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Y-a-t’il un avenir pour le low cost long courrier ?

nouvelle concurrence pour les Cies régulières


Si plusieurs low cost long courrier volent déjà dans le monde, le décollage en France de l’AVION, première compagnie française de ce type, a rendu tangible pour les professionnels ce type de transport. Est-il appelé à la même réussite que les low cost traditionnelles ou ses fondamentaux sont-ils incompatibles avec la nature même du transport à bas coût ?


Rédigé par Jean DA LUZ le Dimanche 7 Janvier 2007

Si les projecteurs de l’actualité ont été braqués dans la semaine qui vient de s’écouler sur le décollage de l’AVION, il faut savoir qu’à quelques nuances près (pas de Classe business) deux autres compagnies fonctionnant sur le même business model sont implantées sur le sol français : Zoom Airlines et Maestro qui, toutes deux desservent ou vont desservir le Canada.

Dans le monde (Asie et USA en particulier), les low cost long courrier se multiplient. Un foisonnement qui donne des idées aux plus entreprenants comme Tony Fernandes, le magnat malaisien de l'aviation, qui a annoncé vendredi le lancement d’Air Asia X qui veut appliquer au long les recettes du court et du moyen courrier.

Un Kuala Lumpur – Londres, aller-retour, pourrait ainsi coûter seulement 140 dollars et même 3 dollars pendant les périodes de promotion. Mais son ambition ne s’arrête pas là : Tony Fernandes rêve de bâtir une alliance low cost mondiale et discute avec tous les ténors du secteur : EasyJet, Virgin…

Mais alors… on nous aurait menti ? Le low cost long courrier est-il viable et les recettes qui en ont fait le succès que l’on sait sont-elles reproductibles ?

Historiquement, l’affaire a démarré plutôt mal. En septembre 1977, Sir Freddie Laker, pionner du vol à bas prix, lance son Skytrain sur Londres-New York. Mais l’expérience s’arrêtera au bout de cinq ans.

Aujourd’hui, le modèle low cost est bien défini et les résultats sont là : des flottes qui volent longtemps (11 heures jour en moyenne), donc davantage de rotations, des services et des frais a minima (résa en ligne), un marketing et un pricing agressifs et des aéroports secondaires ou des aérogares low cost pour réduire les frais.

Le long courrier, dernier bastion non encore investi

Y-a-t’il un avenir pour le low cost long courrier ?
Autant de facteurs difficilement conciliables avec les longs trajets. Du moins c’est ce que prétendaient les compagnies traditionnelles. « Si les low cost se lancent dans le long-courrier, où nos avions volent déjà 15 heures par jour, elles seront dans la même position que nous (…) le modèle des compagnies à bas prix s'accommode mal de la complexité des services sur longues distances.

Il faut servir à manger, donner le choix entre régimes kasher ou végétarien, offrir des systèmes vidéo, ce qui n'est pas forcément cher à l'achat mais se révèle coûteux en logistique et en entretien. Je pourrais multiplier les exemples… », déclarait en 2005 Jean-Cyril Spinetta, PDG d’AF-KLM dans une interview à l’Expasion.

Pourtant, le modèle se multiplie : AirAsia, à Kuala Lumpur, dessert la Chine, JALways le Pacifique et Air Sahara en Inde opère le Londres-New Delhi, tandis que Oasis Hong Kong Airlines a amorcé le Hong Kong-Londres et étendra prochainement son réseau aux USA.

Et les projets foisonnent comme rappelait dernièrement Vincent de Monicault : « Viva Macau lance aussi ses opérations cet été, depuis Macao sur l'Asie, le Moyen-Orient et l'Europe. Un autre projet doit bientôt voir le jour en Indonésie : Adam Air. L'Australie n'est pas en reste. Jetstar International, filiale de Qantas, se lance sur ce segment en fin d'année. Virgin Blue confirme étudier des liaisons à bas prix entre l'Australie et les Etats-Unis… »

Bien entendu, on pense immédiatement aux débuts du low cost européen et à la consolidation qui ne tardera pas, là aussi, à s’exercer. Mais qui eût parié sur le devenir de ces low cost il y a 6 ans ? C’est pourtant le laps de temps qu’il leur a fallu pour conquérir 27% de parts de marché du ciel européen.

Si l’on ajoute à cela que les plateformes de province veulent des vols internationaux en point à point et que certaines comme Marseille disposent des infrastructures pour accueillir avec le meilleur rapport qualité prix ces compagnies, voilà qui pourrait donner rapidement un coup de vieux au sacro-saint modèle du hub généralisé par les alliances aériennes internationales.

