Paradise Cruises : "L’Asie offre d’énormes opportunités aux jeunes managers français"

TourMaG.com - Pourriez-vous nous présenter Paradise Cruises ?

Vincent Le Cannelier : C’est une compagnie de croisières aux capitaux 100% vietnamiens dont le management a été confié à des Français.

Nous y associons l’hospitalité vietnamienne au savoir-faire français en matière d’hébergement d’exception et de luxe.

Nous disposons actuellement d’une flotte de trois bateaux de 17 cabines chacun, de standard 5 étoiles.

Sur les 400 "jonques" qui naviguent en Baie d’Halong, les nôtres sont les seules à disposer d’un espace sauna/jacuzzi (1).

Dans les mois qui viennent, 5 nouvelles unités devraient renforcer notre flotte, dont une entièrement dédiée à 8 suites de 40 m2 chacune.

TourMaG.com - Qui sont vos clients ? Avec qui travaillez-vous en France ?

VLC : Nous accueillons beaucoup de francophones. Puis viennent les Allemands, les Espagnols, les Australiens et les Américains.

Nous travaillons avec Asia, Kuoni et Rivages du Monde. VDM devrait prochainement nous programmer.

TourMaG.com - Quels types de prestations proposez-vous ?

VLC : Des croisières de 2 jours/1 nuit et de 3 jours/2 nuits en Baie d’Halong, pour les individuels et les groupes. Et des séjours MICE et incentive.

TourMaG.com - Quelle est votre approche de la destination ?

VLC : Pour beaucoup de clients, la Baie d’Halong est le voyage d’une vie. C’est parfois la principale motivation d'un séjour en Asie.

Peu d’endroits au monde suscitent une telle fascination sur les voyageurs. Leur attente est proportionnelle.

Nous ne vendons pas une croisière mais une expérience qui donnera le ton d’un voyage au Vietnam et, plus largement, en Asie.

Notre responsabilité à satisfaire cette exigence est énorme !

TourMaG.com - Et quel est votre parcours ?

VLC : Quand je suivais des études de Droit, j’effectuais mes jobs d’étudiant dans l’hôtellerie et la restauration. J’ai pris goût à ça.

Je me sentais plus à l’aise dans l’action que derrière un bureau.

J’aime me mettre au service d’une clientèle et donner le meilleur de ce que je peux offrir.

En Asie, il y a des opportunités énormes pour les jeunes managers.

Un de mes responsables de bateaux, Lucas, un Français lui aussi, dirige un boutique-hôtel de luxe à 23 ans.

C’est une expérience de management exceptionnelle.

TourMaG.com - À quelles difficultés vous heurtez-vous ?

VLC : Au Vietnam, il n’y avait pas de culture du service. Le pays accuse un gros retard en matière de formation aux métiers du tourisme.

Dans les relations entre dirigeants et employés, l’affect tient une place prépondérante, contrairement aux idées reçues.

À 22/25 ans, nos salariés hommes et femmes sont des "bébés". Il faut souvent leur apprendre à s’exprimer clairement et même à débarrasser une table. Ce geste n’appartient pas à leur culture.

Pour eux, plus il y a d’assiettes, plus ça démontre que le client est satisfait (par la qualité et l’abondance de la nourriture).

Alors que nos critères de luxe imposent de débarrasser systématiquement la vaisselle utilisée (2).

Ici comme ailleurs, on ne peut pas manager efficacement sans comprendre.

(1) Plus d’infos sur Paradise Cruises

(2) Peut-être trop systématiquement et rapidement d’ailleurs. Car, chez les jeunes serveuses et serveurs vietnamiens débarrasser devient une obsession… même quand le client n'a pas fini son assiette.