Le gouvernement n’a pas l’occasion tous les jours (surtout en ce moment), de se réjouir des résultats de sa politique économique.
Aussi, lorsque le moindre petit indice favorable pointe le bout du nez, on en fait des tonnes… Luc Chatel, ministre du Tourisme, n'a pas résisté la semaine dernière sur LCI à entonner un "Tout va très bien Madama la Marquise".
Mais y-a-t’il vraiment de quoi ? Très franchement, les statistiques du tourisme français, jusqu’ici, n’ont pas brillé par leur vraisemblance.
Chaque année les pouvoirs publics se gargarisent avec les performances du poste du tourisme qui, telles un soufflet, ne cessent d’enfler : 76, 78, 80, 82 millions de touristes… et après ?
Qui a chiffré les retombées de cette montée en croissance ? Combien d’emplois directs, combien d’emplois induits en plus ? Quels bénéfices pour les régions les plus favorisées ? Quelle amélioration du pouvoir d’achat ?
Aussi, lorsque le moindre petit indice favorable pointe le bout du nez, on en fait des tonnes… Luc Chatel, ministre du Tourisme, n'a pas résisté la semaine dernière sur LCI à entonner un "Tout va très bien Madama la Marquise".
Mais y-a-t’il vraiment de quoi ? Très franchement, les statistiques du tourisme français, jusqu’ici, n’ont pas brillé par leur vraisemblance.
Chaque année les pouvoirs publics se gargarisent avec les performances du poste du tourisme qui, telles un soufflet, ne cessent d’enfler : 76, 78, 80, 82 millions de touristes… et après ?
Qui a chiffré les retombées de cette montée en croissance ? Combien d’emplois directs, combien d’emplois induits en plus ? Quels bénéfices pour les régions les plus favorisées ? Quelle amélioration du pouvoir d’achat ?
« Net recul de la dépense moyenne des clientèles avion...»
Malgré l’abondance des chiffres, courbes et statistiques dont on abreuve la presse chaque année, force est de constater que c’est la bouteille à l’encre.
Prenons le cas de Marseille, qui nous est cher. L’exemple est peut-être simpliste mais concret. La ville a connu un boom sans précédent de son tourisme au cours des 10 dernières années.
Une croissance fulgurante dans le secteur de la croisière et un million de nouveaux passagers low costen 2007. Cela n’empêche pas la métropole phocéenne de pointer toujours en bonne place au palmarès (*) des villes les plus pauvres de France…
On aurait pu croire aussi qu’avec l’été particulièrement pourri que nous avons connu cette année et l’exode héliotropiste qui s’en est ensuivi, la région PACA aurait explosé les compteurs. Or, le Var, l’un des départements les plus « touristiques » de la région a enregistré un petit 1% de croissance…
A rapprocher des observations de l'Observatoire du tourisme de la Côte d'Azur le 28 novembre 2007 : « On constate, depuis le début de l'année, un net recul de la dépense moyenne des clientèles venant par avion.
La dépense par séjour et par personne s'élève, sur les 10 premiers mois, à 565 euros, soit une baisse de 15% par rapport à 2006 (…) Parmi les différents facteurs de baisse on retrouve, pour les Français, la baisse du pouvoir d'achat »
Prenons le cas de Marseille, qui nous est cher. L’exemple est peut-être simpliste mais concret. La ville a connu un boom sans précédent de son tourisme au cours des 10 dernières années.
Une croissance fulgurante dans le secteur de la croisière et un million de nouveaux passagers low costen 2007. Cela n’empêche pas la métropole phocéenne de pointer toujours en bonne place au palmarès (*) des villes les plus pauvres de France…
On aurait pu croire aussi qu’avec l’été particulièrement pourri que nous avons connu cette année et l’exode héliotropiste qui s’en est ensuivi, la région PACA aurait explosé les compteurs. Or, le Var, l’un des départements les plus « touristiques » de la région a enregistré un petit 1% de croissance…
A rapprocher des observations de l'Observatoire du tourisme de la Côte d'Azur le 28 novembre 2007 : « On constate, depuis le début de l'année, un net recul de la dépense moyenne des clientèles venant par avion.
