Corsair, le Cameroun et la co-entreprise : "Ne croyons pas tout ce qui se dit" - Photo Pascal de Izaguirre dans les locaux de TourMaG en juillet dernier
TourMaG – Les comptes de l'exercice 2025 sont bons, et même historiques. De quoi ces résultats sont-ils le reflet ?
Pascal de Izaguirre : Comme je l’ai dit, ils symbolisent la fin du renouvellement de notre flotte, décidé en 2020, et aussi tout ce que nous faisons en matière d’excellence du service au client.
Nous avons refondu l’identité de notre marque.
Ce n’est pas du relooking, ni du ripolinage. Nous voulons être la référence du long-courrier en France. Et nous avons beaucoup investi dans la qualité du produit et dans la qualité de l’expérience client.
Notre stratégie est très claire, c’est une stratégie de montée en gamme, une stratégie de prémiumisation de l’offre. Et c’est celle qui fonctionne.
Pour y parvenir, nous nous appuyons sur notre personnel et nous avons beaucoup élargi la gamme servicielle, comme l’enregistrement des bagages à domicile ou encore le service de conciergerie à bord.
Dans un monde concurrentiel, et sans disposer d’une flotte importante, notre levier de différenciation réside dans cette prémiumisation du parcours client. Nous allons poursuivre dans cette direction, en enrichissant nos services et partenariats.
Pascal de Izaguirre : Comme je l’ai dit, ils symbolisent la fin du renouvellement de notre flotte, décidé en 2020, et aussi tout ce que nous faisons en matière d’excellence du service au client.
Nous avons refondu l’identité de notre marque.
Ce n’est pas du relooking, ni du ripolinage. Nous voulons être la référence du long-courrier en France. Et nous avons beaucoup investi dans la qualité du produit et dans la qualité de l’expérience client.
Notre stratégie est très claire, c’est une stratégie de montée en gamme, une stratégie de prémiumisation de l’offre. Et c’est celle qui fonctionne.
Pour y parvenir, nous nous appuyons sur notre personnel et nous avons beaucoup élargi la gamme servicielle, comme l’enregistrement des bagages à domicile ou encore le service de conciergerie à bord.
Dans un monde concurrentiel, et sans disposer d’une flotte importante, notre levier de différenciation réside dans cette prémiumisation du parcours client. Nous allons poursuivre dans cette direction, en enrichissant nos services et partenariats.
Corsair : "Nous restons prudents dans nos prévisions"
TourMaG - Vous performez alors que le contexte est plutôt morose pour la distribution, depuis avril dernier. Comment imaginez-vous l'année 2026 ?
Pascal de Izaguirre : Nous nous en sortons un peu mieux, même si nous constatons quand même un certain court-termisme des consommateurs.
Nous voyons que les gens ont tendance à décider très tardivement, il y a de plus en plus d’engagements de dernière minute.
Entre le fait que nous ayons beaucoup de destinations loisirs, que le voyage soit remonté dans les besoins de la population française, mais aussi que nous ayons une composante affinitaire assez forte sur nos lignes, cela nous préserve un peu des aléas.
De plus, nous sommes modérément présents sur la clientèle affaires, car nous n’avons que 20 sièges dédiés sur nos avions. Nous restons prudents dans nos prévisions.
Malgré tout, nous sommes confiants dans notre capacité à délivrer, une fois encore, des résultats solides pour le prochain exercice (2025/2026). Nous nous attendons à avoir des résultats significativement positifs.
TourMaG - L'année dernière, vos capacités ont baissé de 6 %. Quid de 2026 ?
Pascal de Izaguirre : Il n’y aura pas d’évolution, la courbe est plate, par rapport à 2025.
Du fait des contraintes européennes, nous allons avoir une flotte identique, qui ne peut donc pas être étendue. Nous n’allons pas pouvoir compter sur la croissance de nos capacités comme levier d’amélioration de notre performance.
Il faut en passer par là, et d’un certain côté, ce n’est pas plus mal. Notre réseau est stabilisé, notre flotte homogène, nous affinons et perfectionnons notre outil.
TourMaG - La croissance passera donc par la montée en gamme… et donc la hausse des tarifs ?
Pascal de Izaguirre : Je n’ai pas parlé de hausse tarifaire, mais plutôt de mix clientèle.
Nous souhaitons avoir des tarifs compétitifs, donc nous ne les augmentons pas, car nous suivons un marché qui est très challengé. Les sièges avant sont plus nombreux qu’avant, donc mécaniquement, le prix moyen augmente.
