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VII - Egypte, diversifier l’offre, contrôler la qualité


Ecotourisme et tourisme d’aventure, « city breaks » au Caire, certains segments de marchés sont encore peu exploités. Parmi les projets phares : la reprise des croisières de 15 jours. La question du contrôle de la qualité est un autre enjeu majeur.


Rédigé par Pascale Mougenot le Mardi 14 Juin 2011

De jour comme de nuit, vues magiques depuis les étages du Sofitel El Gezirah.
De jour comme de nuit, vues magiques depuis les étages du Sofitel El Gezirah.
En Egypte, si on creuse, on trouve … des vestiges antiques : la concentration est inouïe.

Depuis une vingtaine d’années, à Alexandrie, les archéologues procèdent à des « fouilles d’urgence » au gré des travaux de construction qui révèlent peu à peu des pans entiers d’une ville mythique qu’on croyait disparue à jamais.

Désormais, il faut aussi compter avec « l’archéologie de l’espace ». En mai dernier, une équipe d’archéologues américains a annoncé avoir découvert à Saqqarah et dans le delta du Nil pas moins de 17 pyramides ( et un millier de tombes) grâce à des images infrarouges prises par la Nasa !

On estime que 70% des trésors de l’Egypte antique reposent sous terre. Grâce à cette technique « révolutionnaire », on va pouvoir les identifier aisément et mettre à jour les plus intéressants. Les amoureux des vieilles pierres ne sont donc pas prêts d’être à cours de motifs de visites !

Reprise annoncée des croisières entre Le Caire et Assouan

« Une richesse inégalée », se réjouit Mounir Fakhri Abdel Nour, le ministre du tourisme égyptien, pour qui la variété du produit « Egypte » n’est pas assez valorisée.

Et de citer les plages « merveilleuses » de la côte Méditerranée, les oasis du Fayoum et celles du désert occidental… Autant de destinations propices à l’écotourisme, qui commencent tout juste à être mises en marché et sont appelées à un bel avenir.

Mais sa grande idée du moment, c’est la reprise des croisières entre Le Caire et Assouan.

Autrefois le produit phare sur le Nil, les longues croisières ont été stoppées en 1992, au plus fort des années noires du terrorisme islamiste. Au départ de Louxor, depuis l’an dernier, des navigations à la journée sont organisées par l’hôtel Iberotel pour aller découvrir les temples d’Abydos et Denderah.

Une première étape vers la Moyenne Egypte et ses sites majeurs : Akhetaton, la capitale d’Akhenaton (Amarna), la nécropole de Beni Hassan, les pyramides de Dahchour et Meïdoum … Et, bien sûr, la nécropole de Saqqarah, qui se visite actuellement au départ du Caire.

La reprise de ces croisières « à l’ancienne » serait un vrai signal positif


Les voyagistes culturels proposent déjà ce périple en autocar mais la reprise de ces croisières « à l’ancienne » serait un vrai signal positif.

D’abord parce que tous les amoureux de l’Egypte voudraient y repartir, ensuite parce que la Moyenne Egypte reste, autour de Minia et Assiout, la dernière « poche » coloriée en rouge sur la carte du Quai d’Orsay, la région étant réputée être le fief des intégristes islamistes.

Des travaux ont été menés pour s’assurer que le Nil était navigable de bout en bout et quelques embarcadères ont été construits. En 2009, deux bateaux de croisières ont testé le trajet Le Caire–Assouan et n’ont rencontré aucun problème.

Le projet s’est néanmoins enlisé, le ministère de l’intérieur de l’époque exigeant la présence de très (trop ?) nombreux bateaux de sauvetage dont le coût devait être pris en charge par les armateurs. Mais depuis le ministre a changé et tous les espoirs sont permis : Mounir Fakhri Abdel Nour est confiant.

Le désert occidental est un autre axe de développement

Le désert occidental est un autre axe de développement. Son éloignement des plates-formes aéroportuaires a longtemps freiné les vocations mais une nouvelle route est en cours d’achèvement entre Louxor et les oasis.

