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Guyane : le trafic aérien perturbé et les pros du tourisme inquiets

Air France et Air Caraïbes continuent d'annuler des vols


Partout en Guyane, les barrages routiers ont refait leurs apparitions mardi 18 avril, paralysant l'activité du département français d'Amazonie. A quelques jours des élections présidentielle, les manifestants guyanais assument leur objectif : obtenir un protocole d'accord avec le gouvernement. La desserte aérienne de Cayenne reste aléatoire, et les professionnels du tourisme locaux, eux, toujours plus inquiets.


Rédigé par le Mardi 18 Avril 2017

L'aéroport de Cayenne-Félix Eboué, principal point d'entrée sur le territoire guyanais © DR
L'aéroport de Cayenne-Félix Eboué, principal point d'entrée sur le territoire guyanais © DR
En Guyane, la grève générale repart de plus belle.

Après une trêve pour le week-end pascal, le collectif de mobilisation Pou Lagwiyanne dékolé ("Pour que la Guyane décolle"), a décidé, mardi 18 avril, de remettre en place les barrages routiers, paralysant le département et perturbant le trafic aérien de et vers Cayenne.

Joint par téléphone, des membres de l'aéroport Félix Eboué de Cayenne parlent "d'une situation incertaine, et qui n'est pas parti pour s'arranger". "Aujourd'hui (mardi 18 avril ndlr), on ne pouvait même plus accéder à l'aéroport en voiture, et il fallait passer les barrages à pieds pour accéder au terminal", nous a-t-on expliqué.

Air Caraïbes "au jour le jour"

Une situation qui force les deux compagnies françaises reliant la métropole à Cayenne, Air France et Air Caraïbes, à gérer la situation au jour le jour, selon les blocages, et a devoir annuler leurs vols en dernière minute.

"Nous sommes en contact avec l'aéroport de Cayenne, et techniquement nos vol du mercredi 19 avril et vendredi 21 avril doivent partir d'Orly, en attendant toutefois de savoir si ça chauffe trop", nous a-t-on par exemple expliqué au standard d'Air Caraïbes. Le vol Paris-Cayenne du samedi 22 avril sera annulé mais il existe une possibilité pour les passagers de prendre le vol du 21 avril ou de reporter leur voyage au 24 avril.

De son côté, la direction de la compagnie se dit "attentive à la situation en Guyane et envisage au jour le jour depuis le 25 mars, le maintien ou l'annulation de ses rotations". "Le maintien des vols reste conditionné jusqu’à leur départ, aux conditions d’exploitation opérationnelles devant être communiquées par les autorités compétentes au vue de l’évolution du contexte local", nous précise-t-on. 
 
"Air Caraïbes tient à réaffirmer à ses passagers qu’elle fait tous les efforts nécessaires pour maintenir ses vols entre Paris-Orly et Cayenne, dès que les conditions sont réunies pour assister, traiter, et refueler ses appareils dans le respect de la règlementation aéronautique et du service dû à ses clients", précise la compagnie.

Air France tente de maintenir un vol sur deux

Du côté d'Air France, qui a annulé son vol du mardi 18 avril, on tente de maintenir la desserte de Cayenne un jour sur deux, contre un vol quotidien en temps normal.

Ainsi, le Paris-Cayenne Air France de ce mercredi 19 avril devrait partir, mais celui de jeudi 20 sera "probablement annulé", d'après ce que nous a expliqué la compagnie.

A noter, qu'en raison du blocage de l'aéroport de Cayenne, les vols Air France feront obligatoirement une escale technique à Fort-de-France pour refaire le plein d'essence.

Pour ce qui est des vols moyen-courriers régionaux, reliant Fort-de-France à Cayenne, Air France explique maintenir ses vols "sous réserve que les contrôleurs aériens travaillent ou non".

En attendant, "on ne peut pas prévoir très loin, et nous sommes en contact permanent avec les équipes locales", explique la compagnie.

Les acteurs du tourisme toujours inquiets

Des difficultés de transports qui ne sont pas pour rassurer les professionnels du tourisme guyanais. Ces derniers expliquent devoir annuler beaucoup de séjours, et, près d'un mois après le début du mouvement social, constate que leur situation ne fait qu'empirer.

"Le tourisme est totalement impacté par le mouvement depuis un mois", explique Jean-Louis Antoine, patron de JAL Voyages. "C'est pratiquement une perte totale d'activité et l'ensemble des vacances de Pâques perdu pour les réceptifs comme pour les hôteliers, les restaurateurs et les activités induites artisanat. Donc 10 % de notre chiffre d'affaire annuel perdu".

D'après les témoignages sur place comme d'après les manifestants, le mouvement devrait continuer à se durcir, à 4 jours des élections présidentielle, et le sentiment général veut que la situation se prolonge jusqu'à la fin des élections. L'objectif des manifestants : obtenir la signature d'un protocole d'accords avec le gouvernement.

"La mobilisation guyanaise est massive et elle ne faiblit pas", affirmait à la presse Valérie Vanoukia, représentante des très petites entreprises de Guyane, lundi soir. "Pour avoir une signature rapide, nous avons obligation de durcir le mouvement".

Parmi les revendications affichées : lutte contre l'insécurité, désenclavement du territoire, reconnaissance des peuples autochtones, amélioration des services scolaires et de santés...et plus de 3 milliards d'euros d'aides. Une somme que le collectif souhaite obtenir du nouveau gouvernement élu le 7 mai prochain.

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Commentaires

1.Posté par joyce le 19/04/2017 09:18 | Alerter
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Peuple de Guyane recherche l’ultime énergie avec laquelle on remporte les victoires pour lesquelles on se bat !

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