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Crash d'un A320 : "On peut s’interroger sur la cause de cet accident..."

l'interview de Jean Belotti


Pour Jean Belotti, ancien commandant de bord et expert en matière de sécurité, l'accident survenu à l'Airbus A320 le 28 novembre dernier au large de Canet-en-Roussillon, on peut à juste titre " s’interroger sur la cause de cet accident", l'appareil sortant de révision. Il précise la procédure en cours et ses enjeux.


Rédigé par Propos recueillis par Jean DA LUZ le Dimanche 30 Novembre 2008

Crash d'un A320 : "On peut s’interroger sur la cause de cet accident..."
TourMaG.com - Le 28 novembre un A320 s’est abîmé au large de Canet-en-Roussillon, étant en approche de l’aéroport de Perpignan. Comment peut-on expliquer un tel accident d’un avion qui sortait de révision ?

Jean Belotti :
"Il serait imprudent de donner, de suite, une explication. Cela étant, sachez que dès le début des enquêtes qui sont diligentées, les experts prennent en compte toutes les hypothèses, des plus inimaginables, aux plus probables."

T.M. - Vous dites des plus inimaginables ?

J.B. :
"Au fur et à mesure de l’avancement des enquêtes, elles sont écartées les unes après les autres, jusqu’au moment où l’on peut travailler sur un certain nombre d’entre-elles, pour lesquelles certains facteurs contributifs sont susceptibles d’être retenus et analysés."

T.M. - ll s’agit donc de causes probables, mais pas forcément certaines ?

J.B.:
"Très bonne question qui permet de donner la précision suivante. Le doute devant profiter à la sécurité, dès que le BEA (Bureau d’Enquête et d’Analyses) considère avoir trouvé une ou des causes probables, il formule des recommandations afin que le même type d’accident ne se reproduise plus sur le même type d’avion.

En revanche, pour la Justice, il est nécessaire que le lien de causalité entre un événement et ses conséquences soit certain, pour lui permettre de localiser et qualifier les responsabilités éventuelles."

T.M. - Les deux enquêtes administratives et judiciaires sont-elles indépendantes ?

J.B.
: "Elles l’ont été pendant de nombreuses années. De nos jours, la circulaire du 18 février 2005 du Gardes Sceaux aux Procureurs Généraux définit avec précision la nature de cette coopération. L’expérience montre qu’il s’agit d’un progrès certain, dont tous les protagonistes se félicitent."

T.M. - Cet accident n’est-il pas surprenant alors que l’avion venait d’être révisé ?

J.B. :
"Le schéma classique d'entretien des avions de ligne long-courriers porte sur des vérifications et travaux à des échéances de quelques heures, à 7 ans (visites dites : "A" ; "B", "C", "IL","D"). Il convient de savoir que ces programmes d'entretien répondent à des normes très strictes.

Les travaux sont contrôlés à plusieurs niveaux de leur réalisation, non seulement dans les ateliers agréés, mais ensuite par des organismes officiels. De plus, à la suite de certains de ces travaux, des vols sont effectués afin de vérifier le bon fonctionnement de tous les systèmes.

Ils se réalisent selon un protocole bien défini : virages à forte inclinaison, vols à différentes vitesses et dans différentes configurations, mise en situation de décrochage, arrêt et remise en route de chaque moteur, etc...

Lors de tels vols que j’ai réalisé, tous les personnels au sol ayant participé aux travaux étaient embarqués. Cela était perçu, non pas comme une incitation à travailler sérieusement sachant que tout le monde serait à bord, mais simplement comme une récompense, toujours très appréciée.

De mémoire, je n’ai pas souvenir d’un accident survenu lors des ces vols de vérification, c’est donc à juste raison que l’on peut s’interroger sur la cause de cet accident. Il existe également des vols dits de "prise en charge", lors du changement de propriétaire de l’avion, ce qui semble être le cas de celui de cet accident."

T.M. - Pouvez-vous nous dire deux mots sur les boîtes noires dont une a été retrouvée la 2e devant être remontée bientôt ?

J.B. :
"Tout d’abord, comme vous le savez probablement, elles ne sont pas noires, mais jaune- oranges. "Boîte noire" est la traduction de "black box", terme de cybernétique. Il s’agit essentiellement de deux enregistreurs.

Le DFDR (Digital Flight Data Recorder) enregistre les données de vol sur une bande magnétique (vitesse, altitude, caps, accélérations, températures, etc..). Le CVR (Cockpit Voice Recorder) enregistre les conversations et bruits perceptibles dans le cockpit. (*)

Les informations ainsi recueillies permettent aux enquêteurs de reconstituer la trajectoire en trois dimensions et de savoir ce qui s’est passé dans le cockpit."


T.M. - Est-ce que l’image de marque d’Airbus peut être amoindrie à la suite de cet accident survenu à l’un de ses avions ?

J.B.
: "Non, car la fiabilité de cet appareil et de ses systèmes est bien connue de ses nombreux utilisateurs, qui, de plus, connaissent les causes des six accidents survenus à ce type d’appareil, depuis sa mise en ligne.

En revanche, Airbus pourrait être concerné en cas de constat de grave dysfonctionnement ou de faute dans la fabrication de l’avion. Il en est de même pour le ou les ateliers ayant procédé aux travaux d’entretiens cités."


T.M. - Une conclusion ?

J.B.
: "Il n’y a pas lieu de conclure, mais de rappeler qu’il faut laisser les enquêteurs faire leur travail, à leur rythme, dans le calme et hors des passions et des pressions diverses.

