TourMaG.com, le média spécialiste du tourisme francophone
TourMaG.com, 1e TourMaG.com, 1e

logo TourMaG  



II. - Chili : Sport et nature « à la carte » à San Pedro de Atacama

du surf dans les dunes du désert


Spot mondial pour « accros » de grands espaces, le désert d’Atacama se visite en mode classique ou… décalé. Avec Sebastián Opazo, sandboarder rasta, et Santiago Atias, guide engagé, la deuxième option remporte les suffrages ! Voici le deuxième des 3 volets de notre reportage au Chili signés (texte et photos) Jean-François Rust.


Rédigé par Jean-François RUST au Chili le Mardi 5 Février 2013

A 2 400 m d’altitude, au pied du volcan Licancabur (5 916 m), il faut bien 24h pour trouver son second souffle. Histoire de pouvoir sillonner, tranquille, les rues en terre bordées de maisons en adobe, abritant cafés, boutiques artisanales, restos…  - JFR
A 2 400 m d’altitude, au pied du volcan Licancabur (5 916 m), il faut bien 24h pour trouver son second souffle. Histoire de pouvoir sillonner, tranquille, les rues en terre bordées de maisons en adobe, abritant cafés, boutiques artisanales, restos… - JFR
San Pedro de Atacama est le village culte du nord chilien.

Le spot d’hébergement de 99,5% des touristes (dont une majorité de français) venus excursionner, en étoile, dans les salares et l’altiplano. Une destination mythique, dans le désert le plus aride du monde...

A 2 400 m d’altitude, au pied du volcan Licancabur (5 916 m), il faut bien 24h pour trouver son second souffle. Histoire de pouvoir sillonner, tranquille, les rues en terre bordées de maisons en adobe, abritant cafés, boutiques artisanales, restos…

L’ambiance est relax, tendance « routard sage » et « tourisme individuel ». Avec quand même un ou deux hôtels de luxe. Les excursions sont montées par des agences « classiques », en véhicules tout terrain ou en minibus. Mais pas que…

C’est ainsi qu’en se baladant au village, on tombe sur Sebastián Opazo. Teint ultra mat et look rasta (dreadlocks, yeux… dans les nuages, toujours en train de se marrer), le jeune homme (35 ans) alpague le chaland devant une boutique, encadrée de planches de surf.

De surf ? Dans le désert ? Oui, de surf, depuis qu’à la fin des années 1990, deux fêlés, inspirés par les créateurs de la discipline (des Brésiliens, un jour de tempête, s’amusent pour tuer le temps à glisser sur les dunes d’une plage de l’Atlantique, la mode est lancée…) ont investi San Pedro de Atacama et ses dunes de sable.

Sebastián, arrivé en 2006, a encadré la pratique, l’a professionnalisée, proposant des cours de glisse aux amateurs de sensations fortes. Nous voilà partis… direction la Valle de la Muerte. Brrrr !

« Fermez la bouche ! »

A bord du pick-up, chargé ras la gueule de planches multicolores et d’une dizaine de clients, la moyenne d’âge ne doit pas dépasser 30 ans.

On parle espagnol, brésilien, anglais, allemand, français... sur fond de CD distillant une musique rock, raccord avec l’ambiance. Au pied des dunes ocres, rejointes après un corridor rocheux aux allures de Wadi Rum chilien, il faut s’activer.

Fartage des planches à la cire, grimpette – pénible - dans le sable ultra fin et oreille dressée aux recommandations de Sebastián qui, clope roulé à la main, débite en mode cool ses conseils aux néophytes.

Au loin, le Licancabur observe la scène l’air de dire qu’à la prochaine éruption, il chassera volontiers cette bande de petits rigolos… Les rigolos en question, ils sont partis tout schuss.

Cul en arrière, jambes raides… et chute fatidique : j’en rigole un peu, moi qui n’ai qu’à trimbaler mon appareil photo (résultat : des suées mais des poumons tout neufs). Sebastián Opazo a pourtant prévenu les glisseurs : « Fermez la bouche, quand vous descendez ! ».

Night surf session

Fartage des planches à la cire, grimpette – pénible - dans le sable ultra fin et oreille dressée aux recommandations de Sebastián qui, clope roulé à la main, débite en mode cool ses conseils aux néophytes. - JFR
Fartage des planches à la cire, grimpette – pénible - dans le sable ultra fin et oreille dressée aux recommandations de Sebastián qui, clope roulé à la main, débite en mode cool ses conseils aux néophytes. - JFR
Au bout de deux heures d’effort, la technique s’affine et les surfeurs profitent du fabuleux spectacle du désert, seuls – ou presque – sur les dunes.

La glisse n’est pas ultra rapide, raison pour laquelle Sebastián organise aussi des sessions de nuit, à la lumière de puissants projecteurs. « Le sable refroidit et durcit, ca glisse beaucoup mieux », indique le moniteur en tirant sur sa clope.

Sebastián Opazo n’en reste pas là, d’où l’intérêt de sa prestation. Après le sandboarding, cap sur la Vallée de la Lune et son célèbre coucher de soleil. En bon « alternaltif », notre homme fuit les groupes et nous emmène – encore un solide effort - sur son repaire d’indien, un belvédère rocheux surplombant le désert blanc-beige et le volcan.

Le soleil se couche, le silence s’installe, c’est l’heure de faire claquer la bouteille de pisco sour (excellent cocktail chilien), pour profiter de ce moment rare, avant de rentrer à San Pedro, rincé mais comblé. Merci Sebastián.

