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La Case de l'Oncle Dom : pour qui pourrait sonner le glas ?

L'édito de Dominique Gobert


C'est un véritable bouillonnement d'idées qui agite tous ces nouveaux acteurs, que l'on appelle malencontreusement start-up. Il était d'ailleurs passionnant de les voir présenter leurs projets durant cette édition du Top Résa 2015. Y'a de tout, y compris de ceux qui veulent bousculer les traditions… traditionnelles !


le Mardi 6 Octobre 2015

Photo : chasdesign - Fotolia.com
Photo : chasdesign - Fotolia.com
Parfois, je me marre franchement, particulièrement lorsque je rencontre des tour-opérateurs qui, la main sur le cœur et le cœur sur les pieds, jurent sur la tête de le ce qu'ils ont de plus cher (à vous de choisir) que, pour eux, pas question de distribuer en direct.

Nous sommes avant tout des producteurs, la vente, c'est l'affaire des agents de voyage.

Bon, ceci étant clairement affirmé, y'a quand même des start-upeux qui se sont dit que, malgré cette vertu affirmée, on pouvait tenter de trouver autre chose.

Après tout, Internet, c'est pas fait pour les chiens, encore que, en parlant de chien, Charly commence à gougueliser de temps en temps. Au mépris d'ailleurs de mon clavier d'ordinateur…

A la rédac, nous sommes particulièrement attentifs à ces nouveautés, à tel point que je bondis sur ce nouveau venu, que vous allez retrouver ICI, un site nommé Prochaine Escale.

La Case de l'Oncle Dom : pour qui pourrait sonner le glas ?
D'habitude, quand ce genre de plate-forme se forme (je sais, j'aime), c'est généralement pour mettre en relation des voyageurs avec des réceptifs et vogue la galère.

Un peu le système Evaneos. Un truc à court-circuiter les tour-opérateurs, si je puis me permettre.

Sauf que, pour ce genre de société, faut être immatriculé, faut bénéficier d'une garantie, encaisser le fric, etc…

Là, dans le cas de notre escale prochaine, conçue par des garçons qui ont l'air plutôt sympas, foin (oui, les expressions un peu désuètes reviennent à la mode, mais c'est la Fashion Week et son cortège de limousines qui nous perturbe dans nos beaux bureaux de la rue Vivienne) mais qui ne viennent pas du tourisme (ils sont juste passionnés (sic)), le client, c'est le tour-opérateur.

C'est pas totalement stupide, loin de là même, leur idée.

Plutôt que de se prendre la tête à demander une immatriculation, à chercher des correspondants aux quatre coins du monde, à encaisser de l'argent, à être responsables en cas de pépins, ils ont eu l'idée.

Il leur suffit de monter un site (pas encore terrible mais qui le deviendra sûrement), de référencer, selon les destinations qu'ils proposent, des tour-opérateurs… et le tour est joué !

Apporteur d'affaire sur Internet, la voilà la bonne idée. L'internaute, avide de nouveautés et peu soucieux de se rendre dans une agence de voyages, va juste faire part de ses désirs les plus secrets, envies de voyages et budget.

Fort de ces renseignements, Escale Suivante, non pardon, Prochaine, va lui sélectionner deux ou trois TO et rebalancer les demandes… Après, c'est le meilleur TO qui gagne et rétribue à 10% le bon apporteur d'affaire.

C'est du gagnant-gagnant pour tout le monde. Le TO échappe ainsi au diktat de plus en plus usurier des grands réseaux de distribution (il ne paye que 10%), encaisse aussi le fric (donc tréso dans la poche) et fini, si son produit est bon, par fidéliser le client.

D'accord, il reste responsable, mais c'est normal et de toute façon, il est assuré…

Quant à l'intermédiaire, aucun souci administratif pour lui. Il ne touche que si son internaute va chez son fournisseur recommandé. Et en plus, le TO lui verse un petit "fond marketing", parfaitement transparent, pour ne pas dire limpide.

Serait-ce à dire que le modèle français de la production-distribution est en train de se révolutionner ?

