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Vini Spiritus : de la vigne au voyage en ligne... il n'y a pas loin de la coupe aux lèvres !

l'interview de Olivier Le Brun, directeur de Vini Spiritus


Olivier Le Brun a monté son agence Internet Vini Spiritus, en 2006. Aujourd’hui, elle exploite notamment la marque de coffrets-cadeaux Week End Break, qui vient de remporter le prix national d’œnotourisme 2011.


Rédigé par Sylvie Coste le Mercredi 6 Juillet 2011

Vini Spiritus : de la vigne au voyage en ligne... il n'y a pas loin de la coupe aux lèvres !
TourMaG.com - Comment l’idée de monter votre agence vous est-elle venue ?

Olivier Le Brun :
Je suis originaire de Nantes. L’entreprise de matériel agricole pour laquelle je travaillais m’a envoyé travailler sur Bordeaux. Comme j’aimais le vin, j’ai cherché des offres intéressantes pour visiter les vignobles.

A ma grande surprise, je n’en ai pas trouvé. Je me suis donc décidé à les réaliser moi-même. Les week-ends que j’aimerais sont ceux que je vends aujourd’hui. Au détail près que je n’ai pas le temps d’en profiter !

J’ai monté Vini Spiritus en 2006 sur une idée de coffret-cadeau. Avec mon avocat, nous nous sommes penchés sur la législation.

À l’époque, elle était déjà très claire : il fallait avoir une licence d’agent de voyages. D’autres faisaient une lecture plus extensible de la loi. Elle les a rattrapés depuis.

Il était compliqué d’obtenir une licence avant même la création de l’entreprise. Le ticket d’entrée d’une boutique étant trop élevé pour moi, j’ai opté pour une agence en ligne. Cela m’a permis de toucher une large zone de chalandise à moindre coût.

J’étais tout jeunot ; un extra-terrestre. Je ne venais ni du tourisme, ni de l’hôtellerie, ni de la restauration, ni du vin ! Je n’étais même pas Bordelais ! J’ai tout appris sur le tas.

J’ai monté un projet sur papier, avec lequel j’ai démarché les restaurateurs, les hôteliers et les vignobles. Quand les plus importants se sont engagés, ils ont entraîné les autres dans leur sillage.

TourMaG.com - Quel monde professionnel avez-vous découvert ?

OLB :
J’ai été agréablement surpris par l’accueil des hôteliers. Apparaître sur Internet est compliqué pour eux. Aussi mon offre les intéresse-t-elle.

À l’époque, les restaurateurs étaient étranglés par la TVA à 19,6 % et ils avaient du mal à dégager une commission pour rémunérer mes prestations. Aujourd’hui ça a changé, bien qu’ils ne l’avouent pas. Ce sont eux qui me démarchent à présent. Preuve que la marque Week End Break s’impose.

Quant aux vignobles, plus on montait en gamme, plus ils étaient fermés. Il faut dire que j’avais un temps d’avance en matière d’œnotourisme. Aujourd’hui, les grands châteaux s’y mettent à leur tour.

TourMaG.com - Parlez-nous de votre clientèle.

OLB :
85 % des clients sont Français, 10 % Européens et 5 % hors Europe (Américains et Chinois de Hong-Kong). Nous avons deux handicap vis-à-vis des Anglais : le taux de change qui leur est défavorable et l’énorme concurrence des sites de langue anglaise sur Internet. Être bien placé par un moteur de recherche coûte une fortune. J’y ai renoncé.

Nos clients cherchent un produit original et bien ficelé. Ceux qui ont les moyens de se payer une semaine sur une destination moyen-courrier sont séduits par la France. Ils partent moins loin, moins longtemps, mais montent en gamme et misent sur la sécurité. Nous ciblons une population CSP + , ++, des cadres et des professions libérales.

L’œnotourisme répond à leur désir de mieux connaître les vins et leur terroir d’origine. Cette curiosité s’allie à une préoccupation environnementale : le kilomètre zéro et un moindre bilan carbone. Notre faiblesse est l’absence de repeaters. En revanche, nous nous rattrapons avec les golfeurs qui viennent d’abord pour ce sport très sympa, puis pour le vignoble.

Notre panier moyen est de 600 euros pour deux personnes, hors transport. Pour les clients non européens, il est de 1 500 à 2 000 euros.

TourMaG.com - quel est votre chiffre d’affaires ?

OLB :
Notre bilan clos le 31 juin 2011 affiche un chiffre d’affaires de 215 000 euros, soit une croissance de 15 % sur l’exercice précédent. L’ensemble de l’activité coffrets-cadeaux représente les 3/4 de notre activité.

Le reste se partage entre l’événementiel pour entreprise et le sur-mesure. Nous avons ainsi organisé un tour des châteaux en hélicoptère pour notre premier milliardaire chinois.

TourMaG.com - Que pensez-vous de la profession des agents de voyages ?

OLB :
Lorsque j’ai débarqué dans le métier, j’ai découvert la profession avec ses grandes manœuvres : qui distribue quels produits… qui travaille avec qui… C’est un secteur atomisé, hyper concurrentiel.

En revanche, les gens sont ouverts. Personne ne m’a fermé de portes. Je m’y suis fait un bon petit groupe d’amis.

En revanche, ce qui me surprend le plus, c’est le manque d’intérêt du gouvernement français pour le secteur touristique. On n’a jamais vu le chef d’État sur un salon du tourisme, par exemple. Dommage que les élus ne mesurent pas le poids du tourisme dans l’économie française !

Aucun ministre n’était présent à la remise des prix nationaux de l’œnotourisme. Même si les petits-fours du restaurant étaient excellents, il eût été plus marquant de nous réunir au Ministère du tourisme !

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