Nous ne voulons pas du luxe, mais une premiumisation de la compagnie. D’ailleurs, tous les services que nous proposons sont accessibles à l’ensemble de nos clients, à eux de les prendre ou non.
Le prix moyen augmente grâce aux ancillaires.
Pascal de Izaguirre : Nous nous en sortons un peu mieux, même si nous constatons quand même un certain court-termisme des consommateurs.
Nous voyons que les gens ont tendance à décider très tardivement, il y a de plus en plus d’engagements de dernière minute.
Entre le fait que nous ayons beaucoup de destinations loisirs, que le voyage soit remonté dans les besoins de la population française, mais aussi que nous ayons une composante affinitaire assez forte sur nos lignes, cela nous préserve un peu des aléas.
De plus, nous sommes modérément présents sur la clientèle affaires, car nous n’avons que 20 sièges dédiés sur nos avions. Nous restons prudents dans nos prévisions.
Malgré tout, nous sommes confiants dans notre capacité à délivrer, une fois encore, des résultats solides pour le prochain exercice (2025/2026). Nous nous attendons à avoir des résultats significativement positifs.
TourMaG - L'année dernière, vos capacités ont baissé de 6 %. Quid de 2026 ?
Pascal de Izaguirre : Il n’y aura pas d’évolution, la courbe est plate, par rapport à 2025.
Du fait des contraintes européennes, nous allons avoir une flotte identique, qui ne peut donc pas être étendue. Nous n’allons pas pouvoir compter sur la croissance de nos capacités comme levier d’amélioration de notre performance.
Il faut en passer par là, et d’un certain côté, ce n’est pas plus mal. Notre réseau est stabilisé, notre flotte homogène, nous affinons et perfectionnons notre outil.
TourMaG - La croissance passera donc par la montée en gamme… et donc la hausse des tarifs ?
Pascal de Izaguirre : Je n’ai pas parlé de hausse tarifaire, mais plutôt de mix clientèle.
Nous souhaitons avoir des tarifs compétitifs, donc nous ne les augmentons pas, car nous suivons un marché qui est très challengé. Les sièges avant sont plus nombreux qu’avant, donc mécaniquement, le prix moyen augmente.
Nous ne voulons pas du luxe, mais une premiumisation de la compagnie. D’ailleurs, tous les services que nous proposons sont accessibles à l’ensemble de nos clients, à eux de les prendre ou non.
Le prix moyen augmente grâce aux ancillaires.
Corsair : "une augmentation très forte des dépenses d'entretien et de maintenance des avions"
Pascal de Izaguirre :L’instabilité politique en France, nul ne sait vraiment comment ça va évoluer.
Il ne faudrait pas que cela inquiète au point que les gens se mettent à se replier sur de l’épargne de précaution, donc qu’ils consomment et voyagent moins, pour mettre de l’argent de côté.
Nous sommes tributaires de cela aussi. Nous avons comme source de préoccupation les possibles augmentations de taxes dans l’aérien, du fait des décisions gouvernementales et des tractations parlementaires.
TourMaG - Vous évoluez dans un contexte très incertain, aussi au niveau international. Comment naviguez-vous ?
Pascal de Izaguirre : Nous évoluons avec des éléments d’incertitude, comme vous le rappelez.
Au niveau national, nous ne savons pas de quelle façon cela peut affecter le comportement des consommateurs. Est-ce que cela freine les prises de décision ? Nous n’en savons rien pour le moment.
Sur le premier semestre 2026, c’est-à-dire du 1er octobre 2025 à la fin mars 2026, nous continuons d’avoir des engagements solides. C’est un premier signal important.
L’autre source de préoccupation réside dans les tensions sur la chaîne logistique.
Du fait du positionnement des compagnies aériennes dans la chaîne de valeur, on observe une augmentation très forte des dépenses d’entretien et de maintenance des avions.
Malgré tout cela, nous considérons que nous avons des fondamentaux très solides et que, sur cette base, nous pouvons progresser.
Cameroun et la co-entreprise : "Ne croyons pas tout ce qui se dit"
TourMaG - D’ailleurs, dernièrement, Emmanuel Macron est intervenu personnellement pour débloquer la situation en Côte d’Ivoire, selon Challenges. Ce doit être un soulagement pour vous ?
Pascal de Izaguirre : Je laisserai à votre consœur de Challenges la responsabilité de ses propos.
Ce qui est un grand soulagement pour nous, c’est que la DGAC ivoirienne ait approuvé notre programme pour toute la saison d’hiver, jusqu’à fin mars. Nous sommes sortis de cette dramatisation et de cette période de tension. Nous espérons que les négociations vont reprendre dans un climat apaisé.
