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Qui pourra stopper l'expansion d'Airbnb ?

les mesures pour freiner Airbnb ne semble pas inquiéter la plateforme


Pénurie de logements, augmentation des loyers, astuces fiscales ou encore concurrence déloyale : les détracteurs d'Airbnb ont beau entasser les critiques, la société californienne continue sa marche en avant. Mais de nouvelles mesures contraignantes seront mises en place cette année.


Rédigé par le Dimanche 21 Janvier 2018

Contraintes réglementaires, critiques et menaces, rien ne semble pouvoir ébranler la croissance d'Airbnb, le spécialiste mondial de la location de logements, presque 10 ans après sa création.

D'après Forbes, la société californienne fait état pour 2017 du troisième trimestre "le plus soutenu de son histoire". Et après avoir été pour la première fois rentable en 2016, la direction d'Airbnb l'assure : l'année qui se clôt lui sera pleinement profitable, avec une croissance elle aussi "soutenue".

Fin 2017, Airbnb annonçait recenser près de 400 000 logements en France, dont près de 70 000 à Paris et 11 000 à Lyon.

Souvent pointée du doigt en France, la plateforme américaine avait dans un premier temps décidé de limiter le nombre de nuitées dans le centre de Paris à 120 par an pour une résidence principale. Le but, d'après elle : "favoriser un tourisme durable et responsable".

"On ne peut pas accepter qu'une plateforme n'applique la loi que dans les quatre premiers arrondissements de Paris, c'est une drôle de conception de la loi", avait répondu la mairie de Paris.

Des mesures qui inquiètent peu

Pour veiller à ce que la loi soit respectée, cette dernière avait ensuite, le 1er décembre 2017, rendue obligatoire l'immatriculation des logements, sous peine d'une amende de 50 000€. Une façon pour la mairie de la capitale de combattre les abus du phénomène, alors que d'après certaines estimations, un logement sur quatre dans le centre de Paris serait en location sur la plateforme.

Des mesures qui ne semblent pas non plus ralentir les ardeurs des sociétés dépendantes des activités des Airbnb, Abritel et consorts. Comme chez HostnFly, une société qui gère les locations des appartements à la place de ses clients, où l'on ne s'inquiète pas trop des mesures d'immatriculations mises en place.

"Bonne surprise : il faut reconnaître que le site qu'a mis en place la mairie de Paris est plutôt efficace. En cinq minutes montre en main, chaque propriétaire peut obtenir son numéro d'enregistrement", fait savoir Quentin Brackers de Hugo, co-fondateur.

"Cette démarche simple et rapide ne devrait donc pas freiner les Parisiens à la mise en location occasionnelle de leur appartement", estime-t-il, précisant que son entreprise avait contacté individuellement chacun de ses clients pour les rassurer et les accompagner dans leurs démarches d'immatriculation.

"La croissance de notre nombre de clients continue", ajoute-t-il, indiquant un chiffre d'environ 1000 appartements gérés sur Paris.

Une réglementation de plus en plus contraignante

Mais les détracteurs de ce type de locations, comme les municipalités et les hôteliers, ne comptent pas baisser les bras et veulent durcir leurs actions.

Après Paris, Bordeaux et Nice, ce sera au tour des Lyonnais, dès le 1er février, de devoir se plier aux nouvelles règles d'enregistrement pour louer leurs appartements. Une déclaration préalable en ligne suivi de la délivrance d'un numéro d'enregistrement par la mairie, comme à Paris, deviendra obligatoire pour louer son appartement sur les plateformes type Airbnb, Abritel et Homelidays.

Dans la même volonté de freiner la hausse des loyers, certaines villes européennes mettent en place des limitations plus drastiques. Comme à Amsterdam, ou le nombre de nuitées maximum passera à seulement 30 par an en 2019.

La transparence des annonces et la qualité des logements proposés à la location sont également dans le viseur des autorités. Depuis le 1er janvier 2018, les plateformes de mise en relation des locations meublées doivent ainsi indiquer dans leurs offres si l'annonceur est professionnel ou non.

Le but : "freiner l'industrialisation du phénomène de la location meublée", d'après l'Union des métiers et des industries de l'hôtellerie (Umih). "Nous en sommes convaincus, ces nouvelles dispositions vont clairement ouvrir les yeux du consommateur sur l'offre réelle disponible sur Internet, provenant de particuliers ou de professionnels, sur la sincérité du référencement des annonces et sur l'affichage des prix", dit Roland Heguy, président de l'Umih.

Justice : Paris vs Airbnb ?

Pour aller plus loin, Ian Brossat, l'adjoint communiste au logement à la mairie de Paris, n'exclut pas de recourir à la justice pour contraindre Airbnb à respecter pleinement la loi. "Si cette plate-forme refuse de respecter les règles de bon gré, nous utiliserons évidemment tous les moyens judiciaires à notre disposition", avait-il confié au Journal du Dimanche.

Avant d'annoncer qu'un sommet entre villes confrontées au même problème de hausse des loyers et de pénuries de logements sera organisé à Paris au premier trimestre 2018. Le but : "construire un rapport de force plus favorable" avec Airbnb.

Des politiques publiques que les principaux intéressés regrettent. "Cela finit par diaboliser les plateformes de locations", juge le co-fondateur d'HostnFly. "C'est dommage, surtout avec les échéances qu'attends le pays ces prochaines années : Jeaux-Olympiques ect".

En 2016, Airbnb France avait dépassé le cap des 10 millions d'utilisateurs en France, pour environ 300 000 hébergeurs. Grâce à une astuce fiscale voulant que le bureau français ne gère que des services marketing et pas les transactions financières de la plateforme, la société n'avait versé la même année que 92 944€ d'impôts sur ses bénéfices à l'Etat français.

Le profil type du Parisien qui loue son appartement sur Airbnb

D'après une infographie éditée par la société HostnFly, le loueur type aurait majoritairement entre 20 et 30 ans, vivrait dans les 18e, 17e ou 10e arrondissement de Paris (ces trois arrondissements représentent environ 35% des locations Airbnb à Paris), vivrait dans un deux pièces et louerait en moyenne son logement 17 jours par an.

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Tags : Airbnb, UMIH
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Commentaires

1.Posté par David le 22/01/2018 03:38 | Alerter
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Ras-le-bol de cette chasse aux sorcières. Les propriétaires peuvent louer leur appartement à des touristes s'ils le souhaitent. Et les gens ont le droit de partir en vacances ailleurs qu'à l'hotel !

2.Posté par Marc le 22/01/2018 19:52 | Alerter
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La Mairie de Paris tente de justifier sa politique du logement défaillante depuis 40 ans et son endettement abyssal en tendant des pièges aux propriétaires afin de les assigner. Elle ne s'attaque aucunement aux gros portefeuilles et joue sur la peur. Il suffit de lire les comptes rendus de référés et décisions sur doctrine.fr

Scandaleux et mensonger.

Dans le même temps Ian Brossat vend un immeuble de la ville de Paris à 3500 euros /m2 à une société HLM dont la présidente n'est autre qu'une conseillère du 18ème arrondissement, comme lui. Désastreuse gestion des biens publics.

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