Christian Chavrier a été directeur de croisière sur le ''Princess Danae''
En effet, pendant plusieurs années, (entre 1998 et 2004) le Groupe NF (NF Backstage et NF Touraventure) a fait embaucher des personnes par des sociétés off shore pour accompagner ses croisières ou travailler ponctuellement au siège.
Plus étonnant : tous les membres de l'association sont des anciens membres d'équipage ayant été employés au service des Croisières Nouvelles Frontières entre 1998 et... 2004.
Payés souvent en liquide et licenciés sans autre forme de procès, ils ont engagé différentes procédures juridiques et viennent de créer une association de défense (ACNF Association de Défense des Personnels des Croisières Nouvelles Frontières) qui dispose également d'un site web mis en ligne à l'adresse : www.creabc.com/acnf
Pour l'instant, l'Association est composée de 12 personnes, même si l'affaire en concerne bien d'autres. Certains se battent aujourd'hui devant les tribunaux pour faire reconnaître les droits déniés par le Groupe, d'autres attendent probablement leur heure. Une bataille juridique de taille, compte tenu des enjeux financiers et du coup porté à la crédibilité et à l'image du Groupe s'il était condamné.
Bataille juridique de taille et enjeux financiers
Pour abréger, nous évoquerons principalement le cas (emblématique) de Christian Chavrier, professionnel de la croisière, qui a effectué différentes missions pour le compte du Groupe NF. Il a débord été responsable d'animation de l'Hôtel Marouba en Martinique à 2 reprises (*) avant de se voir proposer un contrat off-shore Gipimar du 23/01/1999 au 15/04/1999 sur le "Princess Danae" en tant que directeur de croisière.
Il affirme avoir travaillé sans contrat au siège de NF à Paris du 15/04/1999 au 31/07/1999 avant de se voir proposer un CDD du 01/08/1999 au 30/11/1999 en tant qu'employé administratif à temps partiel "motivé par un surcroît ponctuel de travail".
La suite (*) sera une succession de périodes de travail à bord et au siège jusqu'au 8 mai 2002.
Ensuite, il raconte : "Ayant été trimballé de promesses en promesses de régularisation en fausses promesses j'ai enfin obtenu début 2002 un rendez-vous avec la direction qui devait officialiser à mon retour en mai 2002 mon passage aux Palladiens pour prendre la direction de l'un d'entre eux.
Afin de régler les questions contractuelles et de salaire, il me restait à rencontrer le responsable du personnel de l'époque. Rendez-vous est pris mais celui-ci s'est décommandé quelques jours avant, par téléphone, bien sûr..."
Mais à partir de ce jour là, Christian Chavrier devient persona non grata chez NF. Il ne parvient plus à rencontrer qui que ce soit au siège, ni à joindre personne et... son badge d'accès est désactivé !
"Aucune de mes tentatives n'aboutit, on ne me connaît plus. Mon avocat a adressé le premier courrier à NF le 29 juillet 2002, ils lui ont répondu le 27 Août 2002. Il n'ont eu de cesse depuis de faire traîner.
Journée d'action au siège de NF et à l'Assemblée nationale
Après deux renvois, le bureau de jugement de la section activités diverses du Conseil des prud'hommes de Paris, à la demande de Nouvelles Frontières s'est déclaré incompétent territorialement pour juger de cette affaire..."
Bien entendu, l'affaire est en appel et reviendra devant la 18ème chambre de la cour d'appel de Paris jeudi 24 mars. Son défenseur soutient que NF est un voyagiste, et que comme tous les voyagistes qui font de l'affrètement et qui envoient des équipes compléter les équipages pendant la durée de l'affrètement (Pleine vie, NDS, La procure Terre entière...) il aurait dû engager régulièrement ses personnels avec des CDD ou des contrats saisonniers par exemple, comme le font d'autres voyagistes.
"Nouvelles Frontières, plaide Ch. Chavrier, m'employait tant à terre qu'en mer. A part les 3 contrats que j'ai eu à terre et où NF m'a payé par virements, j'ai été payé trois ou 4 mois par chèque sur la JYSKE BANK à Gibraltar.
Mais comme les chèques mettaient parfois plus de 3 mois à être encaissés (parfois rejetés) j'ai toujours ensuite été payé en liquide tant en mer qu'à terre. je dispose bien sûr de justificatifs, comme pour tout le reste d'ailleurs..."
L'affaire est complexe. Nous avons contacté Nouvelles Frontières où un porte parole nous a confirmé que comme tous les croisiéristes, un certain nombre de personnes travaillaient sur des bateaux affrétés par le Groupe mais n'étaient pas ses salariés.
"Notre détermination est sans faille..."
