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De Belfort à Dôle, la Franche-Comté secrète

TourMaG.com fait son tour de France


En juillet, TourMaG.com fait son propre Tour de France - en suivant plus ou moins le tracé officiel - à la découverte des régions de l'Hexagone. Aujourd'hui, alors que l'épreuve relie Verviers en Belgique à Longwy, en Meurthe-et-Moselle, nous mettons le cap plus au Sud, en Franche-Comté, à la découverte des plateaux agricoles, des versants boisés, des territoires lacustres, des vallées perdues, des forêts profondes… Vous traverserez des bourgs alanguis au patrimoine surprenant et ferez halte dans des villes à l’histoire singulière : Belfort, Champagney, Luxeuil-les-Bains, Dôle. Bref, une itinérance de 370 km dans une région très nature, hors des sentiers battus.


Rédigé par Jean-François RUST le Lundi 3 Juillet 2017

L’été en Franche Comté, il ne fait pas trop chaud et on respire sur les hauteurs. La nature et les villes sont le plus souvent généreuses - DR : J.-F.R.
L’été en Franche Comté, il ne fait pas trop chaud et on respire sur les hauteurs. La nature et les villes sont le plus souvent généreuses - DR : J.-F.R.
Ce n’est pas la région à laquelle on pense en premier. Question d’image, de météo.

Pourtant, l’été en Franche Comté est impeccable : il ne fait pas trop chaud et on respire sur les hauteurs. Pour le reste, la nature et les villes sont le plus souvent généreuses.

Nous commençons donc ce périple par l’une des cités les plus emblématiques de la région, Belfort.

La richesse de son patrimoine en dit long sur cette ville d’influences, passage naturel entre monde rhénan et latin et agglomération charnière entre Franche-Comté et Alsace. Un verrou héroïque, aussi, qui sut résister lors du siège de Belfort, en 1870-1871.

Sa citadelle imprenable illustre sa bravoure, tandis que son épopée industrielle souligne sa dimension populaire.

Le Pentagone, cœur de ville cerné de fortifications, planté au pied du fameux Lion, intrigue. L’alchimie entre la rigueur militaire et le grès rose, le contraste entre la symétrie urbaine et la désinvolture des terrasses, l’absence de bruit automobile : ce quartier ne ressemble à rien de connu. Dans ce périmètre sévère, le noyau médiéval et le quartier haussmannien jouent des coudes.

Au-delà de la rivière Savoureuse, les quartiers ouvriers et leur population cosmopolite prédominent. En témoignent les cités HLM construites autour des bâtiments d’Alstom.

Territoire belfortain, ruralité tranquille

En levant la tête, on distingue la ligne bleue des Vosges. Le signal est clair : il est temps de prendre la route et d’aller à la rencontre du plus petit département français de province, le Territoire de Belfort.

Personne ne peut douter que 610 km² puissent cacher une telle diversité. Profitant de sa situation charnière, le département est le seul à accueillir deux massifs, le Jura et les Vosges.

La N1019 se dirige vers le sud et la frontière suisse (à 25 km de Belfort). Juste avant la douane, à droite, la D50, route de campagne, permet de jouir d’une vue élargie sur le plateau calcaire de Croix, avec ses champs céréaliers et ses prairies à vaches montbéliardes. Les villages semblent ici oubliés.

Plaqués le long de la frontière, Lebetain, Villars-le-Sec, Croix affichent une ruralité tranquille et visiblement prospère. Seule incongruité : la présence de puits à balancier, les mêmes qu’en Afrique !

Une petite pause ? Garez-vous au lieu-dit du Pas au Diable, à la sortie de Villars-le-Sec, en direction de Lebetain (D50). Une aire de pique-nique avec tables aménagée dans la forêt vous attend.

Depuis Croix, remontez ensuite au nord, par la D50 puis la D39, jusqu’à Montbouton : la vue embrase les premiers contreforts du Jura (au sud), les Vosges (au nord), ainsi que la plaine de Montbéliard (à l’ouest).

Route en lacets vers les Vosges méridionales

Changement d’ambiance après Delle. En empruntant vers l’est la D26, vous entrez, après Faverois, dans un secteur d’étangs marqué par l’ancienne présence des Mennonites.

Chassés de Suisse au 18e s., ces protestants rigoristes ont façonné la terre et créé de vastes domaines, préfigurant ce qu’ils feront au 19e s. aux Etats-Unis.
Leur souvenir est rappelé par une chapelle et un cimetière, au bord de la D26, avant Suarce.

Ce secteur franchi, vous pénétrez, par la D13, dans le Sungdau belfortain. Un avant-goût d’Alsace, déjà tourné vers le Rhin.

A Recouvrance, les premières maisons à colombages signent l’influence de la région voisine. Mais le propos est bien de rester en Franche-Comté !

Alors cap sur le Ballon… d’Alsace, qui malgré son nom appartient - en partie - à la région franc-comtoise.

