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APST : le nombre d'adhérents régresse, il faut trouver de nouveaux financements

l'Association travaille sur un Fonds de Protection du Voyageur


Raoul Nabet a pris la présidence de l’APST alors que la crise s’installait. 5 ans ont passé. La crise perdure. L’Association Professionnelle de Solidarité du Tourisme et sa garantie financière en subissent de plein fouet les conséquences.


Rédigé par le Jeudi 24 Avril 2014

Raoul Nabet : "La situation financière de l’association devient précaire en dépit de ses 32 M€ de réserve immobilière" - DR
Raoul Nabet : "La situation financière de l’association devient précaire en dépit de ses 32 M€ de réserve immobilière" - DR
En 2013, l’Association Professionnelle de Solidarité du Tourisme (APST) a dû faire face à un montant global de 7,8 M€ de sinistres, qui s’ajoutaient aux 2 M€ de sinistres enregistrés en 2012 et aux 4,6 M€ de 2011.

En 2013, pour la première fois, le nombre des adhérents a régressé. Il est passé de 3 302 en 2012 à 3 263 en 2013.

Quant au résultat, il est négatif : - 2,2 M€.

« C’est la pire année de l’histoire de l’association depuis 50 ans, a déclaré Raoul Nabet lors de son discours.

La situation financière de l’association devient précaire en dépit de ses 32 M€ de réserve immobilière.

Ne plus garantir en les déplafonnant les fonds déposés par les consommateurs dans les agences de voyages serait pour la profession un préjudice fatal.

Des centaines de petites entreprises disparaîtraient. La disparition de l’APST, qui garantit les fonds déposés par les consommateurs est un risque potentiel.
»

Les banques de plus en plus frileuses

Le ton est alarmiste.

Le président de l'APST a rappelé, pour qui l'ignorait, que déplafonner signifie aller au-delà du plafond légal, ce qui peut aller jusqu'à doubler le montant nominal.

Au vu de la frilosité grandissante des banques, les nombreuses TPE du secteur ne trouveraient pas de garantie financière en cas de disparition de l’APST.

Même attitude frileuse des compagnies de réassurance. « Elles sont de plus en plus réticentes à reconduire leur partenariat et si elles le font, c’est avec des coûts supplémentaires des plus significatifs pour notre association ».

Les faits sont là : depuis 4 ans, les adhérents rencontrent de plus en plus de difficultés à apporter à l’APST les contre-garanties nécessaires pour profiter des ses avantages.

L’idée de revenir à la garantie légale (plafonnée) ou de mettre en place une garantie à deux vitesses a été envisagée et abandonnée.

« C’était remettre en question le principe même de l’association qui veut, qu’en matière de garantie financière, tous les adhérents soient sur un même pied d’égalité face aux clients consommateurs » a expliqué Raoul Nabet.

En 2013, l’un des objectifs majeurs de l’association était de consolider et de développer le fonds de garantie.

Des mesures ont été prises à cet effet : baisse des charges de fonctionnement, réajustement des garanties, davantage de contrôle et d’anticipation, mise en place d’un nouveau process plus rapide et plus qualitatif dans la gestion de l’information.

L’association a également mis fin aux régimes dits « spécifiques » ou « discriminatoires » qui donnaient quelques faveurs à certains adhérents supposés garantis de fait car très importants et de belle notoriété sur la place publique. La même règle est désormais appliquée pour tous.

Trouver de nouveaux financements avec de nouveaux services

En dépit des mesures et des efforts, les résultats ne sont pas au rendez-vous. Les PME et TPE souffrent de la mauvaise conjoncture économique.

63 000 entreprises ont fait faillite en 2013, soit +3% a rappelé Raoul Nabet.

On l’a vu : le nombre des adhérents régresse et le partenariat mis en place avec la Commission d’Immatriculation d’Atout France ne compense pas les départs volontaires, cessations d’activités et autres règlements judiciaires.

Les événements qui ont touché l’Egypte et la Tunisie, deux destinations majeures dans l’activité des professionnels du tourisme, n’ont fait qu’amplifier les difficultés.

Alors de quoi 2014 sera-t-elle faite ? L'état des ventes et l'observation du marché ne permettant pas d'espérer un retournement rapide de la conjoncture, l'APST se tourne vers de nouveaux financements avec, en contrepartie, des services complémentaires, de nouvelles garanties aux consommateurs à un coût raisonnable.

Un nouveau Fonds de Protection du Voyageur à l'étude

Ce nouveau projet implique la création de nouveaux services.

Un nouveau fonds serait alors créé : le Fonds de Protection du Voyageur.

Ce Fonds de Protection du Voyageur serait mobilisé et interviendrait à deux niveaux :

- Quand les clients des adhérents sont confrontés à la défaillance financière d’un transporteur avec achat des titres de transport hors forfait touristique.

- Quand les voyages à forfait sont confrontés à des circonstances extraordinaires résultant d’une catastrophe naturelle, d’un conflit armé etc.

La gestion de ce fonds de Protection du voyageur serait assurée par un Comité d’une dizaine de personnes.

Y siègeraient notamment les présidents de l’APST, du SNAV et du CETO.

La décision de mobiliser le Fonds serait donc prise par le Conseil d’Administration ou le Bureau, après consultation du Comité.

Un fonds financé par le consommateur

Enfin ce Fonds de Protection du Voyageur serait alimenté par des contributions calculées sur les volumes d’affaires des adhérents et fixées annuellement par le C.A. ou le Bureau.

« Les services de ce fonds seraient financés par les consommateurs.

Les adhérents seraient alors tenus de faire figurer sur toutes leurs factures, une ligne spécifique libellée « services APST aux consommateurs » avec un montant dont le mode de calcul, aura été indiqué préalablement par l’Association,
» a expliqué le président de l’APST.

L’élargissement de l’assiette des services se traduirait par un réaménagement des statuts. Tout ceci est au conditionnel.

Un dossier a été déposé en février dernier au Ministère pour approbation.

A l’heure où nous écrivons ces lignes, le changement de gouvernement ne définit pas encore très clairement le représentant des pouvoirs publics qui sera l’interlocuteur des pros du tourisme.

Gageons que ce dossier vital pour l’APST retiendra toute l’attention des pouvoirs publics.

Raoul Nabet a déclaré que ces nouveaux services aux consommateurs seront accompagnés d’une grande campagne de communication largement diffusée.

Elle devrait représenter 20% du budget.

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Tags : APST, Raoul Nabet
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