de problèmes à quiconque

5.Posté par Fabio Casilli le 28/01/2011 11:23 | Alerter
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Je pense que tout cela est un faux débat, ou plutôt un débat que, comme souvent, arrive trop tard.
Il est vrai qu'on a pas la sphère de crystal et qu'on ne peut pas toujours prévoir ce que sera notre profession à l'avenir, il en reste pas moins que les courtiers comme Esther, que je connais bien, sont une réalité bien installée et réelle, pas le fruit de l'imagination ou un projet en devenir.
A partir de là la situation n'et plus tout à fait la même.
le même débat c'est présenté quand les coffrets ont apparus sur le marché: jamais on avait vendu des voyages ailleurs que dans les agences, mais on a dû prendre conscience de cette nouvelle réalité et légiférer en conséquence. La loi concernant les courtiers n'est pas claire, il faudra donc modifier les textes de loi en conséquence en tenant compte de cette nouvelle réalité du marché: le fait de l'ignorer, ou de reporter ultérieurement une décision à ce sujet ne changera rien au fait.
Pour finir, je tiens à dire que parfois les courtiers, qui jouent sur leur peau (pas de vente = pas de gains), contrairement à qui dans les agences a un salaire garanti tous les mois, font souvent plus d'efforts et sont donc plus renseignés et mieux formés que certains agents de comptoirs...mais ça, c'est un autre débat...

4.Posté par VAN HERK le 28/01/2011 10:33 | Alerter
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Quelle est la différrence entre 'un courtier x, y ou z ' et certains par example 'TO Néerlandais,correctement immatriculé ANVR/SGR aux Pays Bas ? Ils font exactement le même boulot.
Travelling = Global.
Quelle est la différence entre une entreprise française existente qui collectionne les 'guides vivantes' sur et par le net (pas des livres) et 'un courtier x,y ou z' de quelque parte ?

Les seuls qui se frottent les mains dans ce 'kakafonie' sont les assureurs, qui nous vendent la peur avec les factures salés pour ensuite pouvoir jouer sur la bourse; c'est
tout. Sens nous rembourser si on n'a pas causé des problèmes l'année précedent.

'Supprimons les assureurs et commençons finalement 'à travailler' sens mettre toute le monde dans un cage 'suspect', n'import grand ou petit.

Mi -Conclusion: mission impossible.
Conclusion finale: immatriculons vraiment toute le monde......mais ou, quand on travaille 'global'.
Pas de réponse.

3.Posté par Gaudin le 28/01/2011 10:07 | Alerter
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et je finis par...

Passer un accord entre le courtier et l'agv ou le TO serait bien plus intelligent :

1. Le courtier serait rémunéré par le TO / AGV sur les ventes générées (sur le modèle existant de Twim Travel) avec un salaire minimal / mois pour que le courtier dépende légalement du TO

2. Le TO / AGV allègerait ses charges salariales

Plutôt que de brider, décourager, assommer...pourquoi ne pas tenter l'objectivité, les synergies, le courage, le développement de conseillers nomades professionnels...et si l'agence de voyages n'était plus une boutique au frais fixes exorbitants, aux marges réduites, aux brochures papiers (non durables) et à la multiplication des offres peu maîtrisées...? Si l'agence de voyages se refaisait une beauté ? Si l'agent de voyages pouvait enfin gagner sa vie correctement sans pouvoir tenter d'oublier ses difficiles fin de mois en pensant au prochain éductour.

Allez Mister Wathier, un e-syndicat.3.0 please !

2.Posté par Esther Baruchel le 28/01/2011 09:53 | Alerter
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Je rectifie : trouvtoo voyages que vous citez est le 1er courtier en voyages que j'ai lancé en 2004. Or, il ne reste plus aujourd'hui que la marque, et le courtier est unvoyageparfait.com (et non trouvtoo voyages).

J'ai en effet été beaucoup suivie et copiée (de façon plus ou moins heureuse) et je constate que le débat est très à la mode ces jours ci dans la presse professionnelle touristique.

J'ai même été appelée par la direction du tourisme qui voulait des éclaircissement sur mon activité. J'ai répondu bien volontiers et je maintiens ma position : tant qu'effectivement le contrat est signé entre le client et un to ou une agence immatriculée ALORS le client est protégé (comme le souligne très justement Me Emanuelle Llop). Fin du débat. Les dérives arrivent lorsque n'importe quel opportuniste s'improvise courtier en voyages et met le client en danger en le mettant en relation avec des prestataires non immatriculés.

Je le dis et le re-dis : que les agences se mettent au gout du jour, qu'elles créent des blogs, qu'elles affinent leur présence sur internet, et elles ne se feront plus "piquer" leurs clients par les voyagistes sur internet et les courtiers :-) Le misérabilisme a le don de fortement m'agacer, car il est tellement plus facile d'imputer ses manquements aux autres, plutôt que de se remettre en question pour dépasser les difficultés. Car le vrai problème à mon sens n'est pas les courtiers mais bien le fait que le client veut tout tout de suite, et que l'agence de voyage traditionnel ne peut pas à ce jour répondre à ce nouveau besoin.

1.Posté par Gaudin le 28/01/2011 09:09 | Alerter
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Plusieurs solutions :

1. Plutôt que courtiers en voyages ou conseiller en voyages, on pourrait imaginer un conseiller en rêves ou expert en publicité touristique...

2. Installer son activité dans un autre pays d'Europe aux lois plus souples...

3. Les comparateurs de voyages rémunérés par les voyagistes qui investissent massivement sur ce type d'intermédiaire devraient être soumis à ce moment là aux mêmes obligations, comme les moteurs de recherches dont les publicités rémunératrices invitent les internautes à acheter auprès de l'annonceur voyagiste ou agv, hôtels, cies aériennes...

4. Si les courtiers en voyages devaient être immatriculés, il pourrait alors paraître légitime à cet instant qu'ils puissent vendre le voyage directement au client à domicile et récupérer de fait leur commission auprès des producteurs (agv, to, réceptifs...) et générer alors une belle trésorerie...mais ils seront encore plus volatiles que les mortars en cas de défaillance...

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