De retour à Belfort, les D13, D5 puis D465 filent au nord vers Giromagny. Sapins et mélèzes bordent l’agréable route en lacets qui grimpe vers ces Vosges méridionales. Elle débouche à 1 247 m sur des paysages de chaumes, à la frontière de quatre départements (Vosges, Haute-Saône, Haut-Rhin et Territoire de Belfort).

Vous en profiterez pour vous balader au col, avant d’aller déguster une tarte aux myrtilles (en saison) ou un repas marcaire (menu montagnard) dans l’une des auberges du Ballon.

Au volant, un petit air de Scandinavie…

Direction ensuite la Haute-Saône. Après la fraîcheur des cascades du Rummel et du Saut de la Truite, la minuscule D12, prolongée par la D4 (attention, prudence !) dévale les replis ouest des Vosges pour gagner Champagney.

Vous y découvrirez son étonnante histoire, celle d’un village parmi les seuls à avoir exprimé, en 1789, sa solidarité avec les esclaves, au plus fort de la traite négrière. La Maison de la Négritude en témoigne.

5 km plus loin, voici Ronchamp. Impossible de tourner le dos à ce site religieux, sa chapelle du Corbusier et son récent couvent.

Peu après, à Grattery, débute un itinéraire vers l’un des territoires les plus secrets de l’Est français, le plateau des Mille Etangs. Vous trouverez vite un petit air de Scandinavie à cette région isolée, piquée d’étangs, de gîtes de pêche et de fermes massives à longs toits.

Entre Mélisey, au sud et Faucogney-et-la-Mer, au nord, en passant par Ecromagny, il faudra s’égarer de part et d’autre de la D73 et de la D72 pour pénétrer cette contrée d’étangs, séparés de tourbières, de forêts, de calvaires et de hameaux.

Luxeuil-les-Bains, remise en forme !

Cette digression au pays des Mille Etangs vous a rapproché de Luxeuil-les-Bains.

Il est l’heure d’aller découvrir cette cité dotée d’une étonnante histoire. Qu’apprend-on ? Que cette ville de 7 000 habitants doit tout à un moine irlandais, Saint-Colomban.

Arrivé au 6e s., il fonda à Luxeuil une école monastique. Quinze siècles et des aménagements plus tard, la ville en porte toujours l’héritage, avec l’ancien palais abbatial (c’est aujourd’hui la mairie), la basilique Saint-Pierre (au remarquable buffet d’orgue), le cloître (en grès rose des Vosges) et l’ancienne abbaye, devenue collège.

De cette prospérité, il reste aussi une architecture civile peu commune, comme en témoigne la Tour des Echevins et la Maison du cardinal Jouffroy (16e s.).

Si l’on vous dit encore que Luxeuil… les Bains abrite un centre thermal de remise en forme, vous déciderez peut-être de prolonger le séjour.

A moins que vous ne préfériez la tranquillité du lac de Vesoul-Vaivre, un plan d’eau de 150 ha situé aux portes de la préfecture de Haute-Saône.

Rouler au plus près de l’Ognon

Le moment est venu d’entamer l’avant-dernière étape de notre itinéraire. Par le D64 et la D486, depuis Luxeuil, en direction de Villersexel, vous entrez dans la vallée de l’Ognon, un affluent discret de la Saône jalonné de cités comtoises, de châteaux et d’un petit patrimoine inédit.

Chaque commune ou presque possède une demeure historique : Villersexel, château orgueilleux au style Louis XIII ; Rougemont, une tour carrée émergeant au dessus du village perché ; Sauvagney, un bâtiment au long toit encadré de deux tours ; Montbozon, une maison forte du 16e s. ; Fondremand, un fier donjon roman au cœur du village vigneron ; Moncley, un château à la parfaite symétrie néo-classique.

En roulant vers le sud-ouest par de petites routes champêtres, au plus près de la rivière, vous croiserez d’autres villages arborant d’étonnantes fontaines-lavoirs et… des mairies-lavoirs.

Datant du 19e s., les premières sont d’inspiration grecque, les secondes avaient pour objet de rapprocher les lieux d’information publics des espaces de sociabilité. Vous apercevrez les unes et les autres à Fontenois-lès-Montbozon, Etuz, Boult, Gézier-et-Fontenelay et Cussey-sur-l’Ognon.

Il faut finir par quitter cette vallée. Le pas de côté s’effectuera à Pesmes (à 90 km de Villersexel), place forte perchée dotée d’un patrimoine splendide de maisons nobles et de portes défensives.

Dôle, ancienne capitale du Comté

La fin du parcours approche ! Elle vous emmène plein sud, par la D475, jusqu’à Dôle, dans le Jura (à 25 km de Pesmes).

Sans doute la plus belle ville de la région. Car l’ancienne capitale du Comté, riche de son pouvoir passé (parlement et université ont été actifs dès le 15e s.), a conservé de beaux hôtels particuliers, autour de la collégiale Notre-Dame et de l’Hôtel-Dieu.

La ville natale de Pasteur, joyau patrimonial, n’a rien d’une cité aseptisée !

Retrouvez tous les articles sur notre Tour de France 2017 en cliquant ici.

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