Tour de France, croisières et Web : le cocktail anticrise de Monaco

Qui aurait dit qu’un jour la prestigieuse Monaco accueillerait le départ du Tour de France cycliste, manifestation ô combien populaire, avec ses hordes d’aficionados « marcel casquette » ?

Eh bien, retenez la date, la Grande Boucle démarre le 4 juillet du Rocher. Et ce n’est pas tout ! La principauté accueillera 265.000 croisiéristes en 2009 (+20% sur un an).

Et la progression devrait faire un bon de 40% en 2010.

Alors, fini les soirées de gala, les cérémonies protocolaires et autres bals princiers ?

« Évidemment pas ! Monaco reste la première marque mondiale d’exception », insiste Michel Bouquier, Délégué général au tourisme. « La principauté compte 2.600 chambres d’hôtels dont 95% de 4 étoiles et 4 étoiles luxe ».

Mais, incontestablement, Monaco veut élargir sa palette de visiteurs, notamment ceux à la journée : « Je distingue 4 grandes familles de clients : 200.000 touristes haut gamme internationaux qui séjournent en moyenne 3 nuits, les congressistes, les croisiéristes et entre 4 à 4,5 millions de touristes à la journée ».

Et pour séduire ces deux dernières, la principauté s’appuie sur une belle programmation d’événements culturels et sportifs, et aussi sur le Musée océanographique qui attire 600.000 visiteurs par an.

La stratégie est donc très affûtée : Attirer les « petits et moyens budgets » dans la journée et retenir les « gros » la nuit.

Et le résultat est au rendez-vous : +8% de nuitées sur le week-end de Pâques, +5% sur celui du 1er mai, +8.000 billets vendus pour le Tournoi international de tennis.

Si les professionnels monégasques observent, eux aussi, une augmentation des résas de dernière minute et un tassement des séjours affaires (qui représentent 22% des nuitées), cette érosion pourrait rapidement être compensée par les croisiéristes : « Nous voulons faire de Monaco une tête de lignes et pas seulement une escale. Ainsi, les clients croisières passeront une nuit dans nos hôtels avant d’embarquer sur leurs bateaux ».

L’embauche de Jean-François Gourdon, ex-journaliste spécialisé croisières, au poste de Directeur de la communication du tourisme monégasque, s’inscrit dans cette stratégie de développement. « Mais nous souhaitons aussi rappeler que Monaco n’est pas hors de prix », insiste le pro de la com’.

Jean-François Gourdon pilote également le nouveau site www.visitmonaco.com, traduit en 9 langues (dont le japonais, le chinois, le russe…). « Ce site répond à la question : ‘Qu’est-ce qui se passe à Monaco pendant mon séjour ?’.

Les réponses sont fournies par thèmes, par dates ou par tarifs. Par ailleurs, et c’est une nouveauté, nous proposons des produits (forfaits Spa, restauration, culture…) qui, sans être des offres promotionnelles, présentent un rapport qualité/prix qui en surprendra plus d’un ».

« Si Monaco ne connaît pas la crise, nous devons néanmoins redoubler d’efforts, notamment sur le marché affaires », concède Michel Bouquier.