"Il s'agit d'un métier particulier avec des activités particulières et ce sont des sociétés tierces qui mettent à notre disposition des salariés. Ces personnes sont adultes et savent avec qui elles contractent.
Nous avons déjà été attaqués en justice pour ces mêmes raisons et la plaignante à été déboutée à 2 reprises. Et dans le cas du salarié que vous citez, il a, lui aussi, perdu en première instance... pour les mêmes raisons."
Mais les plaignants ne désarment pas. "Nouvelles Frontières et TUI doivent comprendre que notre détermination est sans faille, ils n'ont pas réussi à nous faire plier jusqu'à aujourd'hui ils avaient pourtant parié sur notre épuisement et n'ont pas hésité à faire pression. Ils ont oublié une chose : nous avons du temps à leur consacrer puisque la plupart d'entre nous sont sans emploi..."
Après une ultime tentative de négociation, l'Association a décidé de passer à l'action. Elle organisera une journée d'action avec un point presse qui suivra la réunion du bureau de l’association lundi 7 février 2005, café « Le Moka » 84, bd de Grenelle 75015 Paris.
Une délégation, demandera à être reçue par la direction au siège de Nouvelles Frontières
(87 Bd de Grenelle) à 15h00 où elle manifestera avant d'aller remettre une lettre aux députés à l'Assemblée nationale.
Jean DA LUZ - redaction@tourmag.com
(*) CCD du 08/06/1998 au 05/091998, puis CCD du 03/10/1998 au 03/011999
(*) Contrat Off Shore (ACM) Atlantic Crewing Management du 01/12/1999 à fin avril 2000 (18 semaines)
Travail sans contrat du 01/05/2000 au 21/07/2000 à Paris au siège organisation des prochaines croisières sur le Van Gogh et promotion des croisières
Contrat Off Shore (ACM) Atlantic Crewing Management du 22/07/2000 au 30/09/2000 (directeur de croisière)
Travail sans contrat du 01/10/2000 au 11/03/2001 à Paris au siège Contrat Off Shore (ACM) Atlantic Crewing Management du 12/03/2001 au 08/05/2001(directeur de croisière du Van Gogh)
Travail sans contrat du 09/05/2001 au 04/07/2001
Contrat Off Shore (ACM) Atlantic Crewing Management du 05/07/2001 au 08/12/2001(directeur de croisière du Van Gogh)
A disposition et travail sans contrat pour Nouvelles Frontières du 09/12/2001 au 05/04/2002
Travail sans contrat du 06/04/2002 au 08/05/2002
Plus étonnant : tous les membres de l'association sont des anciens membres d'équipage ayant été employés au service des Croisières Nouvelles Frontières entre 1998 et... 2004.
Payés souvent en liquide et licenciés sans autre forme de procès, ils ont engagé différentes procédures juridiques et viennent de créer une association de défense (ACNF Association de Défense des Personnels des Croisières Nouvelles Frontières) qui dispose également d'un site web mis en ligne à l'adresse : www.creabc.com/acnf
Pour l'instant, l'Association est composée de 12 personnes, même si l'affaire en concerne bien d'autres. Certains se battent aujourd'hui devant les tribunaux pour faire reconnaître les droits déniés par le Groupe, d'autres attendent probablement leur heure. Une bataille juridique de taille, compte tenu des enjeux financiers et du coup porté à la crédibilité et à l'image du Groupe s'il était condamné.
Bataille juridique de taille et enjeux financiers
Pour abréger, nous évoquerons principalement le cas (emblématique) de Christian Chavrier, professionnel de la croisière, qui a effectué différentes missions pour le compte du Groupe NF. Il a débord été responsable d'animation de l'Hôtel Marouba en Martinique à 2 reprises (*) avant de se voir proposer un contrat off-shore Gipimar du 23/01/1999 au 15/04/1999 sur le "Princess Danae" en tant que directeur de croisière.
Il affirme avoir travaillé sans contrat au siège de NF à Paris du 15/04/1999 au 31/07/1999 avant de se voir proposer un CDD du 01/08/1999 au 30/11/1999 en tant qu'employé administratif à temps partiel "motivé par un surcroît ponctuel de travail".
La suite (*) sera une succession de périodes de travail à bord et au siège jusqu'au 8 mai 2002.
Ensuite, il raconte : "Ayant été trimballé de promesses en promesses de régularisation en fausses promesses j'ai enfin obtenu début 2002 un rendez-vous avec la direction qui devait officialiser à mon retour en mai 2002 mon passage aux Palladiens pour prendre la direction de l'un d'entre eux.
Afin de régler les questions contractuelles et de salaire, il me restait à rencontrer le responsable du personnel de l'époque. Rendez-vous est pris mais celui-ci s'est décommandé quelques jours avant, par téléphone, bien sûr..."
