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Tunisair a dégagé un bénéfice net de... 32 M€ en 2009 !

entretien avec Ali Miaoui, Directeur Central du produit Tunisair


Tunisair a bien terminé l'année de crise 2009 en doublant ses résultats par rapport à 2008, une année record. C'est dire ! Elle a également bien abordé l'année 2010 en déployant ses liaisons internationales sur des axes stratégiques à forte capacité. En avril 2012 elle inaugurera son premier vol long-courrier. Ce sera un Tunis/Montréal. D'ici là, la compagnie tunisienne aura peaufiné sa stratégie en vue de l'ouverture du ciel, programmée pour fin 2011.


Rédigé par le Jeudi 6 Mai 2010

Ali Miaoui, Directeur Central du produit Tunisair
Ali Miaoui, Directeur Central du produit Tunisair
TourMaG.com - Quelles furent les conséquences du nuage volcanique sur la compagnie Tunis Air ?

Ali Miaoui.
"Entre le 16 et le 21 avril nous avons perdu 20 000 clients puis en trois jours nous en avons rapatrié 10 000 à travers un véritable pont aérien mis en place entre Tunis et les aéroports de Nice et de Marseille, Paris et Lyon étant fermés.

Les avions, 3 à 4 par jour, partaient à plein de Tunisie, nous embarquions en priorité nos clients et nous prenions ensuite les clients des compagnies immobilisées.

Nos avions revenaient à vide. Les clients étaient ensuite regroupés pour être acheminés vers leurs villes de départ.

Pour assurer les rapatriements la Tunisie a aussi affrété des bateaux au départ de Tunis pour Marseille et Gênes."

2,5 M€ de CA perdus avec le nuage volcanique

T.M.com - Avez-vous chiffré le coût de cette crise ?

A.M.
"Nous avons perdu 2,5 M€ de chiffre d'affaires. Mais il faut relativiser. La marge dans le transport aérien est faible.

L'essentiel pour nous était de rapatrier nos visiteurs. Nous avons su gérer cette crise. Nos call centers ont fonctionné 24 heures sur 24.

Notre site internet donnait les informations sur les vols annulés ou ajoutés. Les passagers étaient informés en temps réel. Nos représentants à l'étranger étaient en contact permanent avec les tour-opérateurs."


T.M.com - Cette crise laissera-t-elle des marques et constatez-vous un ralentissement des réservations ?

A.M.
"Selon une première étude, les touristes reviendront en nombre. Beaucoup ont opté pour un report de leurs vacances."

Sur un plan financier 2009 fut une excellente année

Tunisair a dégagé un bénéfice net de... 32 M€ en 2009 !
T.M.om - Comment votre compagnie a-t-elle terminé l'année de crise que fut 2009 ?

A.M.
2008 avait été une année record en terme d'activité. Nous voulions battre ce record, dépasser la barre des 3,8 millions de passagers. Nous nous disions que la Tunisie allait profiter de cette situation de crise.

Mais les clients sont restés en Europe. De notre côté, certains pèlerinages qui représentaient 50 000 passagers ont été annulés.

Malgré tout, Tunisair a très bien tiré son épingle du jeu et fait, sur un plan financier, une excellente année. Nous avons dégagé en 2009 un bénéfice net de 32 M€. Il était de 15 M€ en 2008.


T.M.com - Quelle est votre recette ?

A.M.
"Nous avons su gérer les coûts et maîtrisé la recette unitaire. Nous n'avons pas paniqué sur les tarifs. Nos prix n'ont pas été bradés."

La véritable reprise sera pour 2011

T.M.com - Vos prévisions pour 2010 ?

A.M.
"C'est une reprise un peu molle. Nous prévoyons une croissance d'activité de trafic de 3 à 5 %. Je pense pour ma part que la véritable reprise sera pour 2011."

T.M.com - Ce sera aussi l'année de l'ouverture du ciel pour la Tunisie. Quels changements cette ouverture apportera-t-elle ?

