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Ski : comment les stations font-elles face aux caprices de la météo ?

La neige de culture représente 12% du budget des stations


Les stations de sports d'hiver multiplient les investissements pour prendre soin de la neige et ainsi pérenniser leur activité phare : le ski. Mais en dépit du réchauffement climatique et de l'arrivée de plus en plus tardive des flocons, l'or blanc devrait encore réjouir plusieurs générations de skieurs.


le Lundi 16 Janvier 2017

"Plusieurs générations d'exploitants se succèderont avant que les effets du changement climatique n'aient un impact significatif sur la capacité à offrir du ski en montagne"- DR : B.LONGO / OT Les 2 Alpes
"Plusieurs générations d'exploitants se succèderont avant que les effets du changement climatique n'aient un impact significatif sur la capacité à offrir du ski en montagne"- DR : B.LONGO / OT Les 2 Alpes
Depuis quelques années, la neige se fait désirer. Les vacances de Noël ne sont plus aussi propices aux retrouvailles familiales dans un chalet emmitouflé d'un vaste manteau blanc.

La faute au réchauffement climatique, diront certains.

Mais les professionnels de la montagne préfèrent parler de dérèglement : car la neige n'a pas disparu, elle se fait seulement plus irrégulière.

"L'an dernier, les stations ont fermé avec 3 mètres de neige", rappelle Olivier Abergel, le directeur général de Travel Factory, qui exploite notamment la marque Travelski.

Cette année, Noël et le jour de l'an tombaient un samedi. Un calendrier défavorable, combiné à un sentiment d'absence de neige qui n'a pas été propice aux réservations. Travelski affiche un recul de 40% sur ces deux dates.

Quant à son assurance "manque de neige", offerte en début de saison, elle a été utilisée de façon raisonnable, surtout dans les Alpes du Sud et les stations de basse altitude.

Mais au global, son activité ski reste en croissance de 20% en terme de réservations et de chiffre d'affaires pour cette saison d'hiver.

Les stations de ski en croissance

Jean-Marc Silva, le directeur de France Montagnes, n'a pas encore les chiffres définitifs des dernières semaines, mais table sur un taux d'occupation de 55% pendant les vacances de Noël, en retrait par rapport à l'an passé.

En revanche, les prévisions pour les mois à venir sont excellentes, avec des réservations en hausse de 1,9% pour les vacances d'hiver et de 40% pour celles de Pâques.

De son coté, Jean-Yves Salle, directeur de la société d'aménagement de La Plagne, se refuse à tout "catastrophisme".

Bien sûr, la fréquentation en début de saison est inférieure de 12 à 15% par rapport à l'an passé. Mais il préfère examiner la saison dans son intégralité.

"Les vacanciers qui venaient en début d'année privilégient désormais les mois de mars et avril. Nous ne perdons pas de clients, ils arrivent seulement plus tard".

L'an passé, malgré un Noël difficile, sa station avait terminé en croissance de 4% en termes de chiffre d'affaires et de 2% en fréquentation.

Pour que les clients ne soient pas trop déçus quand les précieux flocons sont trop rares, les stations multiplient les activités annexes.

Même si le ski restera la première raison de gravir les sommets pendant l'hiver.

"Toutes les autres activités de diversification n'ont pas de potentiel aussi fort que le ski pour créer le déplacement touristique", estime Laurent Reynaud, délégué général des Domaines skiables de France.

La neige inégale, mais toujours là

Il faut donc prendre soin de la neige et ceci bien avant le début de la saison, via la préparation des pistes pendant l'été, le damage pendant l'hiver et surtout sa culture avant l'ouverture des pistes.

En France, le taux de couverture du domaine skiable en neige de culture est de 30%, contre 60% en Autriche (notre premier concurrent), 48% en Suisse et 70% en Italie.

Entre 2012 et 2015, les investissements concernant la neige de culture représentent 12% du montant total consacré aux infrastructures dans la montagne.

"Nous sommes des agriculteurs de la neige. Cela nous permet de fiabiliser les dates d'ouverture des domaines skiables pour permettre les embauches de tous les personnels saisonniers en station", poursuit Laurent Reynaud.

Cette année, malgré les conditions déficitaires, près de 2 saisonniers sur trois ont été engagés dès le début de la saison. Ce qui n'aurait pas été possible sans ces techniques de neige de culture.

Reste à savoir si les investissements nécessaires à l'entretien de l'or blanc vont renchérir le prix du forfait. Olivier Abergel craint que le ski ne devienne une activité rare et donc chère.

Mais Jean-Yves Salle, de La Plagne, rappelle que le forfait de ski français est le moins cher au monde : 11% inférieur à l'Autriche et 17% de moins qu'en Suisse. Il représente 10 à 15% des dépenses sur l'ensemble d'un séjour ski.

Quant à Laurent Reynaud, il se veut rassurant.

"Plusieurs générations d'exploitants se succèderont avant que les effets du changement climatique n'aient un impact significatif sur la capacité à offrir du ski en montagne".

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Tags : montagne, neige, ski
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