Il convient également de manifester une très grande prudence dans la prise en compte des hypothèses et conclusions hâtives, qui se sont toujours avérées bien éloignées de la réalité des faits.

Notons, enfin, et avec satisfaction, que c’est bien la première fois que de telles hypothèses n’ont pas été avancées par certains médias avides de sensationnel."


(*) Celle déjà remontée à la surface

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Commentaires

1.Posté par Sirius le 01/12/2008 08:50 | Alerter
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Tapez "Norbert Jacquet" dans Google.

Quel est l'avis de l'expert Belotti sur cet ancien pilote ?

2.Posté par DANIEL le 01/12/2008 09:42 | Alerter
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Bonjour.....

Interwiew....VIDE...!!!!
Que sait on de plus ??? RIEN...(d'ailleurs y a t'il qqchose à savoir actuellement!!)

idem à un interwiew de POLITIQUE

Bonne journée

3.Posté par Voyageur057 le 01/12/2008 10:26 | Alerter
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Comme l'a très bien dit M'sieu le ministre dès le lendemain ( ! ), l'avion était en parfait état.
Heureusement....

4.Posté par Voyageur057 le 01/12/2008 10:49 | Alerter
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Erreur, c'est le PDG d'EAS, d'où l'avion sortait de travaux, qui a fait cette affirmation.
Désolé pour le post précédent

http://www.midilibre.com/articles/2008/11/29/20081129-FAIT-DU-JOUR-Le-P-DG-d-39-EAS-L-39-avion-etait-en-parfait-etat.php5

5.Posté par sam le 01/12/2008 11:37 | Alerter
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meme commentaire que Daniel:
Interview vide et sans interet

6.Posté par Blueliner le 01/12/2008 13:56 | Alerter
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Un expert qui ne sais pas que les enregistreurs ne sont plus à bande magnétique depuis de nombreuses années, c'est louche....

7.Posté par Ada le 01/12/2008 19:06 | Alerter
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L’appareil venait juste d’être rendu à Air New Zealand, après avoir été loué à XL Airways. Son passage chez la société de maintenance EAS était une étape dans son le process de restitution de l'appareil à Air New Zealand.
Plus d'info sur www.1001crash.com

8.Posté par Laurent Loste le 02/12/2008 13:54 | Alerter
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Même commentaire que Daniel, Sma et les autres... Article à mon sens sans aucun intérêt comme beaucoup trop d'articles sur Tourmag. A quand des articles de fond ET de véritables enquêtes??? Ne faudrait il pas changer les journalistes de pacotilles et remplacer les experts du dimanche ? S'auto proclamer 1er en tout c'est bien mais quand la réalité ne suit pas le discours, la crédibilité n'est plus.
Bonne journée

9.Posté par passagere88 le 03/12/2008 23:01 | Alerter
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"Daniel" et "blue liner" trouvent que l'interview est sans interet...! peut etre pour eux, car ils sont probablement des 'specialistes" de l'aerien.
En ce qui me concerne, moi, passagere, j'ai appris des choses sur les boites noires, sur les nombreux controles des travaux d'entretien et la nouvelle cooperation dans les enquetes d'accident, toutes informations rassurantes et j'en remercie l'auteur d'avoir fait passer ce message en si peu de mots.

10.Posté par zanoni le 26/03/2015 11:28 | Alerter
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Sur I-télé, ce matin jeudi 26, Christophe Naudin commentateur sécurité de la chaine à dit que laissé la porte du cockpit non verrouillé le temps qu'un pilote aille faire un petit besoin, est assez fréquent, précisant que la sécurité n'est pas très stricte, "on n'est pas en prison..." sic !
Bravo ! ils ont la vie de 150 personnes ou plus entre leurs mains, le danger terroriste est à son point le plus haut,et les confiants passagers sont convaincus que la sécurité est strictement respectée... eh bien non...!!!
Quel que soit le résultat final de l'enquête, savoir cette négligence essentielle dans la sécurité ne me fera pas prendre l'avion.
Maintenant, aussi, les terroristes sont informés (s'ils ne l'étaient pas avant) et pourront pister la sortie d'un des pilotes pour foncer dans le cockpit.

11.Posté par zanoni le 26/03/2015 13:03 | Alerter
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On protège les pilotes de chasses avec le siège éjectable, mais on ne protège pas les passagers avec des blocs cabines éjectables. Pourtant ce n'est pas techniquement compliqué à faire, mais cela coute de l'argent.
Même si, dans le cas de ce crash, suivant les résultats de l'enquête, cela n'aurait pas été d'un grand secours, faire 2 blocs (ou plus) éjectables par le haut serait une vraie sécurité dans les multiples cas de problèmes. Chaque bloc équipé de 2 parachutes aux extrémités et des ballons gonflables dessous et sur les côtés pour amortir au maximum la chute, suivant le terrain ou l'eau (flottaison). Si cela existait combien de centaines de vies on sauverait chaque année (15 à 20 crashs par an dans le monde). N'oublions pas les pilotes, la même chose pour le cockpit, mais uniquement après le largage des blocs cabines passagers... bien sûr... !
Un jour, cela se fera, mais combien de morts avant cela...!!!
Je suis toujours étonné de voir que les fabricants, avions, trams, voitures, les villes aussi,... zap l'Analyse Fonctionnelle, pourtant un élément essentiel dans la mise en place d'un projet, ou la tronque. Je ne vais pas détailler ici mon constat sur les négligences sécurités, très surement pour une question d'argent. Mais combien de problème et surtout de vie on épargnerait si cela était fait sérieusement, sans mettre le profit en premier.

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