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Pourquoi la Grèce va-t-elle faire un carton cet été ?

Grèce : 40% des Français passent par un TO pour réserver leur voyage


L'engouement des vacanciers pour la Grèce va profiter à la fois aux tour-opérateurs, aux compagnies aériennes et aux hôteliers. Reste à savoir si la destination aura les moyens de supporter sur le long terme un tel afflux de touristes venus de toute l'Europe, notamment au niveau des hébergements.


le Vendredi 24 Avril 2015

Les sites touristiques de la Grèce ne devraient pas désemplir cet été. DR
Les sites touristiques de la Grèce ne devraient pas désemplir cet été. DR
Cet été, les Français vont aller se faire voir chez les Grecs.

Terrorisés face à tout ce qui ressemble de près ou de loin à un pays musulman, ils reportent largement leur choix sur des destinations considérées comme "sûres" la Grèce en tête.

En 2014, environ 1.4 million de nos compatriotes ont visité le pays, en progression de 18%. L’office du tourisme à Paris s’attend à une nouvelle croissance de 10% cette année.

Cet engouement devrait profiter aux tour-opérateurs car 40% des visiteurs qui se rendent en Grèce passent par un professionnel pour réserver leur voyage.

Les chiffres du dernier baromètre SNAV/Atout France sont d’ailleurs excellents : +19% de réservation en mars dernier.

Même optimiste du coté du SETO où la Grèce était déjà en croissance de 17.6% sur l’exercice 2013-2014, avec 375 232 voyages à forfaits vendus.

Très peu de promotions cet été

Les TO se frottent les mains et sont de plus en plus nombreux à programmer la destination.

Le leader Héliades enregistre des réservations en progression de 35% pour des stocks en hausse de 10%.

Chez Voyamar, la Grèce est même devenue la première destination devant la Tunisie, avec des capacités en progression de 15%.

Aurelien Aufort, son directeur général, se réjouit également d'avoir résisté aux sirènes des promotions.

"Nous avons tous intérêt à ne pas trop casser le marché et aujourd’hui cela marche plutôt bien".

D’ordinaire assez creux, le mois de juin est aujourd’hui rempli par les groupes. Les tour-opérateurs devraient donc pouvoir préserver leurs marges pour cette saison.

Toutefois, Jean Brajon a remarqué une légère hausse des prix des hôteliers, qui essaieraient de rattraper les niveaux d’avant la crise. Une augmentation qui n'aurait eu cependant aucune incidence sur les tarifs brochures.

"Je ne crois pas que les hôteliers aient augmenté leurs tarifs" rétorque Thrasy Petropoulos de l'agence Marketing-Greece

Etant donné que la hausse de la TVA demandée par l'Europe n'a pas été appliquée, les professionnels grecs n'auraient pas eu besoin de réajuster leurs prix.

Il tient également à rassurer sur les propos du gouvernement, qui a critiqué le poids des hôtels all inclusive.

"Les hommes politiques ont bien conscience qu'il ne peuvent pénaliser une si large partie de l'offre d'hébergement".

Notons également que le recul des Russes (les prévisions tablent sur une chute de 30%) n’a pas vraiment fait les affaires des Français.

"Nous évitions de programmer les établissements fréquentés par les Russes " remarque Jean Brajon.

Même constat chez Voyamar. "L'absence des Russes a libéré des chambres de catégorie plutôt luxueuse, pas vraiment celles que nous vendons. Je pense qu'il est aujourd'hui difficile de trouver de la disponibilité car les autres pays européens ont aussi énormément progressé" renchérit Aurelian Aufort.

Les Français restent toutefois très appréciés car (pour une fois) ils sont plutôt dépensiers. En 2014, ils ont injecté 1,1 milliard d'euros dans l'économie, soit une hausse de 25,1%.

Vers une pénurie de chambres dans les établissements hôteliers ?

Du coté de la croisière, on s'amuse également. La compagnie Celestyal (anciennement Louis Cruise) profite de l’engouement pour la destination avec des ventes en progression de 30%.

Elle a d’ailleurs accéléré l’achat d’un nouveau navire pour répondre à la demande en intégrant dans sa flotte l’Odyssey (850 places). "Mais même avec trois bateaux en propre, ce ne sera peut-être pas suffisant" regrette Clément Mousset, le directeur commercial de la compagnie.

En revanche sur l'aérien, le compte devrait être bon. La destination semble bien lotie, avec 706 353 sièges de programmés selon l'organisme grec de statistiques SETE.

La compagnie Aegean connaît la plus forte croissance, offrant 675 000 sièges cette année contre 461 000 l’an passé (+ 46%).

Elle se pose dans trois nouveaux aéroports (Toulouse, Deauville, Metz) et a augmenté ses fréquences dans les autres plateformes.

Depuis Athènes, elle dessert 33 destinations dans toute la Grèce. Et malgré la concurrence de Transavia, Volotéa ou encore easyJet, elle parvient à maintenir des tarifs honorables.

Pierre-Emmanuel Duband, le directeur commercial France, estime en revanche que le report de clientèle restera limité. "Ce n'est pas le même budget que les pays du nord de l’Afrique. Tous les clients perdus sur ces destinations ne vont pas forcément se retrouver en Grèce"

Cet afflux de visiteurs venus de toute l'Europe pourrait toutefois poser un problème au niveau de l'hébergement.

"Il est très facile de programmer des avions pour aller en Grèce. Mais il est beaucoup plus compliqué et plus long d'y construire des hôtels " remarque Pierre-Emmanuel Duband.

"La plupart des établissements sont gérés par des groupes familiaux qui peinent à mobiliser des investisseurs dans un contexte économique aussi incertain"

Reste à savoir si le gouvernement aura le temps et surtout les moyens d'investir dans le seul secteur de l’économie qui n’est pas sinistré et qui représente 17 % du PIB.

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