Le lendemain, changement de registre. Dans l’éventail d’excursions proposées au départ de San Pedro (les volcans, les geysers, l’altiplano…), il y a celle au salar d’Atacama et aux lagunes Miscanti et Miñiques. Un must.

Surtout avec Santiago Atias. Spécialiste des tours privés en petits groupes (pas plus de dix personnes), ce quadra coiffé d’un élégant chapeau noir (look artiste) a passé plus de 25 ans en France, dans le sillage d’un père écrivain-journaliste, réfugié après le coup d’Etat de Pinochet de 1973.

Tour privé

Au-delà d’un français parfait, sa connaissance de la société chilienne et son savoir sur la région d’Atacama, très aiguisés, transforment l’excursion en découverte intelligente.

3 500 m, 4 000 m, 4 300 m…

Premier arrêt sur la route de l’altiplano : un canyon, refuge d’une eau rare dans une région ou le cumul d’humidité annuel ne dépasse pas 2 cm. Second arrêt : le salar d’Atacama, 5 000 km² de sel en concrétion, craquant sous les pieds, un peu moins sous les pattes des flamingos (flamants) roses, rares occupants permanents des lieux, au pied de volcans à plus de 5 000 m.

Après un barbecue dégusté à 3 200 m – exquise viande de bœuf -, l’altimètre s’affole. 3 500, 3 800, 4 000 m…, le véhicule halète sur la piste, entre les étendues jaunes bouton d’or d’une herbe rêche et rase, apparue à la côte 4 000.

Nous voilà débarquant au bord du lac Miscanti, au bleu cobalt hallucinant. Enveloppée dans une couverture bleue, une atacaménienne, gardienne des lieux (les parcs sont dirigés par les communautés indigènes), converse dehors sur son portable, image hautement improbable à cette altitude – 4 300 m. L’air est ici d’une pureté irréelle.

Fingers in the nose

Au dessus du lac, quasi dépourvu de neige, les sommets des volcans (dont le Miscanti), bruns et désolés, tous à plus de 5 000 m, sont accessibles par des sentiers muletiers, sans équipement. - JFR
Au dessus du lac, quasi dépourvu de neige, les sommets des volcans (dont le Miscanti), bruns et désolés, tous à plus de 5 000 m, sont accessibles par des sentiers muletiers, sans équipement. - JFR
Au dessus du lac, quasi dépourvu de neige, les sommets des volcans (dont le Miscanti), bruns et désolés, tous à plus de 5 000 m, sont accessibles par des sentiers muletiers, sans équipement. On est loin des contraintes de l’alpinisme.

Tout le groupe (des Français, la plupart en famille) évolue ici « fingers in the nose » (les 48 h à San Pedro de Atacama ont suffi à s’adapter à l’altitude), écoutant les explications passionnantes de Santiago sur la cosmogonie des peuples andins.

On ne sait pas comment il se débrouille, Santiago, mais partout où il nous emmène, nous sommes seuls. Impression de visiter avec le statut VIP. Cela nous a peut-être valu de rater les guanacos - d’autres les ont vu le matin -, mais on repart d’ici mieux instruit, avec le sentiment d’avoir découvert la région en privilégié.

A des lieux des visites plan plan et trop cadrées d’opérateurs classiques.

Jean-François RUST


Pratique

Aller à San Pedro d’Atacama

Air France est la seule compagnie à assurer un vol direct Paris-Santiago du Chili (durée : 13h30 à 14h). Sept fréquences hebdomadaires non stop depuis Paris CDG 2E. Vols assurés en Boeing 777-200 et Boeing 777-300. Classe économique (confortable), classe Premium. Classe affaires avec service de qualité et fauteuil-lit spacieux (vol de nuit à l’aller et au retour).
www.airfrance.fr

Vol intérieur Santiago-Calama (Calama est l’aéroport qui dessert San Pedro de Atacama) avec Sky Airlines, compagnie low cost.
www.skyairlines.cl

Transfert à San Pedro de Atacama avec bus directs Licancabur.

Sur place
Sebastián Opazo
www.sandboardsanpedro.cl
Boutique chez Atacama Inca Tour, sur la pace centrale de San Pedro de Atacama.

Santiago Atias

Guide indépendant français et espagnol, à San Pedro d’Atacama.
www.ranchochago.com
00 56 9 79 70 60 13

La Rose d’Atacama
Un hôtel sans fioriture mais très sympathique. Tenu par deux français, Marie et Aurélien, d’excellent conseil. Chambres (avec ou sans salle de bains) et dortoir autour d’un agréable patio. A partir de 30 €.
Gustavo Le Paige, 202. Tél : 00 56 55 42 25 00. www.larosedatacama.com

Lu 3545 fois

Notez

Nouveau commentaire :

Tous les commentaires discourtois, injurieux ou diffamatoires seront aussitôt supprimés par le modérateur.
Signaler un abus

Dans la même rubrique :
< >

Samedi 30 Avril 2022 - 07:00 Brésil : 24 heures chez le peuple Munduruku




































TourMaG.com
  • Instagram
  • Twitter
  • Facebook
  • YouTube
  • LinkedIn
  • GooglePlay
  • appstore
  • Google News
  • Bing Actus
  • Actus sur WhatsApp
 
Site certifié ACPM, le tiers de confiance - la valeur des médias