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Dessertes low cost : les regrets sont éternels... mais les besoins immédiats !


Le dicton populaire dit qu'il vaut mieux tard que jamais... Mais parfois tard, c'est vraiment trop tard ! Deux rapports viennent, coup sur coup, souligner les graves erreurs commises en France en matière de desserte low cost. Las, la situation a considérablement évolué et le mea culpa du gouvernement risque de ne pas rattraper la crise pétrolière, la perte du pouvoir d'achat et le déclin amorcé du tourisme français.


Rédigé par Jean DA LUZ le Mercredi 23 Juillet 2008

Critiquée, décriée, courtisée, Ryanair est devenue un acteur majeur de l'aménagement made in France...
Critiquée, décriée, courtisée, Ryanair est devenue un acteur majeur de l'aménagement made in France...
Pour vous la faire courte, les 2 études (DGAC, mais surtout celle d'ODIT France) soulignent de manière plus ou moins nuancée le "monopole de fait" d'Air France qui, grâce à sa filiale loisirs Transavia.com, règne quasiment sans partage dans les cieux français, urbi est orbi.

Souvenez-vous : alors que la dérégulation battait son plein dans toute sa rigueur Outre-Manche, dans l'Hexagone la santé chancellante de l'ex-compagnie nationale justifiait (?) une attitude protectionniste et complice de la part des pouvoirs publics.

Tous les ministres et secrétaires d'Etat qui se sont succédé aux Transports, ont fait assaut de courtoisie et rempart de leur corps pour résister aux assauts de la perfide Albion.

Après les attentats du 11 septembre 2001, la crainte de l"anglois" a atteint son paroxysme. 'irrésistible ascension d'Easyjet et de Ryanair faisait froid dans le dos. Il n'était pas question de les laisser tondre le cockpit de l'emblématique compagnie nationale.

''Il n'y a pas de place pour des low cost françaises''

Entretemps, les petites compagnies françaises agonisaient ou étaient généreusement reprises par Air France (Britair, Regional...). Ainsi, peu à peu, cette dernière est revenue au statu quo ante et rétabli de facto le monopole qui était le sien. Un monopole devenu encore plus solide car conforté par le marché.

"Il n'y a pas de place pour des low cost françaises",
clamaient les spécialistes. Et Air France d'entonner son air préféré : "Nous avons déjà un redoutable concurrent low cost avec le TGV..."

Bref, le pré carré du transporteur a été préservé coûte que coûte et seules les situations incongrues (attribution de slots, prix des touchés...) et harcèlement permanent des institutions européennes par les Ryanair et consorts, ont fini par faire quelque peu bouger les choses.

Mais pas assez au goût des pouvoirs publiques qui, aujourd'hui, virent casaque et crient au loup. Que disent-ils ? Que la France a besoin des deux types de dessertes, traditionnelle et low cost, au risque de ne pas profiter de tout le potentiel de la demande mondiale..."

Tiens, tiens... dire qu'il a fallu une décennie pour qu'on s'aperçoive que le tourisme français va dans le mur s'il ne sort pas de sa "mono-compagnie". Un chiffre en dit plus long que tous les discours : "l'impact économique des 2 types de transport (régulier et low cost) sur les territoires (en dehors de l'Ile-de-France), représente un chiffre global minimum de 9 à 10 milliards d'Euros de retombées économiques directes, indirectes et induites, soit environ 100 000 emplois..."

Le tourisme français va dans le mur avec une ''mono-compagnie''

C'est bien de s'en rendre compte. C'est bien de l'écrire. Mais quel gaspillage et que de temps perdu. Car aujourd'hui, qu'on le veuille ou non, les jeux sont faits.

Air France est privatisée, les compagnies low cost vivent une crise sans précédent et les dessertes transversales, segments de croissance envisagés par ces dernières, pourraient ne plus constituer une priorité.

Pour Air France, qui envisage une alliance avec la SNCF pour acheminer par train les passagers vers son hub de Roissy-CDG, elles ne le sont plus. Alors que deviendront demain ces passagers et ces territoires, trop enclavés et pas assez rentables ?

Poser la question c'est y répondre. Le rapport pose clairement le problème : s'il y a pléthore de low cost à Nice c'est aussi parce que "les revenus sont plus liés à l'attractivité touristique des territoires qu'au type de desserte : les revenus de passagers vers Nice sont supérieurs de 50% à ceux de passagers vers les autres régions (y compris les passagers des compagnies traditionnelles)."

Conclusion : C'est plutôt l'offre touristique et sa diversification qui doivent faire l'objet de développement prioritaire pour rendre les territoires attractifs à cette clientèle et donc aux compagnies aériennes.

Mais pour cela, encore faudra-t-il que les "touchés" et les taxes des aéroports ne soient pas prohibitifs, comme c'est le cas aujourd'hui. Et aussi que chaque fois qu'une plateforme régionale (Marseille, Lyon, Bordeaux...) essaye d'encourager le trafic low cost, qu'elle ne soit pas systématiquement l'objet de procès de la part d'Air France.

Aujourd'hui donc, justice est rendue aux 2 acteurs du transport à bas coût et particulièrement à Ryanair. Car si l'on reproche souvent (et à juste titre) à cette dernière ses méthodes marketing, force est de reconnaître qu'elle est devenue un acteur majeur de l'aménagement made in France.

