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Rachat : Flybe devient le "Air France HOP" de Virgin Atlantic

Interview de Christine Ourmières-Widener, PDG de Flybe


Laissée mal en point à la fin de l'année 2018, Flybe se refait une beauté et une santé en 2019. En effet, la compagnie low cost régionale britannique vient d'acter l'entrée dans son capital de Virgin Atlantic. Une bonne bouffée d'air frais et d'ambition pour Flybe, l'une des rares compagnies au monde dirigée par une femme. Interview de Christine Ourmières-Widener, PDG de Flybe.


Rédigé par le Vendredi 22 Février 2019

Depuis ce vendredi 22 février 2019, Flybe a de nouveaux propriétaires et les 2 500 employés de la compagnie voient leurs emplois sauvés - DR : Flybe
Depuis ce vendredi 22 février 2019, Flybe a de nouveaux propriétaires et les 2 500 employés de la compagnie voient leurs emplois sauvés - DR : Flybe
TourMaG.com - Les derniers mois ont été plus que délicats pour Flybe, avec des difficultés sur le plan économique. Comment vous portez-vous en ce début d'année 2019 ?

Christine Ourmières-Widener :
Aujourd'hui, c'est un jour extraordinaire, superbe, génial... Nous avons clôturé la signature de la vente de la partie opérationnelle de Flybe.

Ce qui veut dire depuis ce vendredi 22 février 2019, nous avons de nouveaux propriétaires et que la pérennité de la compagnie est assurée, avec la prise de participation de Virgin Atlantic.

Je peux maintenant dire aux 2 500 employés que leurs emplois sont sauvés.

Cette période a été stressante, mais je suis fier aujourd'hui de dire que Flybe a un avenir très prometteur, avec derrière nous une structure financière solide.

TourMaG.com - Que devrait permettre ce rapprochement avec une compagnie aérienne spécialiste des long-courriers ?

Christine Ourmières-Widener :
Nous allons avoir une capacité de croissance sur les vols en correspondance avec Manchester et Londres Heathrow. La marque va aussi pouvoir s'exporter en dehors du Royaume-Uni.

C'est une superbe histoire, mais nous n'en sommes qu'à l'introduction. Vous savez, nous avons encore le souvenir de la catastrophe de FlyBmi, qui a dû laisser des clients et des employés sur le carreau.

LIRE : Ecosse : Flybmi met la clé sous la porte

Le principal problème pour les compagnies britanniques est bien sûr la concurrence, mais surtout les coûts.

Nous avons des ressources financières qui sont encaissées en Livres sterling et nos dépenses en Dollars, donc la faiblesse de notre monnaie a été plus que préjudiciable.

Le marché en Angleterre est très difficile, la structure aérienne est très importante ici, le transport ferroviaire n'est pas autant développé qu'en France. Nous sommes la dernière réelle compagnie domestique au Royaume-Uni.

"Nous allons devoir alimenter les hubs de Virgin..."

TourMaG.com - Comment avez-vous attiré Virgin ?

Christine Ourmières-Widener :
Ils nous connaissent très bien, car nous avons un code share ensemble et qui est ancien.

Ce partage de codes se fait principalement avec Virgin Atlantic, sur notre base opérationnelle de Manchester. Ils ont tout ce que nous pouvions leur apporter sur la connexion avec leurs vols long-courriers depuis cette ville du nord de l'Angleterre.

Dans le même temps, nous avons aussi des lignes sur Londres Heatrow. Ils nous voient comme un potentiel approvisionneur en passagers pour leurs vols. Nous avons la chance d'avoir une structure de coût particulièrement concurrentielle.

Je pense que nous sommes au démarrage d'un réseau de correspondances vers Heatrow, qui permettra d'alimenter les lignes de Virgin Atlantic.

TourMaG.com - En quelque sorte, vous allez devenir le "Air France HOP" de Virgin...