Nous avons déjà la garantie de pouvoir exploiter la ligne Paris–Abidjan 7 jours sur 7, donc par rapport aux menaces de réduction du nombre de vols, nous nous félicitons de cette issue que nous espérons pérenne.
Dans l’aérien, il faut apprendre à faire du pilotage à vue, cela fait partie de notre quotidien.
TourMaG - L’Afrique est le deuxième pilier de Corsair, après les Outre-mer, mais il vacille. Le climat y est tendu vis-à-vis de l’État français. Est-ce une source d’inquiétude ?
Pascal de Izaguirre : 75% de notre chiffre d’affaires est réalisé sur les Antilles et l’Océan Indien, le reste l’est donc sur l’Afrique.
Nous sommes très préoccupés et nous suivons l’évolution de près. Malheureusement, les tensions géopolitiques se retrouvent partout autour du globe, nous ne sommes pas présents au Moyen-Orient ou du côté de la Russie.
Nous devons faire avec ce genre d’évènements qui touche toutes les compagnies, je n’ai jamais connu dans ma carrière une année où tout était calme.
TourMaG - Sur le Mali, la desserte se poursuit malgré les consignes du ministère des Affaires étrangères. Est-elle remise en question ?
Pascal de Izaguirre : Bien sûr que nous nous posons des questions, sur le Mali.
Nous assurons 5 vols par semaine, ce n’est pas rien. Nous suivons l’évolution au jour le jour et nos équipages ne dorment pas sur place, mais à Cotonou.
Aujourd’hui, les informations que nous avons des autorités montrent qu’il n’y a pas eu de nécessité d’interrompre ou de suspendre la desserte. D’ailleurs, la DGAC n’a pas sorti de NOTAM nous interdisant de nous y poser.
TourMaG - Une information a été dévoilée, selon laquelle vous travailleriez à la création d’une co-entreprise avec Camair-Co. Vous assureriez donc, pour la compagnie du Cameroun, la desserte de Paris. Qu’en est-il ?
Pascal de Izaguirre : Je n’ai pas de commentaire à faire sur ce sujet.
Ne croyons pas tout ce qui se dit, si un jour on fait quelque chose, on le dira.
TourMaG - Ce n’est pas vraiment un démenti, mais votre actionnariat va-t-il évoluer, comme le prétendent nos confrères d’Investir au Cameroun ? (Une information depuis reprise par CH-Aviation.)
Pascal de Izaguirre : Non, il n’y a aucune évolution.
Le tour de table est composé en grande partie par nos actuels actionnaires, avec le Conseil général de la Guadeloupe et Abbas Jaber. Il n’y a pas de sujet, rien ne bouge.
Pascal de Izaguirre : Je laisserai à votre consœur de Challenges la responsabilité de ses propos.
Ce qui est un grand soulagement pour nous, c’est que la DGAC ivoirienne ait approuvé notre programme pour toute la saison d’hiver, jusqu’à fin mars. Nous sommes sortis de cette dramatisation et de cette période de tension. Nous espérons que les négociations vont reprendre dans un climat apaisé.
Nous avons déjà la garantie de pouvoir exploiter la ligne Paris–Abidjan 7 jours sur 7, donc par rapport aux menaces de réduction du nombre de vols, nous nous félicitons de cette issue que nous espérons pérenne.
Dans l’aérien, il faut apprendre à faire du pilotage à vue, cela fait partie de notre quotidien.
TourMaG - L’Afrique est le deuxième pilier de Corsair, après les Outre-mer, mais il vacille. Le climat y est tendu vis-à-vis de l’État français. Est-ce une source d’inquiétude ?
Pascal de Izaguirre : 75% de notre chiffre d’affaires est réalisé sur les Antilles et l’Océan Indien, le reste l’est donc sur l’Afrique.
Nous sommes très préoccupés et nous suivons l’évolution de près. Malheureusement, les tensions géopolitiques se retrouvent partout autour du globe, nous ne sommes pas présents au Moyen-Orient ou du côté de la Russie.
Nous devons faire avec ce genre d’évènements qui touche toutes les compagnies, je n’ai jamais connu dans ma carrière une année où tout était calme.
TourMaG - Sur le Mali, la desserte se poursuit malgré les consignes du ministère des Affaires étrangères. Est-elle remise en question ?
Pascal de Izaguirre : Bien sûr que nous nous posons des questions, sur le Mali.
Nous assurons 5 vols par semaine, ce n’est pas rien. Nous suivons l’évolution au jour le jour et nos équipages ne dorment pas sur place, mais à Cotonou.
