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La Case de l'Oncle Dom : Héberger oui, collaborer non !

L'édito de Dominique Gobert


Étonnant. Roland Héguy, patron de l'UMIH, se lance dans une diatribe acerbe envers les plates-formes collaboratives, avec bien évidemment en ligne de mire, Airbnb… et les autres. Il a pas tort, certes, mais a-t-il vraiment raison ?


le Jeudi 17 Mars 2016

Il n'y va pas de main morte, le patron des patrons hôteliers et comme d'habitude, ne lésine pas sur les mots "forts" - DR : UMIH
Il n'y va pas de main morte, le patron des patrons hôteliers et comme d'habitude, ne lésine pas sur les mots "forts" - DR : UMIH
C'est dans une lettre, ouverte par mégarde je suppose, adressée à mes confrères et amis du Quotidien du Tourisme, que Roland Héguy, bouillonnant patron de l'UMIH (Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie) dénonce les "mystifications" des plateformes collaboratives…

Il n'y va pas de main morte, le patron des patrons hôteliers et comme d'habitude, ne lésine pas sur les mots "forts".

Et de dénoncer haut et fort un "hold up silencieux où, au lieu de dire haut les mains, on vous fait les poches en vous chantant une berceuse".

Pour lui, les Airbnb, Abritel et autres ne sont qu'une vaste mystification qui, sous prétexte d'une certaine "économie de partage", vaste sujet au demeurant, ne "masquent en réalité que d'énormes intérêts financiers qui dévorent nos entreprises et nos emplois (…) et qui gangrènent le tourisme français et ses deux millions d'emplois" !

C'est vrai qu'il a des arguments solides, Monsieur Héguy (me demande si c'est pas encore un basque bondissant), lorsqu'il liste les "mystifications" de cette économie collaborative de l'hébergement.

Par exemple, en citant "un collaboratif jeune et moderne" qui s’opposerait à "la ringardise de l’économie de l’hôtellerie-restauration".

Et de clamer haut et fort que les hôteliers-restaurateurs n'ont pas attendu pour investir "massivement dans le champ digital et dans l'innovation (…).

Nos entreprises n’ont pas attendu les plateformes pseudo-collaboratives pour conclure des partenariats avec des acteurs du vrai collaboratif quand elles y décèlent les avantages qui profitent à leurs clients
".

Ouais, ils n'ont quand même pas été des précurseurs, et le mouvement oblige souvent à se bouger, mais bon….

En revanche, lorsque le patron du syndicat patronal parle de "fragilisation de l'emploi", il a entièrement raison. La concurrence est faussée, les emplois sont menacés chez les nourrisseurs et les fournisseurs de lits…

Et que, toujours aussi vrai, les bnb et autres hébergeurs collaboratifs ont fait naître un véritable business de la part d'investisseurs immobiliers.

A tel point que l'Île de la Cité par exemple, à Paris, comporte surement plus d'habitants "collaboratifs" que de clients dans les hôtels ou de résidents "sédentaires" !

Et qu'accessoirement, il est de plus en plus difficile de trouver un logement "à louer" dans ces quartiers particulièrement touristiques.

Néanmoins, contrairement à ce que dit Monsieur Héguy, il est toujours plus intéressant pour des voyageurs "cool" de réserver une piaule dans un appartement sympa. Mais, encore une fois, faut aussi s'adapter à l'évolution des habitudes.

Perso, je préfère un hôtel conçu "pour", plutôt que de coucher dans des draps qui… valent ce qu'ils valent !

Enfin, Roland Héguy cite parmi ses mystifications "la contribution du pseudo collaboratif à la croissance du tourisme français" et je le cite : "Quand les plateformes pseudo-collaboratives affirment pouvoir offrir les hébergements permettant à la France d’accueillir demain 100 millions de touristes, c’est une hypocrisie de plus.

Tout simplement parce que ce n’est pas une carence d’hébergements qui freine la croissance de notre tourisme. Mais plutôt le manque d’infrastructures et de promotion de nos destinations
".

Ouais, ça, c'est pas franchement honnête. Personne n'a jamais songé à freiner le développement des infrastructures hôtelières et l'état ne peut pas investir non plus dans des hébergements style "soviet des années passées".

N'oublions pas non plus que Dame Hidalgo a quand même réussi à négocier de la part de ces "hébergeurs collaboratifs" le paiement de la taxe de séjour… Et que certains TO, comme certains distributeurs ont des hébergements "collaboratifs" à leur catalogue.

"Etre moderne, c’est respecter la concurrence et le consommateur", conclu Roland Héguy dans sa missive. Certes, j'appuie totalement, mais faut tenir compte aussi des changements intervenus dans les habitudes des consommateurs.

Et d'aucuns ont saisi la bonne opportunité ! Peut-on leur en vouloir ?

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Tags : Hidalgo, Héguy, UMIH
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Commentaires

1.Posté par Rick Sailor le 17/03/2016 07:18 | Alerter
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Cher ami

Arrêtons de penser "emploi à vie" au même endroit et sous la même forme que celle connue par nos parents ! Il n'y a plus de secteur réservé, l'économie évolue et met en place de nouveaux modèles. On l'appelle aujourd'hui "collaborative" et demain ?

Tant qu'à vieillir, optimisons l'avenir qui dans tous les cas ne ressemblera pas au passé que nous avons connu. Hier vous accusiez les robots et aujourd'hui ces salauds de jeunes !

Il faut nous adapter à ces changements faute de quoi... Les dinosaures qui resteront subiront un nouveau big band avant de disparaître.

On peut certes flatter en permanence le "c'était mieux avant", c'est le pire conseil à donner. Non, Monsieur Héguy, vous avez tort. Vous êtes le chef des dinosaures de l'hôtellerie. D'autant que les idées pour faire évoluer l'hôtellerie française ne manquent pas. Mais les indépendants que vous représentez n'ont pas les moyens financiers, ni l’envie d'évoluer.

Promenez-vous en Auvergne ou dans les Ardennes et vous verrez la faiblesse de l'hôtellerie dans certaines villes;.. Ces hôtels de la gare qui sentent le vieux et le dépassé. Un jeune ira dormir en périphérie urbaine quitte a faire 50 Km le lendemain.

Alors oui on peut accuser le bâton mais sans jamais s’interroger sur les causes.
Avouez cher ami, que c'est dommage

Bien à vous
Votre rick

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