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La Moldavie, terre inconnue à l’Est

Un pays à l'identité complexe


Issu de l’éclatement de l’URSS, ce pays grand comme la Belgique tente de s’inventer un destin. Tiraillée entre l’Est et l’Ouest, cette nation affiche les symboles ruraux de la France des années 1950. Ses monastères et ses caves viticoles accompagnent la découverte d’un territoire séparatiste qui ravira les nostalgiques du soviétisme : la Transnistrie.


Rédigé par Jean-François RUST le Mardi 8 Août 2017

La Moldavie est une terre de plaines et de faibles collines, drainée par des rivières. Un pays sans façade maritime, bien qu’à portée de fusil de la mer Noire - DR : J.-F.R.
La Moldavie est une terre de plaines et de faibles collines, drainée par des rivières. Un pays sans façade maritime, bien qu’à portée de fusil de la mer Noire - DR : J.-F.R.
Dans la famille des ex-républiques soviétiques, demandez la Moldavie.

Coincée entre l’Ukraine et la Roumanie, l’ex-Bessarabie roumanophone a été la première à déclarer son indépendance, en 1991, après la chute de l’URSS.

Sauf que la minorité russophone (environ 30%) a toujours regardé vers Moscou. Au point qu’une région, la Transnistrie, a fait sécession.

C’est aujourd’hui un territoire « apatride », avec frontières, monnaie et gouvernement, qui n’est reconnu par personne.

Si l’on ajoute les Gagaouzes, minorité russophone issue d’une vieille émigration turque, on mesure à quel point l’identité du pays est complexe.

Tchernozium, les « terres noires »

Mais à quoi ressemble la Moldavie ? C’est une terre de plaines et de faibles collines, drainée par des rivières qui convergent vers le Dniestr, le Prut et le Danube. Un pays sans façade maritime, bien qu’à portée de fusil de la mer Noire.

La richesse de son sol, le tchernozium, en fait l’un des territoires les plus fertiles d’Europe. Las, l’agriculture prospère du temps soviétique - fruits, légumes, vignes… - est aujourd’hui peu productive.

Sa capitale, Chisinau, exhibe les images habituelles des villes soviétiques « libérées ». L’architecture en béton d’ex-bâtiments officiels (ancien palais de la Présidence, palatul National, vieux cirque…) côtoie des bâtisses décaties du 19e s. datant de l’Empire russe. Les plus belles se trouvent dans Telecentru, quartier d’ambassades et de nobles demeures.

L’économie de marché est arrivée sans crier gare en Moldavie. Elle se jauge à l’éclosion de restaurants et de boutiques branchés. L’avenue Stefan cel Mare, sorte de « Champs-Elysées » locaux, jalonnée d’enseignes, témoigne du contraste aigu entre signes occidentaux et permanence de symboles slaves.

Il faut visiter le marché alimentaire, immense agora avec ses halles à viandes, poissons, fromages... Vêtues de tabliers blancs et de rubans brodés sur la tête, des vendeuses coupent, pèsent et amadouent les chalands.

Monastère souterrain d’Orheiul Vechi

Certains pourraient douter de l’intérêt touristique du pays. Mais au-delà du plaisir de visiter une nation peu connue et à l’histoire singulière, à trois heures de vol de Paris, la Moldavie recèle quelques sites spectaculaires.

Cap au nord, à une heure de route de Chisinau. Voici à Orheiul Vechi, sorte de cirque de Navacelles moldave, la rivière formant une boucle autour d’un éperon rocheux.

Sur cette éminence trône un monastère, alors qu’un second se cache… en souterrain. Quelques marches et l’on se retrouve dans une chapelle sombre taillée dans la pierre, au-dessus d’une falaise.

Dans la pénombre, le moine Efimii lit un ouvrage religieux, s’éclairant à la bougie. Douze ans qu’il vit en ermite, dormant sur un lit sommaire scalpé dans le roc. Vision d’un autre âge…

Encore une heure et voici Soroca. Au passage, nous croisons des villages.

Vidées des hommes partis travailler à l’Ouest, les maisons sommaires aux murs colorés sont entourées de poulaillers et d’enclos à cochons. Le puits trône encore dans le jardin. Images d’une France de nos grands-parents.

Transnistrie, pays « interdit »

Ville frontière, Soroca est posée au bord du Dniestr. Protégée par un château médiéval, la ville est dominée par la Colline des tziganes. Des familles roms y ont construit des demeures mégalos, copiant de grands monuments : la Maison Blanche, le Bolchoï, etc.

Au retour vers Chisinau, la halte à la cave de Cricova s’impose. Dans cette ancienne carrière souterraine, 60 km de galeries sont utilisées comme chais.

La Moldavie produit de longue date d’excellents vins, servis à la table des tsars et des apparatchiks soviétiques. Non contente d’abriter 1,3 million de bouteilles dans sa collection, la cave de Cricova accueille des salles de dégustation dignes d’un décor de James Bond. Une visite inoubliable en Moldavie.

Reste à éprouver le frisson de « l’interdit », en Transnistrie. Avec voiture, chauffeur moldave (obligatoires) et passeport, on pénètre sans souci dans cette zone non reconnue par l’ONU. L’excitation le dispute à l’incrédulité en découvrant les vestiges d’un soviétisme révolu.

A Tiraspol, la « capitale », les statues de Lénine se dressent devant le Parlement et le Dom Soviet ; une large avenue peu fréquentée rappelle le Moscou des années 1980 ; des monuments arborent la faucille et le marteau ; des généraux bardés de médailles s’affichent sur les bus de la ville…

Quasi inconnue en France, la Moldavie et son satellite sont une niche touristique qui ravira, à coup sûr, les fans d’exotisme européen.

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Tags : Moldavie
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