La dépense par séjour et par personne s'élève, sur les 10 premiers mois, à 565 euros, soit une baisse de 15% par rapport à 2006 (…) Parmi les différents facteurs de baisse on retrouve, pour les Français, la baisse du pouvoir d'achat »
La France sait-elle retenir les visiteurs ?
Voilà qui contrarie quelque peu les propos récents de Luc Chatel sur LCI, qui voudrait nous faire croire que l’Euro fort n’a pas d'impact sur le tourisme et n’empêche pas les visiteurs de venir en France. Evidemment, parler de la baisse du pouvoir d’achat aurait fait désordre, le sujet est sensible… et presque, « secret défense » ?
Donc on positive et on se gargarise. Aux chiffres on leur faire dire ce qu'on veut. Certains disent même que c’est la 3e façon de mentir… Bref, il serait temps que nos ministres arrêtent de se m… les méninges avec des nombres qui ne sont autre chose que des nombres.
Parlons qualitatif : pourquoi avec 80 millions (ou 82) de touristes, notre pays n’est-il toujours que le 3e pays touristique mondial après l’Espagne et les Etats-Unis en termes de recettes ?
Peut-être parce que la France ne sait pas retenir les visiteurs qui ne font que la traverser pour se rendre en Espagne… ou ailleurs ! Plus grave : Luc Châtel, reconnaît que la clientèle allemande a reculé en 2007. Or, celle-ci formait, avec la Belgique, le gros du bataillon de la fréquentation française.
Bien entendu, les lecteurs fidèles de TourMaG.com auront reconnu dans cet édito un « marronnier », le sujet qui revient chaque année à la même époque. Nous avons eu par le passé maintes passes d’armes sur cette question, avec l’administration chargée de la comptabilisation du tourisme.
Et si vous voulez mon avis, cela ne va pas s’arrêter là parce, sauf vot’ respect Monsieur le Ministre, faudrait peut-être arrêter de nous faire prendre des vessies pour des lanternes !
(*) 26e sur 36. Lyon est... 4e et Aix-en-Provence, sa voisine... 2e ville la plus riche (source Encyplopédie des villes de France).
Donc on positive et on se gargarise. Aux chiffres on leur faire dire ce qu'on veut. Certains disent même que c’est la 3e façon de mentir… Bref, il serait temps que nos ministres arrêtent de se m… les méninges avec des nombres qui ne sont autre chose que des nombres.
Parlons qualitatif : pourquoi avec 80 millions (ou 82) de touristes, notre pays n’est-il toujours que le 3e pays touristique mondial après l’Espagne et les Etats-Unis en termes de recettes ?
Peut-être parce que la France ne sait pas retenir les visiteurs qui ne font que la traverser pour se rendre en Espagne… ou ailleurs ! Plus grave : Luc Châtel, reconnaît que la clientèle allemande a reculé en 2007. Or, celle-ci formait, avec la Belgique, le gros du bataillon de la fréquentation française.
Bien entendu, les lecteurs fidèles de TourMaG.com auront reconnu dans cet édito un « marronnier », le sujet qui revient chaque année à la même époque. Nous avons eu par le passé maintes passes d’armes sur cette question, avec l’administration chargée de la comptabilisation du tourisme.
Et si vous voulez mon avis, cela ne va pas s’arrêter là parce, sauf vot’ respect Monsieur le Ministre, faudrait peut-être arrêter de nous faire prendre des vessies pour des lanternes !
(*) 26e sur 36. Lyon est... 4e et Aix-en-Provence, sa voisine... 2e ville la plus riche (source Encyplopédie des villes de France).