Elle fera gagner 5 heures de trajet (sur une dizaine). Pour le moment, il faut encore demander une autorisation pour l’emprunter et emporter avec soi eau et essence en quantité suffisante car il n’y a pas de possibilité de ravitaillement en route mais c’est une affaire de mois.

Au bout du voyage, de nouveaux hôtels oasiens estampillés « écotourisme » et un désert extraordinaire.

Le potentiel est d’autant plus remarquable que de nombreuses zones du Sahara sont actuellement fermées au tourisme : avant le 25 janvier, les TO d’aventure annonçaient tous un fort engouement pour leurs programmes dédiés à l’Egypte.

Le centre du Caire, surnommé « le Petit Paris », regorge d’édifices Art Déco

Dans la région du Fayoum, au sud-ouest du Caire, un grand lac invite aussi aux villégiatures paisibles, aux randonnées, aux observations ornithologiques... Et, bien entendu, il y a des vestiges antiques ! Orascom y construit un resort haut de gamme, Byoum Residence : une partie des villas est déjà livrée, l’hôtel Paradisso (4 *, 62 chambres) doit suivre à l’horizon 2012/2013.

Et puis, il y a le Caire. Aujourd’hui, tout le monde veut y faire étape pour découvrir les Pyramides de Guizeh et le musée des Antiquités égyptiennes.

Mais la mégapole a bien davantage à offrir au visiteur ! Elle a tous les atouts pour devenir un « city break » de premier choix … Sauf le prix de l’accès aérien, prohibitif.

Le quartier historique du Caire Islamique, autour de Khan el Khalili, comme le Vieux Caire (quartier copte) ont été rénovés ces dernières années.

Méconnu, le centre du Caire - surnommé « le Petit Paris » - regorge d’édifices Art Déco et modernistes. Comme l’île de Zamalek et le quartier d’Héliopolis, il séduira les amateurs d’architecture …

Le Caire devrait attirer de plus en plus de « reapeters »

Si le musée des Antiquités (dont le déménagement à Guizeh est repoussé à 2015) est incontournable, des dizaines d’autres, le plus souvent déserts, sont à découvrir.

Celui des Arts Islamiques, qui vient de rouvrir après 7 années de travaux, abrite l’une des plus riches collections au monde, mise en valeur par une muséographie impeccable.

Comme Istanbul, le Caire devrait attirer de plus en plus de « reapeters » déjà venus en Egypte et qui souhaitent effectuer une découverte plus approfondie de sa capitale : shopping d’enfer, hôtels de charme ou de prestige, vieux cafés où affleure la nostalgie, balades nocturnes en felouque sur le Nil…

Le programme est alléchant ! Pour ce segment de visiteurs, les échos de Tahrir sont un vrai argument de vente.

Voyageurs du Monde ne s’y est pas trompé, qui invite ses clients à aller cet été « partager avec les Egyptiens une période inédite de leur histoire ». Car on ne le répétera jamais assez : partir en Egypte après une crise garantit une qualité de voyage exceptionnelle, hors des hordes.

L’hôtellerie cairote se renouvelle en permanence


Toutes les grandes chaines internationales sont présentes au Caire, capitale stratégique pour les affaires comme pour le loisir. Thierry de Jaham est le directeur régional Moyen Orient du groupe Accor.

En ce printemps atypique, il a pu constater que les hôtels proches de zones d’activités peu liées au tourisme se comportaient mieux que les autres. Ainsi, le Novotel Six of October, proche des zones industrielles, ou le Sofitel Maadi, où descendent les collaborateurs de compagnies pétrolières, ont des taux de remplissage corrects.

Le Novotel de l’aéroport tire également son épingle du jeu car près de 300 mariages sont organisés chaque année dans ses jardins !

