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Khelil Lajimi : « La Tunisie est un pays de sécurité »

Un entretien avec Khelil Lajimi, Ministre du Tourisme de Tunisie


Khélil Lajimi a pris ses fonctions le 4 septembre 2007. Nous l'avons rencontré au MAP, sur le stand de l'Office du Tourisme de Tunisie.


Rédigé par Jean DA LUZ le Vendredi 14 Mars 2008

Khelil Lajimi Ministre du Tourisme de Tunisie et Fetia Knani directrice de l'Office de Tourisme de Tunisie pour la France
Khelil Lajimi Ministre du Tourisme de Tunisie et Fetia Knani directrice de l'Office de Tourisme de Tunisie pour la France
TourMaG.com - L'information selon laquelle deux touristes autrichiens ont été « kidnappés » dans le sud tunisien a de quoi inquiéter. Pouvez-vous nous donner des précisions ?

Khelil Lajimi - Ces deux touristes sont venus en Tunisie en ferry avec leur propre véhicule. Leur intention était de traverser notre pays puis de s'engager dans le Grand Erg Oriental pour traverser le Sahara. En Tunisie pour des raisons de sécurité évidente, toute personne qui s'engage dans le désert doit se signaler au Commissariat au Tourisme le plus proche. Le véhicule doit disposer d'un équipement adapté avec un GPS et des moyens de communications. Les touristes doivent être accompagnés d'un guide spécialisé. Ces personnes sont parties sans donner leur signalement et sans demander d'autorisation. Nous avons été avertis par leur famille en Autriche qui n'avait plus de nouvelles. Vous savez la Tunisie est un petit pays où ne se perd pas et où la sécurité est assurée partout. Notre sud saharien est très surveillé et quadrillé. Il est survolé en hélicoptère. De nombreuses patrouilles le parcourent en dromadaires. Nous avons perdu la trace de ces touristes autrichiens ce qui donne toutes les raisons de penser qu'ils ne sont pas sur notre territoire.

T.M.com. Allez-vous prendre des mesures de sécurité particulières ?

Khelil Lajimi - J'ai demandé que les consignes de sécurité et de vigilance soient renforcées pour des excursions dans le désert en exigeant un guide accompagnateur expérimenté et un équipement permettant de communiquer et de localiser en permanence le véhicule.

T.M.com. Cela ne risque-t-il pas de freiner l'essor du tourisme tunisien ?

Khelil Lajimi - Cela n'affecte nullement le tourisme tunisien. Nous n'avons aucune crainte sur la saison 2008. Je viens de rencontrer les principaux tour-opérateurs français programmant la Tunisie. Ils n'ont enregistré aucune annulation. Il en est de même sur les autres marchés européens à commencer par l'Autriche et l'Allemagne. La Tunisie est un pays qui assure la sécurité. En 2007 nous avons accueilli 6 760 000 touristes étrangers dont 1 335 000 français. C'était une année record et 2008 s'annonce également sous de bons auspices.

T.M.com. Que représente le tourisme dans l'économie de la Tunisie ?

Khelil Lajimi - 6,5 % du PNB, 100 000 emplois directs et au minimum 300 000 emplois indirects. Si l'on compte l'artisanat, la nourriture, le transport, l'ameublement etc. les ramifications sont énormes. En Tunisie le tourisme doit faire vivre près d'un million de personnes sur une population de dix millions d'habitants.

T.M.com Quand vous êtes arrivé au Tourisme quelle a été votre première analyse de la situation et quels furent vos premiers objectifs ?

Khelil Lajimi - Notre tourisme « peut mieux faire ». Nous avons des lacunes et de fortes potentialités. J'ai discuté avec l'ensemble des professionnels du secteur ainsi qu'avec nos partenaires étrangers tour-opérateurs, agences, investisseurs etc. Dans un premier temps nous allons travailler sur la qualité et la communication. Nous serons très fermes sur la qualité de nos services et de nos infrastructures. Nous avons fermé une vingtaine d'établissements qui n'étaient plus conformes aux normes en vigueur. Nous avons donné près de 250 avertissements. Nous avons déclassé une dizaine d'hôtels. En matière de formation nous avons à travers le pays huit centres importants qui mènent au CAP et au BTS et qui forment aux métiers liés au tourisme. D'une façon générale nous avons encore un gros travail à faire de mise à niveau pour les aligner sur les normes internationales. Tout cela ne s'improvise pas, ça se travaille.

T.M.com. Depuis longtemps la Tunisie communique sur la diversification de son tourisme en évoquant la thalasso, le golf, le tourisme vert, le tourisme culturel etc? La Tunisie n'en demeure-t-elle pas moins une destination essentiellement balnéaire ?

Khelil Lajimi - Ne nous en cachons pas. Le balnéaire représente 80 % du tourisme tunisien. Et cela est justifié car nous possédons des plages magnifiques, parmi les plus belles du monde. Nous devons améliorer l'offre balnéaire tout en tenant compte du problème lié à la saisonnalité. En basse saison, nous avons des problèmes de fermetures d'hôtels, d'emplois vacants c'est pourquoi nous avons développé un certain nombre de niches à commencer par la thalassothérapie – nous sommes le deuxième pays au monde après la France -. Nous avons le golf. Un neuvième parcours va bientôt ouvrir à Gammarth et cinq parcours sont en projet. Nous avons le tourisme saharien qui se développe et le tourisme culturel. Nous avons lancé des travaux de mise en valeur de certains sites archéologiques avec des aires d'accueil et de restauration.

T.M.com. On parle beaucoup de l'ouverture du ciel tunisien. Où en sont les négociations ?

Khelil Lajimi - Les négociations sont en cours. L'open sky devrait être opérationnel en 2009/2010 entre l'Union Européenne et la Tunisie sur la base d'accords négociés préservant les intérêts de chacune des parties. J'en profite pour dire que nous travaillons avec les tour-opérateurs de nos cinq principaux marchés que sont la France, l'Allemagne, l'Italie, l'Espagne et la Grande-Bretagne dans le cadre d'une campagne de communication 2009/2012.

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