Aujourd’hui, les informations que nous avons des autorités montrent qu’il n’y a pas eu de nécessité d’interrompre ou de suspendre la desserte. D’ailleurs, la DGAC n’a pas sorti de NOTAM nous interdisant de nous y poser.
TourMaG - Une information a été dévoilée, selon laquelle vous travailleriez à la création d’une co-entreprise avec Camair-Co. Vous assureriez donc, pour la compagnie du Cameroun, la desserte de Paris. Qu’en est-il ?
Pascal de Izaguirre : Je n’ai pas de commentaire à faire sur ce sujet.
Ne croyons pas tout ce qui se dit, si un jour on fait quelque chose, on le dira.
TourMaG - Ce n’est pas vraiment un démenti, mais votre actionnariat va-t-il évoluer, comme le prétendent nos confrères d’Investir au Cameroun ? (Une information depuis reprise par CH-Aviation.)
Pascal de Izaguirre : Non, il n’y a aucune évolution.
Le tour de table est composé en grande partie par nos actuels actionnaires, avec le Conseil général de la Guadeloupe et Abbas Jaber. Il n’y a pas de sujet, rien ne bouge.
Europe : "une décision dans quelques semaines"
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TourMaG - quels sont les projets à venir ?
Pascal de Izaguirre : Nous devons développer notre notoriété et poursuivre l’amélioration de notre fiabilité.
J’ai décidé dernièrement d’investir dans l’in-flight Entertainment, ou IFE (le divertissement en vol, en français), pour améliorer l’offre de films et la qualité des divertissements sur les écrans.
Nous allons mettre en place un surmatelas pour augmenter le confort de nos passagers et l’hygiène des sièges. Nous revoyons également tous les produits distribués dans nos avions.
Nous avons aussi internalisé l’entretien des cabines - l’intérieur des avions - afin de mieux contrôler la qualité de notre produit, notamment vérifier que nos sièges sont propres et en parfait état de marche, etc.
Et nous travaillons également sur la qualité de notre call center, un service sur lequel nous n’étions pas très bons. Nous voulons, en 2026, devenir excellents.
TourMaG - Le mirage d’une réponse de l’Europe peut-il devenir un jour réalité ? La sentence est attendue depuis maintenant un peu moins de deux ans.
Pascal de Izaguirre : Nous avons démontré notre sérieux depuis longtemps et nous avons travaillé avec les gouvernements successifs pour répondre aux questions de Bruxelles concernant notre plan de restructuration.
Nous leur communiquons nos résultats mois après mois. Concernant la décision, j’ai pris mon mal en patience.
Il faut aussi dire que la situation politique en France n’est pas un élément favorable. Je ne suis pas inquiet, je regarde devant moi, d’autant plus que, malgré l’attente, nos résultats ont démontré la fiabilité économique de Corsair. Ce n’est pas de l’acharnement thérapeutique.
Nous espérons avoir une réponse d’ici quelques semaines.
Pascal de Izaguirre : Nous devons développer notre notoriété et poursuivre l’amélioration de notre fiabilité.
J’ai décidé dernièrement d’investir dans l’in-flight Entertainment, ou IFE (le divertissement en vol, en français), pour améliorer l’offre de films et la qualité des divertissements sur les écrans.
Nous allons mettre en place un surmatelas pour augmenter le confort de nos passagers et l’hygiène des sièges. Nous revoyons également tous les produits distribués dans nos avions.
Nous avons aussi internalisé l’entretien des cabines - l’intérieur des avions - afin de mieux contrôler la qualité de notre produit, notamment vérifier que nos sièges sont propres et en parfait état de marche, etc.
Et nous travaillons également sur la qualité de notre call center, un service sur lequel nous n’étions pas très bons. Nous voulons, en 2026, devenir excellents.
TourMaG - Le mirage d’une réponse de l’Europe peut-il devenir un jour réalité ? La sentence est attendue depuis maintenant un peu moins de deux ans.
Pascal de Izaguirre : Nous avons démontré notre sérieux depuis longtemps et nous avons travaillé avec les gouvernements successifs pour répondre aux questions de Bruxelles concernant notre plan de restructuration.
Nous leur communiquons nos résultats mois après mois. Concernant la décision, j’ai pris mon mal en patience.
Il faut aussi dire que la situation politique en France n’est pas un élément favorable. Je ne suis pas inquiet, je regarde devant moi, d’autant plus que, malgré l’attente, nos résultats ont démontré la fiabilité économique de Corsair. Ce n’est pas de l’acharnement thérapeutique.
Nous espérons avoir une réponse d’ici quelques semaines.






Publié par Romain Pommier 