Peut-être pas encore et les agences ont encore de beaux jours devant elles. En revanche, face à l'arrivée de ces "mercenaires" (terme non péjoratif), peut-être faudra-t-il enfin accepter une évolution marquante. Et, pour certains, réviser drastiquement les taux, surtaux et autres fonds marketeux au profit d'une véritable entente prod et distrib…

Ainsi soit-il, mes biens chers frères… et surtout sœurs !

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Commentaires

1.Posté par Gilles KUSTER le 07/10/2015 09:47 | Alerter
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Cher Dominique,

Et pourtant, ça ne tient pas la route. Voir mon commentaire sur l'article consacrée à cette géniale invention se référant au code du tourisme, en préambule : "-Le présent chapitre s'applique aux personnes physiques ou morales qui se livrent ou apportent leur concours, quelles que soient les modalités de leur rémunération, aux opérations consistant en l'organisation ou la vente"

2.Posté par Frédéric le 07/10/2015 10:00 | Alerter
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"Le TO échappe ainsi au diktat de plus en plus usurier des grands réseaux de distribution (il ne paye que 10%), encaisse aussi le fric (donc tréso dans la poche) et fini, si son produit est bon, par fidéliser le client.".
Certes, payer 10% à Prochaine Escale au lieu de 15%+2%+2%+1% au réseau de distribution, c'est du simple au double.

Juste un "détail" quand même : le TO paye 20% pour être préconisé par une agence, pour rémunérer le boulot de VENTE de l'agence et s'assurer du paiement par une centrale assurée.

Pour 10%, PE n'apporte qu'une demande de devis et le TO va passer des heures/jours/semaines à assurer tout le process de relation client. 10% pour ça, c'est déjà beaucoup...

3.Posté par Ayla le 07/10/2015 11:45 | Alerter
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J'ai beau lire et relire cet article et l'autre sur le même sujet, je ne vois pas l'intérêt de ce nouveau site. Si j'ai bien compris, l'idée est de mettre en relation voyageurs et TO sur une destination précise.
1/ Il faut vraiment être un gros paresseux pour avoir besoin que quelqu'un vous trouve un TO alors que cette info est disponible sur n'importe quel moteur de recherche. Ok, alors ca fait office de filtre, mais franchement, les TO cités ne sont pas des inconnus mais des acteurs bien référencés. Pour ma part, si j'étais client/voyageur, j'irai direct chez le TO qui me donnera bien volontiers une petite ristourne de 10%.
2/ Le voyageur a plus intérêt d'aller voir des plateformes comme voyages-réceptif. Il aura le prix net réceptif, le service personnalisé d'une structure qui connait à fond sa destination et n'aura pas de surcoût de 10% comme pour Evaneos ou Prochaine Escale. Ou même aller chez son agence de voyage de quartier pour avoir un service personnalisé itou.
Donc, si je comprends bien, l'avantage est qu'au lieu de lancer 3 demandes à 3 TO différents, le client n'aura à rédiger qu'une seule demande. Quel est l'avantage par rapport aux AGV ? Payer un chouïa moins cher sans avoir le service de l'AGV? Mais ca fait 15 ans que ca existe! Quelle est la nouveauté et l'intérêt?

4.Posté par idress le 07/10/2015 15:09 | Alerter
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message a Frederic


la plus grande erreur d un TO, c'est de laisser la maitrise du message commercial a un de ses distributeurs, ou a tous ses distributeurs. Sous-traiter la relation client, c'est le peché originel, au détriment du TO, mais aussi au détriment de ses distributeurs

Sous-traiter la relation client, c'est comme faire un match de tennis contre Rafael Nadal ou le grand Roger Federer, sans jamais etre au service !!!!


reflechissez et meditez

Idress, le voyagiste bondissant

5.Posté par idress le 07/10/2015 15:27 | Alerter
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bonjour


le TO qui ne maitrise pas sa relation-client, qui n'est pas en contact avec le client avant la vente, se met dans une situation de méconnaissance client et de méconnaissance du marché. C'est une erreur grave à l'heure des hautes technologies. Je ne parle pas du commissionnement, mais de la stratégie client commerciale : si vous ,ne connaissez pas vos clients, vous êtes aveugle, sourd et muet de surcroit.

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