Sirocco Voyages est en liquidation judiciaire et montre du doigt Afat !

l'Interview de Najib Jilali, patron de Sirocco

Adhérente du réseau AFAT Sirocco Voyages est en liquidation judiciaire. Créée en 1990 par Jilali Najib cette agence spécialisée dans les groupes et les incentives avait eu, bon an mal an, des résultats plutôt convenables pour le secteur. En décembre 2007, à la suite d'un défaut de communication, semble-t-il, elle a été entrainée dans une spirale qui se termine par un dépôt de bilan. Comment en être arrivé là en si peu de temps ? A quoi servent les assurances et les garanties d'un réseau comme AFAT, d'une garantie comme l'APS ? Hier nous avons rencontré Najib Jilali

Rédigé par Michèle SANI le Mercredi 30 Juillet 2008

''Sans chercher à dialoguer avec l'adhérent fidèle que je suis depuis de 15 ans et en faisant fi de toutes relations de confiance, AFAT s'est remboursé directement et automatiquement auprès du BSP...''

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Tourmag.com. Au 31 décembre 2006 votre bilan faisant ressortir un résultat net très positif. Que s'est-il passé en 2007 et 2008 pour en arriver là ?

J. Najib : " Depuis l'ouverture de mon agence j'ai toujours été en progression et j'ai toujours honoré mes engagements.

En décembre dernier trois clients importants ont émis des chèques sans provision pour un montant de 250 000 euros.

J'étais dans une impasse et pour en sortir et avoir une autorisation de découvert j'avais mis en vente l'un des mes deux points de ventes pour un montant de 180 000 euros. "

T.M.com - Est-ce à ce moment là que vous avez perdu votre agrément IATA ?

J..N. : "A ce moment là j'ai envoyé à IATA à Madrid un nouveau RIB car je changeais de banque. Le 22 décembre 2007 j'avais un courrier BSP me disant ne pas avoir enregistré mon virement tout en reconnaissant en avoir accusé réception !

Le 24 janvier 2008, je perdais l'agrément IATA pour un montant global de 370 000 euros représentant les mois de décembre 2007 et janvier 2008. Pour pouvoir à nouveau émettre les billets ils exigeaient que je reparte à zéro avec une nouvelle garantie d'un montant de 450 000 euros.

Vous comprendrez qu'il était pour moi hors de question de cumuler ces sommes. Par ailleurs, à la suite de la suspension BSP, je ne pouvais plus gérer les sociétés en compte. Pour pouvoir poursuivre mon activité je me suis adressé à mon réseau en lui demandant d'émettre les billets.

J'ajoute qu'au cours des deux derniers mois - juin et juillet 2008 - j'ai perdu de gros clients et subi un manque à gagner de près de 240 000 euros."

T.M.com - Le produit de la vente de l'une de vos deux agences aurait dû vous aider dans cette reconquête de votre activité. Que s'est-il passé ?

J.N.: " Ces 180 000 euros ont été mis sous séquestre par l'Etat et les banques. Entre les 250 000 euros d'impayés, les 180 000 bloqués sous séquestre et les 240 000 représentant les clients perdus, j'étais dans une situation impossible à remonter."

T.M.com - Vous reprochez aujourd'hui à AFAT ses agissements que vous qualifiez "inadmissibles" à votre encontre. Que lui reprochez-vous exactement ?

J.N. :" Notre prélèvement destiné à AFAT début juillet a été rejeté. Sans chercher à dialoguer avec l'adhérent fidèle que je suis depuis de 15 ans et en faisant fi de toutes relations de confiance, AFAT s'est remboursé directement et automatiquement auprès du BSP des billets émis en notre faveur y compris ceux d'avril, mai et juin qui avaient été réglés en bonne et due forme !

Il bloquait ainsi à l'aéroport des familles entières qui avaient réservé et payé leurs vacances. Le personnel de l'agence et moi-même nous étions présents à l'aéroport.

Nous avons tout fait pour que nos clients ne paient pas deux fois et même réglé certains billets avec nos cartes de crédit personnelles. Vous savez, j'ai toujours respecté mes clients et je me bats pour eux. Je ne veux pas être qualifié d'escroc comme je l'ai déjà entendu !"

T.M.com - Quel est le nombre de clients victimes de cette défaillance ?

J.N.: "Une cinquantaine au maximum. Ce n'est pas énorme au vu du volume d'affaires du réseau. Ne croyez-vous pas qu'un réseau qui dispose d'organismes d'assurances et de réassurances tels que la Coface et le SFAC ne peut pas couvrir un montant que j'estime au maximum à 30 000 euros !"

T.M.com - Le réseau AFAT n'est-il pas un recours pour un adhérent défaillant ?

J.N. : "Dans cette affaire, selon les juristes et notre avocat, il ressort que le réseau AFAT a agi de manière illégale.
Un article du Code Civil stipule qu'en aucun cas l'émetteur d'un billet n'a le droit de rembourser, d'annuler ou d'effectuer une quelconque action sur les dossiers sans l'accord préalable du voyageur client. On ne peut annuler un billet qu'avec l'accord de la personne qui l'a souscrit."

T.M.com - Quelle est la position de l'APS ?

J.N. : "Ce dossier "sensible" sort pour le moment de sa compétence. Il s'agit d'un cas sans précédent, le réseau AFAT ayant agi illégalement."

T.M.com - Aviez-vous des clauses particulières avec AFAT ?

J.N. : "Non, aucune clause particulière dans le protocole d'accord si ce n'est que AFAT imposait un paiement tous les dix jours. Depuis, le réseau s'est mis à ré émettre quelques billets passés en remboursement en reconnaissant avoir agi trop rapidement.

(NDLR) Jean-Pierre Mas président du réseau et Jean-Marie Seveno président de la COFAT étant en vacances, personne au siège toulousain du réseau AFAT n'a pu, ce mercredi, répondre à nos questions. Un droit de réponse leur est réservé s'ils le souhaitent.

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