TourMaG.com, le média spécialiste du tourisme francophone
TourMaG.com, 1e TourMaG.com, 1e

logo TourMaG  




Liste noire, un essai à transformer

De l’Europe au Monde


D'après le site Internet de la DGAC, 6 compagnies sont interdites sur le sol français : une nord coréenne, une américaine, deux mozambicaines, une libérienne et une thaïlandaise. Des compagnies qui ont peu de chance d’arriver un jour en Europe. Mais s’ils attendaient plus, les professionnels soulignent ce premier pas vers la construction de critères européens uniformes qu’ils souhaitent, a terme, voir appliqués au niveau mondial.


Rédigé par Hervé Ducruet - herve.ducruet@tourmag.com le Mardi 30 Août 2005

Phuket Air est une des 6 compagnies interdites par la Dga française. De leur côté les belges en ont interdit 9 et on attend le 1er septembre les noms publiés par la Suisse.
Phuket Air est une des 6 compagnies interdites par la Dga française. De leur côté les belges en ont interdit 9 et on attend le 1er septembre les noms publiés par la Suisse.
"Ces transporteurs font l'objet soit d'un refus d'autorisation de programme, soit d'une suspension ou d'un retrait d'autorisation préalable, en raison notamment de non-conformité aux normes internationales", indique la DGAC pour expliquer l’interdiction des compagnies Air Koryo (interdite depuis avril 2001); l'Américaine Air Saint-Thomas (interdite depuis le 19 mars 2004); la Libérienne International Air Services, (interdite depuis le 1er avril 2004); Lineas de Mozambique (LAM) et le transporteur Transairways affrété par LAM et interdits depuis le 3 décembre 2004 et enfin la Thaïlandaise Phuket Airlines, interdite elle depuis le 4 juin de cette année.

Rien sur West Caribbean ou Fly Air. Rien non plus sur la trentaine d'Etats à risque, dont trois européens, Chypre, la Hongrie et le Portugal, épinglés en juillet 2004 par un rapport parlementaire sur la sécurité aérienne. De quoi rester un peu sur sa faim et se demander la raison d’une telle publication.

« Cette liste noire n’a aucun intérêt pour le public, c’est du bidon, personne ne prend jamais ces compagnies », constate le responsable transport d’un TO parisien. Un constat partagé par Richard Vainopoulos, le président de Tourcom. « En l’état, cette liste est inutilisable ni par le TO et encore moins par le client.

« condamné à une liste européenne »

« C’est une première étape et une avancée qui n’aurait jamais été possible il y a seulement quelques années. Et cela va forcément nous amener à nous organiser au niveau européens», explique René Marc Chikli, le président du Ceto.

« Nous avons 5 compagniesinterdites, les belges en ont 4 de plus, les allemands et les anglais encore plus. On ne pourra continuer isolément et il faudra bien évoluer. Nous sommes condamnés à une liste européenne.»

La conférence européenne de l'aviation civile (CEAC) s'est d’ailleurs prononcée le 25 août dernier, en faveur de "critères communs" dans la publication des identités des compagnies défaillantes.

Une mesure d'autant plus nécessaire que, selon le rapport parlementaire de juillet 2004, certains pays d'Afrique, d'Amérique latine ou d'Asie sont utilisés comme "pavillons de complaisance" par des compagnies à risque.

Le patron de Tourcom plaide lui aussi pour des critères européens uniformes. « Si l’on en croit les listes anglaises, Egyptair est classée F, ce qui la classe dans les compagnies peu sûres, c’est bon en France. Air Memphis est interdire en Belgique et on la retrouve dans le plan de vol de TO français. Il faut des critères européens uniformes. »

1 TO sur 2 publie son plan de vol

« C’est bien que nous ayons déjà la liste des compagnies autorisées, cela donne une bonne base d’argumentation aux agents pour renseigner et rassurer le client » confirme. D’autant plus avec l’obligation d’informer désormais le passager de la compagnie aérienne qui va le transporter.