Mais la bataille sera rude. Le long courrier est le dernier bastion non encore investi par les nouveaux entrants. Et sa clientèle haute contribution (First et Business), véritable manne, est considérée comme la chasse-gardée des compagnies régulières. Bousculées par les low cost dans leur dernier pré carré, il y a fort à parier qu’elles se battront aile-à-aile pour le garder. Une nouvelle guerre du ciel vient de commencer…

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Tags : amadeus
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Commentaires

1.Posté par ELISABETH Hector le 08/01/2007 13:53 | Alerter
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C'est un débat de fond.On a cru longtemps que le low coast ne pourrait produire un business model fiable pour le long courrier.La démonsration du contraire est entrain de se faire.Le paradoxe est que le modèle devrait etre lancé davantage pour les businessclass,avec des appareils appropriés.Le débat est lancé.Avec François Vellas expert auprès de l'OMT nous avons entamé une réflexion à ce sujet.

2.Posté par Caroline le 15/01/2007 15:30 | Alerter
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Je tiens juste à signaler que Zoom Airlines et Maestro sont des compagnies canadiennes et non françaises comme pourrait le laisser penser cet article.

3.Posté par Pascal trémon le 19/01/2007 01:06 | Alerter
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Article très intressant qui pose les principales règles du low cost.
Ceci dit peut-on parler de modèle économique low cost pour Elysair/l'Avion?
C'est un non sens quand on cible la B/C.
Je souri aux arguments de M. Spinetta lorsqu'il parle du coût de l'avitaillement et du loisir à bord.
Par essence un low cost les fait payer à ses passagers et ne les fournit pas gratuitement. Donc son argument est fallacieux. S'il y a réellement des coûts logistiques additionnels il suffit de les intégrer dans le prix de vente. Surtout qu'en 6 heures de vols la clientèle est captive et qu'il y a fort à parier qu'elle va consommer.
C'est jackpot pour la compagnie.

4.Posté par airstef le 08/02/2007 15:17 | Alerter
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Y a t il un argument pour le low cost LC?? Surement mais n y a t il deja pas des compagnies dites " charter" avec vols reguliers pratiquant des tarifs interessants?? Je partage l'avis de Mr Spinetta dans la mesure ou, bien evidemment, le coût des prestations fournies est inclus dans le prix du billet. Je ne suis pas tres sur que les clients soient forcement aptes a sortir le porte monnaie tous les 1/4 d heure pour se desalterer, grignoter, regarder un film ou ecouter 2 chansons.... Sur du MC c est gerable et commercialement supportable mais sur 8- 9 ou 12 H de vol..... a combien se montera l'ardoise à bord et au final... serait-ce vraiment du low cost?? Ce n est qu une idee mais il me semble plutot qu l industrie aerienne se tournerait vers une "segmentation" de la flotte. Cest à dire une flotte ou certains appareils n auraient qu une monoclasse eco et dautres une monoclasse Business ou First. Prenez par ex LH ou Swiss qui ont des appareils dedies business.
Bref le low cost LC n est pas pour moi une revolution dans l'idee contrairement au MC.

5.Posté par muyard le 14/09/2007 18:59 | Alerter
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a quand un paris bangkok a/r a 450 euros en faisant payer chaque kilos de bagage les consos les repas et un duty free qui est vraiement un duty free je veux dire que le parfun de dior genre j adore moin cher que chez sephora.on pourrai remplir des a 380 genre 800 personnes ca serait peut etre pas mal.

6.Posté par laurence le 03/11/2007 14:08 | Alerter
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Pour info Air Asia a déjà commencé ses vols low cost long courrier en partance pour l'Australie. Prochaine étape l'europe.

http://promos-discount.com/2007/11/03/now-everyone-can-fly-xtra-long-with-airasia-x-to-gold-coast/

7.Posté par PANORAMA BUSINESS le 07/12/2007 21:08 | Alerter
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Eh bien moi, si j'avais des Banquiers aussi compréhensifs que ceux qui soutiennenl les RYANAIR EASYJET ou AIR ASIA (C'est à dire pas des Banquiers français...), je lancerai immédiatement une compagnie LOW COST TOUT CARGO, car je trouve absolument ahurissant et même indécent, les tarifs pratiqués par les grands opérateurs du secteur DHL, UPS et Consors!... Je me demande pourquoi personne n'y a encore songé vu qu'il y a au moins 10 fois plus de fric à gagner que dans le transport de passagers!...

8.Posté par Aligre le 12/02/2008 11:27 | Alerter
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En réponse à Panorama Business, Sky Europe opère déjà des vols low cost avec cargo: http://www1.skyeurope.com/FR/default.aspx?catID=70 . En effet, cela semble logique, ça fait réduire le coût passager et comme le low cost est de pont en point, cela est plus flexible pour les clients cargo!


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