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Paris brûle-t-il ?

La France, vaste champs de ruines calcinées


Tous les médias étrangers en font leur une. Journaux et télévisions relaient l’image d’une France en proie à l’anarchie et au chaos. Quand à la Capitale, c’est a se demander s’il reste encore un monument debout... Voilà, à peine schématisées, les versions servies à autant de touristes potentiels. Et s’il est encore trop tôt pour appréhender les retombées de ces événements « surmédiatisés » selon les professionnels, les premières annulations commencent à tomber.


Rédigé par Hervé Ducruet - herve.ducruet@tourmag.com le Mardi 8 Novembre 2005

Sur le site de CBS, voilà l'image que l'on peut y voir, entre autres scènes de désolation. Pas vraiment engageant pour des touristes.
Sur le site de CBS, voilà l'image que l'on peut y voir, entre autres scènes de désolation. Pas vraiment engageant pour des touristes.
La France, première destination touristique mondiale avec 75 millions de touristes, n'a pas encore enregistré de baisse de fréquentation ni d'annulation de séjour, après 11 nuits de violences en banlieue. Cependant, « il ne faudrait pas que ça dure », a déclaré lundi le ministre délégué au Tourisme, Léon Bertrand, dans un entretien à l'Associated Press.

Constat confirmé par les principaux sites touristiques de l’île-de-France. « On ne mesure pas une vraie désaffection, malgré des images qui forcent le trait. Mais il n’est pas possible de mesurer actuellement les risques sur les départs à venir et surtout, les intentions de départ », note Jean Pierre Blat, le tout récent directeur du CRT Ile-de-France.

A l’office de tourisme de la capitale, sur le site Internet, un communiqué stipule que « face à l’inquiétude de certains pays émetteurs, la Ville de Paris souhaite préciser que la sécurité des touristes n’est pas menacée, et que la destination Paris ne connaît pas de baisse de fréquentation à l’heure actuelle. »

Les Japonais flippent...

Cette volonté de rassurer prévaut également du côté du ministère des Affaires Etrangères. « Nous avons le sentiment que, pour ce qui est des touristes, rien ne vient menacer en France leur sécurité », a déclaré le porte-parole du Quai d'Orsay, Jean-Baptiste Mattéi, au cours d'un point de presse.

Autant d’affirmations qui tentent de calmer la surrenchère « médiatique » à laquelle se livrent presse et télévisions étrangères. Tous les journaux étrangers publient la même une : des véhicules en flamme et une France où règne désordre et chaos.

Sur CNN, on pouvait ainsi voir une carte de France où étaient signalées par autant de brûlots, les 244 communes victimes d'incendies criminels sur des voitures ou du mobilier urbain. Au final, la c'est la France entière qui brûlait sur le graphique.

On pourrait en rire (jaune) si les premiers effets ne commençaient à se faire sentir. « Ma famille m’a appelé pour savoir si tout allait bien », reconnaît en souriant, Déborah Marshall, la responsable de la compagnie canadienne Zoom Airlines.

Plusieurs pays -Etats-Unis, Canada, Japon, Allemagne, Russie, Australie, Espagne, Finlande, Royaume-Uni notamment - ont diffusé des conseils de prudence pour leurs ressortissants en France.

Chez Paris Vision, on confirme les premiers désistements en provenance notamment d’Angleterre et des USA même si, pour le moment, ils s'avèrent limités. Mais ce ne sont pas les seuls marchés qui sont touchés.

« Les Japonais flippent » (sic), reconnaît Makoto, un jeune nippon qui vit depuis 10 ans à Paris. Un constat confirmé par l’agence Jalpak International France. « Les annulations commencent à tomber. C’est surtout la clientèle individuelle Pour l’instant, les groupes ne sont pas touchés. » Mais l'agence n'a avancé aucun chiffre.

Selon la responsable de l’agence réceptive, « beaucoup de japonais s’imaginent que Paris est en flammes et que la France est à feu et à sang. »

Le traitement de l’information est catastrophique

« Nous recevons beaucoup d’appels de touristes et nous sommes inondés de mails qui demandent avant tout des informations sur la réalité de la situation », explique Charlotte Martinet, responsable réceptif chez CGTT, spécialisé sur le marché russe.

« On nous demande quel quartier de Paris a brûlé, dans quel autre on peut se promener en sécurité… Il est vrai que le traitement de l’information est catastrophique pour la destination. C’est à la limite de la désinformation. »

Néanmoins, le fatalisme slave semble l'emporter et l'agence n'a pas enregistré d'annulation. "Même après les attentats de Londres, il n'y a pas eu de désaffection de la clientèle" précise Charlotte Martinet.

Mais ce traitement privilégiant le "catastrophique" pourrait faire mal. « Le tourisme est un "secteur vital" de l'économie française, a rappelé Léon Bertrand. « C'est 200.000 entreprises, c'est deux millions d'emplois », un million directs et un million indirects, « et puis c'est presque 7% du produit intérieur brut de la France. »

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