« Depuis Sharm el Sheikh, les TO ont majeurs ont tous publié dès l’hiver 2004/2005 un plan de vol dans leur brochure mentionnant les noms des compagnies, régulières et charters », explique René Marc Chikli. A ce jour, environ 50 % des voyagistes français les publieraient. « L’objectif est d’arriver à 100 %. »

La seule difficulté majeure résidera dans les changements de dernière minute, grève, réduction de capacité d’appareil, incident technique… « Elle donnera aussi l’occasion à un client d’annuler son voyage et de demander le remboursement intégral plus les indemnités si la compagnie sur laquelle il était censé voyager n’est pas celle qu’on lui a indiqué », anticipe Richard Vainopoulos.

Le label bleu toujours d’actualité

« Cela obligera les TO a encore plus d’exigences sur leur contrats aériens qui vont se durcir », prédit René Marc Chikli qui précise que « demain, la profession ne sera exercée que par des gens dont c’est vraiment le métier. Et les TO ne sont pas seulement les seuls affréteurs.

D’ou l’importance d’une véritable labellisation comme la bleue qu’on nous promet pour bientôt. « Ce sera en 2006 et la liste noire n’a pas tué le label bleu. Les normes AFAC et AFNOR sont longues à mettre en place, entre 6 et 10 mois. Et il viendra en complément de la liste européenne et sera là encore un excellent argument vers le client. »

Mais la définition de critères européens communs ne devra être qu’une étape. « Lorsqu’il y aura une décision européenne, il faudra ensuite parvenir à ce quelle soit appliquée au niveau mondial. Il faut parvenir à cette discipline appliquée par tous les états.

Interrogé sur la possibilité de rendre publics les audits de l’OACI, le ministre des transports, Dominique Perben, affirmait dans les colonnes du journal Le Monde du 26 août son intention de faire pression sur l'organisme rattaché à l’ONU seul habilité à statuer sur l’adoption d’une telle mesure. La décision sera peut être connue lors de la prochaine assemblée générale de 2007, si tous les membres le souhaitent.

Lu 3981 fois
Notez

Commentaires

1.Posté par Henri Marnet-Cornus le 30/08/2005 11:11 | Alerter
Utilisez le formulaire ci-dessous pour envoyer une alerte au responsable du site concernant ce commentaire :
Annuler
Après l’accident de Charm el Cheikh qui a fait 148 victimes, le ministre des transports de l’époque, Gilles de Robien, a clamé haut et fort : « vous allez voir, on va créer un label bleu pour les compagnies aériennes et tout va s’arranger ». Non seulement on a rien vu, mais le drame du 3 janvier 2004 au dessus de la Mer Rouge s’est répété dans des conditions similaires le 16 août 2005 près de Maracaïbo : deux compagnies poubelles, Flash Airlines et West Carribeans dans une situation financière extrêmement dégradée, exploitant des avions dans un état technique lamentable mais pourtant autorisées à transporter des passagers et donc utilisées sans modération par les Tours Operators.Après le crash de Maracaïbo, c’est une liste noire qui est sensée résoudre tous les problèmes et éviter de nouveaux drames.Derrière ce label bleu ou ces listes noires que l’on nous propose, il n’y a pas la volonté politique nécessaire pour que cela change.Il ne faut pas compter sur les hommes politiques.Que reste t’il ?Les actions individuelles des passagers. Elles se sont multipliées ces derniers mois, c’est nouveau : craignant pour leur sécurité, des familles, des voyageurs, seuls ou en groupe, refusent d’embarquer lorsqu’ils ont des doutes sur l’état technique de l’avion. Ces passagers ont raison de se prendre en charge et d’exprimer le manque de confiance qui les anime. C’est une sanction envers les compagnies aériennes, les Tours Operators et le milieu du tourisme en général qui peut avoir de lourdes conséquences économiques.Il faut continuer dans cette voie mais cela ne suffit pas. Les passagers devront, tôt ou tard, accepter de payer plus cher leurs voyages car l’avion est un moyen de transport coûteux si on veut qu’il soit à un niveau de sécurité élevé.

Nouveau commentaire :

Tous les commentaires discourtois, injurieux ou diffamatoires seront aussitôt supprimés par le modérateur.
Signaler un abus

Dans la même rubrique :
< >



































TourMaG.com
  • Instagram
  • Twitter
  • Facebook
  • YouTube
  • LinkedIn
  • GooglePlay
  • appstore
  • Google News
  • Bing Actus
  • Actus sur WhatsApp
 
Site certifié ACPM, le tiers de confiance - la valeur des médias