Dessertes low cost : les regrets sont éternels... mais les besoins immédiats !

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Commentaires
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21.Posté par renouard le 15/09/2008 10:29 | Alerter
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la solution de mon point de vue : Air France, grace a l airbus A380 pourrait creer un espace low cost sur des destinations long courriers tout en preservant un service normal sur les autres espaces disponibles. Ce n est ni plus ni moins, du yiel management ameliore.
(ecrit sur un clavier espagnol qui ignore les accents. desole .)

22.Posté par glazure le 15/09/2008 16:42 | Alerter
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Je prends très souvent Easy ou Ryan pour aller sur Londres. Grâce à leur prix, ma petite société de production vidéo n'a pas peur de défricher de nouveaux horizons.
Les low-cost anglais font la pluie et le beau temps là où veulent et peuvent. Certains propiétaires de maisons vendues à des anglais ne se plaignent pas de ces nouvelles voies aériennes. A mon humble niveau je les suis aussi car elle vont aussi où le vent est frais...
Je me suis toujours demandé pourquoi en France nous n'avions pas de compagnie low-cost. Maintenant, je ne me pose plus la question, je monte dans l'avion.












23.Posté par Jean le 17/09/2008 15:53 | Alerter
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Avec plus de concurrence dans le ciel francais, grâce aux compagnies low cost par ex, servirai surtout aux voyageurs, qui se retrouvent aujourd hui à devoir choisir entre Air rance ou la SNCF pour tous leurs déplacements en France, ce qui leur laisse vraiment peu de marge de manoeuvre.

24.Posté par Fred le 17/09/2008 17:05 | Alerter
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Pratique les low-costs, surement (il faut aimer prendre le bus 1h pour aller à Beauvais... mais bon...), mais éthique et équitable, surement pas !
Les low-costs menés par Ryanair, Easyjet et Flybe sont une catastrophe pour le tissu local sur le moyen et long terme
La patron de Ryanair, O'leary, bafoue lois et passagers... Il suffit de faire le compte des enquêtes en cour de la Commission européenne à l'encontre de Ryanair (8 ou 9 il me semble), dont 1 en France (Ryanair et l'aéroport de Pau), et de lire le rapport de la Cour des comptes (ici : http://www.ccomptes.fr/CC/documents/RPT/RPT-Aeroports.pdf de juillet dernier) sans compter les nombreux rapports des Cours régionales des comptes qui mettent le doigt sur les "irrégularités" des contrats et relations entre Ryanair et les aéroports/CCI/collectivités... ce sont des millions d'euros qui partent du public vers ces sociétés privées...
A ce prix là, vous pouvez en effet voyager pas cher... le contribuable paye pour vous !

25.Posté par Marco le 21/10/2008 15:57 | Alerter
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Ce qui n'est pas normal c'est la position de monopole d'airfrance sur certaines destinations et qui permette à cette dernière de matraquer les usagers alors que cette compagnie perçoit des subventions pour la continuité territoriale.. Alors ça me fait bien marrer quand on parle de l'argent public qui va aux low cost.
Bien sûr qu'il ne faut pas laisser les low cost faire n'importe quoi, et aussi arreter ces subventions, et pour tout le monde. Mais les low-cost ont leur place et vive la concurrence.
Avec airfrance la situation de monopole amène a des états de faits complètement ridicule qu'on ne connaît qu'en France, tout est centré sur Paris, par exemple il n'y a aucune destination airfrance internationale depuis Nice, 2e aéroport de France, hormis vers Genève !

26.Posté par Sophie le 22/10/2008 10:35 | Alerter
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Si nous laissons envahir le ciel français avec les compagnie low cost...qu'adviendra t'il du travail en France dans le miieu aérien ? J'ai vu un reportage sur les pratiques de ces compgnies, c'est décevant. C'est tirer La France vers le bas.
Petits salaires...donc petits voyages, voilà!

27.Posté par Sanpog le 16/01/2009 20:00 | Alerter
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sur le fait que les lowcost ne creent pas beaucoup d'emplois...pas d'accord..je ne parle pas de ryanair mais de l'autre..je fais partie de la compagnie depuis 6 ans et je suis basée en France depuis 2003..nous avons une base a Ory et Cdg..nous sommes environ 300 à travailler en direct.;de plus, nous louons des services au sol, donc il faut bien que quelqu'un travaille pour nous..quant aux probleme de réacheminement ou logement, la compagnie fait son possible mais il ya des moments ou les hotels sont pleins ..nous sommes alles chercher le 25 décembre 26 pax coincés a Biarritz a cause du brouillard ...
et que dire quant au logement dans les terminaux a cdg le 6 janvier en raison de la neige??low cost ou autre, quand on ne peut pas faire de miracles, on est tous egaux..
quant a notre salaire a peu pres correct, si nous etions si malheureux, croyez vous que je resterai la? il ne faut pas comparer ryanair et easyjet..nous avons des contrats francais, ce qui n'est pas leurs cas...
et oui, nous avons permis a des gens avec des moyens modestes de pouvoir voyager..comme nous avons permis avec notre presence a contribuer a ce que les prix sur les grandes compagnies baissent .regardez un peu ou ils n'ont pas de concurrence....et puis sur orly, les creneaux manquent..donc difficile d'ouvrir de nouvelles lignes sur l'hexagone...
bon voyage a tous avec qui vous voulez...

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