En revanche, le Sofitel El Gezirah, ancré à la pointe de l’île du même nom, a pris la crise de plein fouet : considéré comme l’un des meilleurs 5 étoiles de la ville, merveilleusement situé, il a un mix de clientèle loisir et affaires qui l’avantage en année normale mais le pénalise cette année : « La période est difficile mais le potentiel du Caire est énorme à moyen terme », estime néanmoins Thierry de Jaham. Ce n’est pas pour rien que le groupe Accor a racheté 65% des murs du Sofitel El Gezirah !

Place Tahrir, pas moins de deux chantiers hôteliers sont en cours. L’un deviendra d’ici environ 2 ans un Novotel stratégiquement situé, l’autre verra la renaissance du Nile Hilton sous l’enseigne Ritz Carlton à l’horizon 2012 ou 2013. Tout près, l’hôtel Shepheard, désormais géré par Rocco Forte, doit aussi entreprendre d’importants travaux de rénovation. Mais, au Caire comme ailleurs en Egypte, les projets sont ralentis par la révolution, chacun revoyant sa feuille de route en fonction de la nouvelle réalité économique du pays.

Aux côtés de ces gros porteurs, les quelques hôtels de charme du Caire séduisent les touristes individuels.

Parmi les derniers nés, deux bijoux : le Riad, au cœur du Caire Islamique, entièrement reconstruit par un couple qui avait déjà commis l’hôtel Talisman, dans le centre du Caire, et la Villa Belle Epoque, dans le quartier résidentiel de Maadi, amoureusement aménagée par Tarik et Beryl El Gindy, déjà propriétaires des bateaux Belle Epoque sur le lac Nasser. A découvrir dans notre diaporama.

Après la crise, travailler la qualité

Le nouveau ministre le dit tout net : « La qualité de notre produit doit être améliorée et nous allons travailler en ce sens ».

Un projet de réforme des normes hôtelières est en cours depuis deux ans, en coopération avec l’OMT. Un tiers des nouvelles normes seront liées aux services, à la qualité de « l’expérience » du touriste. Mounir Wissa, fondateur de l’agence Escapades s’interroge : « Si un bateau commercialise une croisière à 15 euros par jour, comment peut-il fournir de la qualité ? ».

Un hôtelier renchérit : « Toutes les chaînes haut de gamme ont un problème de positionnement car s’ils vendent une chambre 20 euros, ils ne peuvent offrir le niveau de qualité que le client attend quand il choisit un hôtel 5 étoiles ».

« Je préfère que l’on propose une prestation supplémentaire plutôt qu’une baisse de prix », insiste le ministre. Gilles Evrard, directeur général adjoint du Sheraton de Sharm-el-Sheikh, témoigne : « Notre établissement se compose de trois produits, un hôtel, notre catégorie « premium », vendu en tout inclus de luxe, des villas et un resort en deuxième ligne. Cette saison, compte tenu du faible taux d’occupation, nous avons choisi de concentrer les clients dans la partie « hôtel », pour privilégier la qualtié de leur expérience».

Au Sofitel Winter Palace, le directeur général a lui aussi choisi de fermer les Pavillons et a surclassé tout le monde : « Nous ne faisons pas beaucoup de profits mais les clients sont ravis, le bouche à oreille sera bon, c’est très important », argumente Christian Ruge.

Pour la prochaine saison, Rami Yassa, de First Travel (réceptif de Autrement l’Egypte), Nasser Kenawi, responsable de l’agence Voyageurs du Monde en Egypte, et Mounir Wissa, dont la clientèle se compose essentiellement d’agences françaises et belges à forte dominante culturelle, assurent en chœur qu’il n’est pas question de baisser les prix. Malgré la crise, la volonté de rétablir dans l’esprit du consommateur la notion du « vrai » prix d’un voyage en Egypte est là.

Merci !

Ce voyage en Egypte n’aurait pu être réalisé sans l’aide précieuse de l’Office du Tourisme égyptien, des hôtels Sheraton de Sharm el Sheikh, Sofitel Winter Palace à Louxor et El Gezirah au Caire et du consolidateur Air Masters.

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