A.M.
"L'impact de cette ouverture se fera en 2012. La Tunisie libéralisait son trafic aérien dès les années 1960 avec des charters qui opéraient sans restriction.

Nous n'aurons aucune nouveauté en matière de compagnies charters. Les compagnies régulières sont déjà là. Il reste les low cost qui n'opéreront certainement pas sur tous les aéroports.

D'ailleurs elles ont depuis deux ans une possibilité de trafic qu'elles n'utilisent pas sur Tabarka et Tozeur."

Des prix bas avec les services d'une compagnie régulière

T.M.com - Comment vous préparez-vous à l'arrivée des compagnies low cost ?

A.M.
"Depuis deux ans, nous renforçons notre présence sur les lignes à gros potentiel et nous habituons progressivement la clientèle à nos tarifs préférentiels sur certains jours, à certaines heures avec un nombre de places limité.

Les prix bas, nous savons faire. Je vous donne un exemple : un aller et retour Paris/Tunis/Paris pour 79 euros (+ 120 € de taxes).

En matière de prix nous nous battrons à armes égales et nous le ferons savoir. Nous investirons en communication en 2012 et 2013.

Nous n'irons pas pour autant sur leur terrain car nous offrirons les services de compagnie régulière. Nous garderons des horaires adaptés, un enregistrement traditionnel des bagages, des plateaux gratuits à bord etc."


T.M.com - Ne craignez-vous pas de perdre une partie du trafic touristique ?

A.M.
"Les low cost n'apporteront pas grand chose à l'industrie touristique tunisienne. Il suffit d'observer l'expérience marocaine. L'ouverture du ciel a en effet augmenté le nombre d'entrées dans le pays.

Il s'agit essentiellement de Marocains résidant à l'étranger et de touristes qui ont acheté des résidences. En revanche le nombre de nuitées dans les hôtels a baissé depuis cette ouverture."


T.M.com - Quelles sont les parts vols charters et vols réguliers dans l'activité de Tunisair ?

A.M.
"Le marché global bouge. Les tour-opérateurs prenant de moins en moins de risques ou annulant parfois sans préavis, nous nous sommes concentrés sur le développement des vols réguliers.

En 2008 nous avions 200 vols réguliers hebdomadaires, nous en aurons 270 durant l'été 2010 et 290 durant l'été 2011.

Notre objectif est de prendre en charge notre commercialisation et de devenir moins dépendant des charters sur un marché soumis à une forte concurrence.

En 2007 les charters représentaient 47 % de notre activité. Fin 2009 ils ne représentaient plus que 35 %. En 2011, 70 % de notre activité seront assurés en vols réguliers et 30 % en charters."

Faire de Tunis le hub de l'Afrique

T.M.com - Sur quelles destinations développez-vous votre trafic régulier ?

A.M.
"L'Europe de l'Est, le Moyen-Orient. Nous allons surtout poursuivre notre développement sur l'Afrique en ouvrant au moins deux villes par an. Nous sommes présents à Bamako, Abidjan, Nouakchott, Dakar.

A partir de l'hiver 2010 nous irons à Douala et Ouagadougou. Notre objectif est de faire de Tunis le hub de l'Afrique. Nous sommes la compagnie qui offre le plus grand réseau de sur l'Europe du Sud avec des liaisons sur une 40e de villes.

En avril 2012 avec l'arrivée de nos trois gros porteurs de type A 330-200 nous ouvrirons notre premier long-courrier; Ce sera Montréal et, dès 2013, nous aurons une escale sur Washington ou New York.


T.M.com - Que représente le marché français ?

A.M.
i"[Il est le premier, à l'image du trafic touristique. En deuxième position nous avons l'Italie et la Tunisie qui se développent beaucoup sur le segment affaires. En 2010 nous introduisons la Classe affaires sur les axes de Djerba/Paris et Tunis/Milan." ]i

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