Christine Ourmières-Widener :
C'est une comparaison intéressante, si ce n'est que nous gardons notre indépendance, alors que HOP est une filiale d'Air France.

Notre actionnariat est réparti de la manière suivante : 30% pour Virgin, 30% pour Stobart - une autre compagnie régionale britannique - et les parts restantes appartenant au fonds d'investissement Cyrus.

La direction aura pour mission de développer la performance de la compagnie.

Au niveau du réseau, nous allons devoir alimenter les hubs de Virgin, et continuer à connecter les régions, car sans Flybe ces villes ne seraient pas connectées avec d'autres aéroports.

"Notre nom va changer et intégrer celui de Virgin"

Les projets sont nombreux pour Christine Ourmières-Widener entre le rachat, la migration sur Amadeus et le partenariat de représentation signé avec Discover the World - Crédit photo : Flybe
Les projets sont nombreux pour Christine Ourmières-Widener entre le rachat, la migration sur Amadeus et le partenariat de représentation signé avec Discover the World - Crédit photo : Flybe
TourMaG.com - Qu’en est-il de l’engagement de Virgin ?

Christine Ourmières-Widener :
Il est encore trop tôt pour annoncer quoi que ce soit, nous sommes dans une période de dérogation.

Nous pouvons planifier, mais pour le moment, nous ne pouvons pas mettre en place l’intégration. Donc jusqu’à l’été 2019, tout reste dans le même état.

La prochaine étape sera le vote de nos actionnaires, car nous sommes côtés à la bourse de Londres, le 4 mars 2019. Toutefois, je peux vous affirmer que notre nom va changer. Il est clair que notre marque va évoluer et intégrer celui de Virgin, mais cette évolution ne sera pas entérinée avant le prochain été.

TourMaG.com - Votre réseau va-t-il croître dans les mois à venir ?

Christine Ourmières-Widener :
Nous n’allons pas toucher au réseau qui a été programmé pour l’été 2019. Concernant nos lignes hivernales, nous travaillons dessus et il sera rendu public, entre fin mars et début avril.

Dans le même temps, nous migrons sur Amadeus, les dossiers sont légion. Nous avons actuellement 200 routes, je ne pense pas qu’il y aura dans les prochains mois une forte hausse de nos lignes. Nous allons être opportunistes et jauger les potentialités selon le rendement de ces lignes.

Au niveau de nos lignes françaises, nous sommes en code share avec Air France, avec qui nous avons historiquement de très bonnes relations. Nous allons devoir étudier l’évolution de ce partenariat.

"Nous sommes amis avec les agents de voyages"

TourMaG.com - Vous resterez donc une compagnie régionale low cost ?

Christine Ourmières-Widener :
Aujourd'hui, aucune compagnie régionale ne peut survivre en n'étant pas low cost. Il est indispensable d'avoir le coût le plus bas pour espérer pouvoir être profitable en ayant des niveaux de rendement aussi restreints.

Nous sommes la seule compagnie à être en capacité d'offrir une structure aérienne convenable au Royaume-Uni.

Notre rôle est de connecter les différentes régions de notre pays. Nous devons permettre aux populations qui ne sont pas aussi privilégiées que les Londoniens de pouvoir choisir entre différentes destinations.

Le problème du low cost étant que l'image est définie par rapport à la qualité de service de Ryanair, sauf que ce n'est pas le cas pour toutes les compagnies.

TourMaG.com - Cette semaine, vous avez acté votre représentation en France par Discover the World, avec quelles ambitions ?

Christine Ourmières-Widener :
Le message que nous voulons envoyer avec cette signature est que nous sommes amis avec les agents de voyages. Nous voulons nous rapprocher d'elles.

Nous avons une véritable carence d'image sur le marché.

Il n'y a pas d'ambitions chiffrées, nous voulons juste faire mieux et être plus vendus dans les agences françaises.

Romain Pommier Publié par Romain Pommier Journaliste - TourMaG.com
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