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II - Les amours contrariées de Cuba avec le marché français

Ils sont compatibles, volontaires, et pourtant, ça marche cahin caha


Pourquoi le produit cubain, typiquement en phase avec les tropismes de découverte français, est-il en déclin depuis quelques années, et que faire pour réamorcer la demande ? Havanatour, AFAT, Accor, Kuoni, Marsans, Air France... quelques réponses de spécialistes.


Rédigé par Aline Pontailler à Cuba le Jeudi 7 Mai 2009

Havanatour - Le problème des tarifs est crucial

L'équipe de Havanatour à Paris
L'équipe de Havanatour à Paris
Bras armé du ministère du tourisme cubain notamment en Europe, Havanatour n'a qu'un credo : faire vivre la destination, envers et contre tout.

« Notre fonction est celle d'un piston permanent sur la destination. Même si la fréquentation baisse, notre rôle institutionnel est de la faire vivre jusqu'à ce qu'elle remonte. Nous parlons d'abord de Cuba, ensuite de Havanatour.

Pour le marché français, en déclin c'est vrai, les vols supplémentaires d'Air France vont améliorer un peu les choses, mais la priorité est à la négociation des tarifs hôteliers. Le problème des prix face à la concurrence incontestable de la République Dominicaine est crucial.

Nous discutons beaucoup avec le ministère. Nous pensons être entendus car le tourisme reste la seule économie directe de l'île. C'est important pour nous.
» Georges Rodriguez et Férouze Bougouffa, Havanatour Paris.

AFAT - A nous de construire des produits adaptés

Nicolas Delord (Kuoni) Bernard Garcia (AFAT) le responsable Havanatours à La Havane et Bruno Gallois (Marsans)
Nicolas Delord (Kuoni) Bernard Garcia (AFAT) le responsable Havanatours à La Havane et Bruno Gallois (Marsans)
Le vice-président du réseau AFAT est le seul représentant des agences françaises au FIT 2009. Il nous explique pourquoi.

« Je suis venu au FIT parce que à trois reprises, nous avons été magnifiquement reçus avec nos forces de vente et pour notre convention annuelle, par le ministère du Tourisme. Et parce que je suis amoureux de cette île dont je suis un vendeur acharné auprès de tous mes amis. Il y a ici un énorme potentiel, et pas mal de travail !

Le problème de l'acheminement aérien devrait être en partie résolu avec le nouveau programme Air France, mais il reste le rapport qualité-prix qui n'est pas en adéquation avec les services. Le produit plage est deux fois plus cher qu'en République Dominicaine. Mais la chance de Cuba est sa partie culturelle. Il faut juste améliorer sa visibilité.

Je crois beaucoup pour ma part en un short break à La Havane, comme à New York, 4nts/5jrs. Il y a de la matière. Dans le même esprit, le réseau AFAT va programmer cette année 4 GIR sur le thème du cigare et du rhum haut de gamme, qui seront vendus par nos agences bien sûr, mais aussi par les Civette, débitants de tabac.

Ce sera l'occasion pour les touristes de vérifier les valeurs fondamentales du peuple cubain : une forte culture, une âme solide, et une grande fierté face à son histoire. Ces gens ne céderont pas aux sirènes des capitaux américains. Ils devraient conserver leurs valeurs de base.
» Bernard Garcia, vice-président AFAT

Kuoni - La destination souffre d'un déficit de communication

Pour le généraliste, la destination n'est pas un fer de lance, mais il tient à la soutenir dans la difficulté.

« Les circuits accompagnés à Cuba ont toujours bien marché chez Kuoni. Ils baissent depuis quelques années pour deux raisons. La première est conjoncturelle : la destination se dégrade progressivement et les phénomènes de mode font que l'intérêt des clients pour la région s'est porté ailleurs, Mexique, Saint-Domingue.

La seconde est structurelle : le contexte aérien est très instable. Cubana, qui est notre partenaire historique, a eu des problèmes de rotations qui nous ont parfois obligés à reprogrammer des itinéraires au dernier moment, et l'image globale des circuits en a souffert.

Par ailleurs, l'image de Cuba est trop axée sur la plage. Elle ne répond pas aux demandes des Français. L'île est pourtant à la croisée des chemins entre la culture des Caraïbes et celle de l'Amérique latine qui est un marché qui résiste bien chez nous.

C'est au marketing de prendre la parole et de donner à nouveau envie de la destination. Il y a certainement une carte à jouer ici. Reste à le faire entendre aux autorités. Mais on en parle.
» Nicolas Delord, Dr du Tour Operating

Marsans – Il faut repenser les itinéraires

Très présent sur la République Dominicaine, Marsans ne néglige pas pour autant Cuba. Il possède un bureau sur place et espère que la destination va reprendre de l'altitude.

« Cuba descend depuis presque 5 ans sans doute parce que les Français qui voulaient la connaître sont déjà venus.

Nous devons leur proposer d'autres découvertes, repenser les itinéraires de nos circuits et améliorer le « à la carte ». En parallèle, il faut aussi négocier les prix par rapport aux autres destinations. Nous traitons déjà en direct avec les hôtels, et restons partenaires de Gaviotatur pour le réceptif.
» Bruno Gallois, Pdg Marsans

Accor - Tout devrait s'éclairer d'ici quelques années

Avec Eric Peyre l'équipe Accor à Cuba
Avec Eric Peyre l'équipe Accor à Cuba
Le Groupe Accor gère à Cuba 900 chambres en 3 hôtels, sans perte ni gains conséquents, mais dans le ferme espoir d'une ouverture politique prochaine, propice à la réalisation de projets déjà dans les cartons.

« En dehors des phénomènes de mode, et des problèmes de qualité de service, la France a été mise à l'index à Cuba de 2005 à 2008 suite à ses prises de position sur les Droits de l'homme.

Ce n'est que récemment que les choses se sont débloquées sous notre présidence européenne, et nous recevons ici des signes forts de changement. Ajouté aux déclarations d'Obama, nous avons bon espoir d'une réelle ouverture sous trois ou quatre ans.

Comme l'a confirmé l'historien invité par le ministère lors de ce FIT, les Cubains ne sont « les ennemis de personne et accueilleront tout le monde, y compris les Américains
». Reste à savoir quand. » Eric Peyre, Operation Manager Accor à Cuba

Air France - Nous voyons plus loin que le marché français

Guilhem Mallet délégué Air France
Guilhem Mallet délégué Air France
Les passagers français représentent 35% du remplissage de la ligne Paris-La Havane, le reste étant vendu par les pays européens. En augmentant sa fréquence de rotation (9 vols par semaine dès octobre 2009), Air France espère récupérer un gros trafic en provenance de l'étranger.

« La ligne fonctionne plutôt bien à ce jour malgré un environnement dégradé. Nous avons donc décidé d'augmenter sa fréquence. Cela devrait ouvrir la porte à de nombreuses correspondances à Paris et intéresser d'autres marchés potentiels comme la Russie, l'Asie. Nous espérons une croissance de 20% par rapport à l'année dernière. » Guilhem Mallet, délégué Air France à Cuba

« Les Français ont été parmi les premiers à visiter et découvrir Cuba. Ils sont venus bien avant les autres, et ne reviendront pas forcément tout de suite. » Antoine Pussiau, Dr Général Caraïbes

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