TourMaG.com, le média spécialiste du tourisme francophone
TourMaG.com, 1e TourMaG.com, 1e

logo DestiMaG  



Le torchon brûle entre le Palais des Congrès de Bruxelles et les PME


Avant même d’être opérationnel, le nouveau Palais des Congrès de Bruxelles ne favorise aucunement l’emploi ni ne favorise l’essor de PME dépendant de son activité. Au contraire même, sa direction condamne à mort plusieurs petites entreprises dont une agence de voyage et risque de mettre au chômage une dizaine de personnes. Exemple type du comportement d’un combat perdu par les petits David face au géant Goliath.


Rédigé par Michel Ghesquière - michel.ghesquiere@skynet.be le Lundi 19 Mars 2007

La fin de la rénovation du Palais des Congrès de Bruxelles est attendue par tous les professionnels du secteur. Cela va faire en effet plusieurs années que la capitale de l’Europe ne dispose pas d’une lieu de congrès digne de ce nom.

A la fin du siècle dernier, Michel Rothier, l’ancien directeur du Palais des Congrès de Bruxelles situé dans le quartier de l’Albertine dans le centre de Bruxelles, parvient enfin à convaincre les autorités de la nécessité de la restauration et de la modernisation du complexe.

Nous n’allons pas revenir sur les conditions "kafkaïenne" de ce dossier. Si ce n’est pour dire que peut-être dans deux trois ans, les travaux seront terminés et que Bruxelles pourra proposer le site le plus moderne d’Europe.

Mais ce qui est parfaitement regrettable c’est que les rénovations qui ont été entrepris ne sont pas un exemple d’équité envers les commerçants et les PME actuellement en place dans les bâtiments.

"Virées comme des malpropres"

En août 2006, quatre entreprises indépendantes, des PME, reçoivent en main propre un courrier leur signifiant de libérer les lieux qu’elles louent pour cause de travaux de transformation du site du Palais des Congrès, ce 'sans indemnité ni préjudice'.

Il suffit de lire certains extraits du courrier pour comprendre que le Palais des Congrès ne se soucie guère des PME :

"la S.A. Palais des Congrès a acquis un droit d’emphytéose sur le terrain avec immeuble de bureaux et de magasins, et toutes ses dépendances,( …) Conformément à l’article 12 * de la loi sur les baux commerciaux la SA Palais des Congrès notifie à la société … son congé."
i[
La SA Palais des Congrès a en effet l’intention de reconstruire l’immeuble. Dans la mesure où lesdits travaux sont rendus nécessaires par l’état de vétusté
** i[de l’immeuble, conformément aux articles […] aucune indemnité n’est due à la société […]

La SA Palais des Congrès vous saura gré de bien vouloir quitter les lieux loués au plus tard un an après la réception de la présente. (Août 2007)"]i

Les lettres adressées par les locataires à la suite de ce courrier au directeur général M. Van den Broeke restent longtemps, très longtemps sans réponse.

Mais par contre la SA Palais des Congrès prend une série de mesures pour encourager ces quatre entreprises à quitter les lieux au plus vite. Ainsi, bien avant l’expiration du délai 'octroyé' (août 2007), le chauffage a été coupé [… ]avant l’hiver.

A force de plaintes une installation avec des radiateurs électriques a été faite dans 'certains' des magasins. Mais l’installation électrique n’étant pas prévue à cet effet, elle a connu des pannes électriques récurrentes, pénalisant le travail pendant des heures.

La conséquence directe et indirecte de cette situation a été des pertes financières conséquentes : absence maladie, constats d’huissier, frais pour la compagnie d’électricité, manque à gagner pendant les heures chômées (ordinateurs en panne, centrale téléphonique, terminaux de cartes bancaires hors service, ...) des tensions en ont résulté, aboutissant à une plainte déposée devant la juge de paix.

''Des PME qui ne valent pas grand-chose''

Comme par hasard, devant le juge, une solution provisoire pour le chauffage a été bricolée, et le directeur général Marc Van den Broeke a daigné recevoir certains locataires.