Mais à partir de ce jour là, Christian Chavrier devient persona non grata chez NF. Il ne parvient plus à rencontrer qui que ce soit au siège, ni à joindre personne et... son badge d'accès est désactivé !
"Aucune de mes tentatives n'aboutit, on ne me connaît plus. Mon avocat a adressé le premier courrier à NF le 29 juillet 2002, ils lui ont répondu le 27 Août 2002. Il n'ont eu de cesse depuis de faire traîner.
Journée d'action au siège de NF et à l'Assemblée nationale
Après deux renvois, le bureau de jugement de la section activités diverses du Conseil des prud'hommes de Paris, à la demande de Nouvelles Frontières s'est déclaré incompétent territorialement pour juger de cette affaire..."
Bien entendu, l'affaire est en appel et reviendra devant la 18ème chambre de la cour d'appel de Paris jeudi 24 mars. Son défenseur soutient que NF est un voyagiste, et que comme tous les voyagistes qui font de l'affrètement et qui envoient des équipes compléter les équipages pendant la durée de l'affrètement (Pleine vie, NDS, La procure Terre entière...) il aurait dû engager régulièrement ses personnels avec des CDD ou des contrats saisonniers par exemple, comme le font d'autres voyagistes.
"Nouvelles Frontières, plaide Ch. Chavrier, m'employait tant à terre qu'en mer. A part les 3 contrats que j'ai eu à terre et où NF m'a payé par virements, j'ai été payé trois ou 4 mois par chèque sur la JYSKE BANK à Gibraltar.
Mais comme les chèques mettaient parfois plus de 3 mois à être encaissés (parfois rejetés) j'ai toujours ensuite été payé en liquide tant en mer qu'à terre. je dispose bien sûr de justificatifs, comme pour tout le reste d'ailleurs..."
L'affaire est complexe. Nous avons contacté Nouvelles Frontières où un porte parole nous a confirmé que comme tous les croisiéristes, un certain nombre de personnes travaillaient sur des bateaux affrétés par le Groupe mais n'étaient pas ses salariés.
"Notre détermination est sans faille..."
"Il s'agit d'un métier particulier avec des activités particulières et ce sont des sociétés tierces qui mettent à notre disposition des salariés. Ces personnes sont adultes et savent avec qui elles contractent.
Nous avons déjà été attaqués en justice pour ces mêmes raisons et la plaignante à été déboutée à 2 reprises. Et dans le cas du salarié que vous citez, il a, lui aussi, perdu en première instance... pour les mêmes raisons."
Mais les plaignants ne désarment pas. "Nouvelles Frontières et TUI doivent comprendre que notre détermination est sans faille, ils n'ont pas réussi à nous faire plier jusqu'à aujourd'hui ils avaient pourtant parié sur notre épuisement et n'ont pas hésité à faire pression. Ils ont oublié une chose : nous avons du temps à leur consacrer puisque la plupart d'entre nous sont sans emploi..."
Après une ultime tentative de négociation, l'Association a décidé de passer à l'action. Elle organisera une journée d'action avec un point presse qui suivra la réunion du bureau de l’association lundi 7 février 2005, café « Le Moka » 84, bd de Grenelle 75015 Paris.
Une délégation, demandera à être reçue par la direction au siège de Nouvelles Frontières
(87 Bd de Grenelle) à 15h00 où elle manifestera avant d'aller remettre une lettre aux députés à l'Assemblée nationale.
Jean DA LUZ - redaction@tourmag.com
(*) CCD du 08/06/1998 au 05/091998, puis CCD du 03/10/1998 au 03/011999
(*) Contrat Off Shore (ACM) Atlantic Crewing Management du 01/12/1999 à fin avril 2000 (18 semaines)
Travail sans contrat du 01/05/2000 au 21/07/2000 à Paris au siège organisation des prochaines croisières sur le Van Gogh et promotion des croisières
Contrat Off Shore (ACM) Atlantic Crewing Management du 22/07/2000 au 30/09/2000 (directeur de croisière)
Travail sans contrat du 01/10/2000 au 11/03/2001 à Paris au siège Contrat Off Shore (ACM) Atlantic Crewing Management du 12/03/2001 au 08/05/2001(directeur de croisière du Van Gogh)
Travail sans contrat du 09/05/2001 au 04/07/2001
Contrat Off Shore (ACM) Atlantic Crewing Management du 05/07/2001 au 08/12/2001(directeur de croisière du Van Gogh)
A disposition et travail sans contrat pour Nouvelles Frontières du 09/12/2001 au 05/04/2002
Travail sans contrat du 06/04/2002 au 08/05/2002