Il a été à nouveau dit durant cette rencontre que les travaux commenceraient en mai- septembre et que les conditions de travail seront ‘impossibles’ pour les locataires étant donné les nuisances occasionnées.

« Fort bien direz-vous, mais alors ces locataires professionnels ont droit à des indemnités. » Que nenni puisque "Lorsque sont invoquées, les obligations du bailleur à respecter les règles définies par le droit (NDLR : Belge) en matière de bail (NDLR : commercial), l’argument magistral donné par le directeur du complexe: ‘Dans un projet de 60 millions d’Euros vous ne valez pas grand-chose !’ … Une variante en quelque sorte à la fable « Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir »."

La réaction des PME

Mais avant tout, il est bon de savoir que parmi les PME mises en danger par la SA Palais des Congrès on trouve la seule librairie (Arts-Presse) du quartier, une agence de voyages (Dina Travel) spécialisée et leader sur le marché Belgique-Liban, une boutique de vêtements et de mode. A y regarder de près trois commerces ou PME de service dont les activités sont en cohérence parfaite avec un Palais des Congrès.

La première réaction a été la révolte : « Au nom de quel projet aussi prometteur, aussi coûteux puisse-t-il être, est-il permis de détruire, de piétiner des années d’investissement humain et financier ? »

La seconde la réflexion : « Comment la dynamique de PME toujours considérée comme essentielle dans toute économie peut elle être soumise aux décisions arbitraires d’un fonctionnaire arrogant, fut-il un directeur général s’octroyant tout pouvoir dans le déni du droit et des lois ? »

La troisième, l’amertume : « Si le Mont des Arts a pu garder un reste de vie et de sécurité surtout, c’est aussi grâce aux petites entreprises qui s’y sont ancrées et qui ont choisi d’y rester plutôt que de s’expatrier dans des quartiers moins, sinistrés.

La quatrième la réaction et la décision de porter l’affaire à la connaissance du public : « Si ces PME ont eu la ténacité de résister et de parvenir à être performantes dans des conditions aussi moroses, elles n’ont pas l’intention de capituler aujourd’hui sur fond de pouvoir et de mépris ».

Et pour cela elles ont décidé de s’unir et de lancer une pétition pour que les mandataires publics fassent pression sur la sa Palais des Congrès afin que celle-ci agisse dans le respect de ces PME. Qu’elle prenne l’engagement, par exemple, de leur garantir un emplacement commercial ou des bureaux aux mêmes conditions lorsque les travaux seront terminés.

Les responsables ont également décidé de s’adresser aux responsables politiques bruxellois. Mais hélas, cela sera s’en doute sans aucun effet puisque que le chef de cabinet de Charles Piquet, Ministre-Président de la Région de Bruxelles-Capitale, n’est autre que Henri Dineur.

Celui-ci étant le président de la SA Palais des Congrès. Il avait déjà qualifié, les agences d’organisation de congrès qui se plaignaient du retard pris par les travaux de « pleurnicheuses ».

Quand à l’actuel directeur, il considère que ces mêmes organisateurs de congrès se sont enrichies indûment en organisant des réunions dans le vétuste Palais des Congrès. Organisateurs qui sont eux-mêmes des PME.

Et les responsables de donner leur adresse email afin que ceux qui croient que les petites entreprises et les petites AGV ont le droit de survivre à côté de grosses machines impersonnelles et politisées : comitemontdesarts@hotmail.com

* Bien que le cas de chacune de ces PME soit différent : l’article 12 invoqué par la SA Palais des Congrès ne s’applique pas étant donné que le contrat de bail initial ne fait pas référence à cette disposition légale, et dès lors cet article ne peut être invoqué à l’encontre des dites entreprises.

**L’état de vétusté est un prétexte fallacieux, les bureaux occupés sont tous en bon état et certains ont récemment été rénovés par les soins des locataires.

Lu 2741 fois
Notez

Dans la même rubrique :
< >











































TourMaG.com
  • Instagram
  • Twitter
  • Facebook
  • YouTube
  • LinkedIn
  • GooglePlay
  • appstore
  • Google News
  • Bing Actus
  • Actus sur WhatsApp
 
Site certifié ACPM, le tiers de confiance - la valeur des médias