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Virus Ebola : les navigants d’Air France entre inquiétude et raison

La chronique de Christophe Hardin


Juillet et août n’auront pas été, cette année chez Air France, cette période d’accalmie où l’on se concentre sur le programme chargé et où chacun, Direction et Syndicats, mettent entre parenthèses les dossiers chauds faisant l’objet de négociations.


Rédigé par Christophe Hardin le Dimanche 31 Août 2014

Le personnel navigant d'Air France peut faire acte de "nolontariat"’. Ce néologisme un peu bizarre pour qualifier le refus d’effectuer une rotation vers un pays qu’il considère "à risques" est bien connu des navigants - DR : Virginie Valdois, Air France
Le personnel navigant d'Air France peut faire acte de "nolontariat"’. Ce néologisme un peu bizarre pour qualifier le refus d’effectuer une rotation vers un pays qu’il considère "à risques" est bien connu des navigants - DR : Virginie Valdois, Air France
Cet été, les guerres et maintenant le virus Ebola, viennent perturber l’exploitation au sein de la compagnie Air France.

Pour les navigants commerciaux programmés sur les destinations "à risques", Lagos, Freetown et Conakry, l’inquiétude parfaitement légitime est entretenue par les syndicats de navigants qui somment aujourd’hui la compagnie de suspendre immédiatement ses vols sur ces destinations, estimant que "les mesures de protection des PNC sont dérisoires".

Tracts, appels à signer une pétition en faveur de la suspension des vols, sont régulièrement distribués à la Direction des Opérations Aériennes de la compagnie, là où partent et arrivent les hôtesses et stewards.

A l’heure où j’écris ces lignes, le Gouvernement Français vient de recommander à Air France de suspendre provisoirement ses vols vers Freetown et elle va bien sûr s’exécuter.

Pour les autres destinations touchées, Air France suivra les éventuelles recommandations du Gouvernement, mais maintient pour l’instant ses vols.

Elle s’appuie en priorité sur l’avis de l’Organisation Mondiale de la Santé qui considère comme faible, le risque de transmission du virus lors d’un voyage aérien.

Plusieurs services dédiés à la santé chez Air France

C’est vrai, Emirates et British Airways ont suspendu leurs vols vers les pays touchés par le virus.

Mais je ne suis pas sûr que ces deux compagnies aient en leur sein autant de personnes et d’instances du personnel pouvant mettre en place des moyens et assurer une veille minutieuse et permanente quant à la prévention et aux conditions de travail des salariés.

Chez Air France, plusieurs services dédiés à la santé, à la sécurité, au bien-être des salariés sont particulièrement actifs au quotidien.

Médecins, psychologues, infirmiers, sont en permanence à disposition et sont garants d’une préoccupation de tous les jours quant aux problèmes liés à la santé.

Les instances comme le CHSCT ne sont pas non plus en reste. Le visiteur qui parcourt le siège social d’air France à Roissy pourra s’amuser de voir a quel point on prend soin de sécuriser ses déplacements.

Pas un escalier sans un petit panonceau vous recommandant de vous tenir à la rampe.

Et pour ceux qui baissent les yeux en marchant, pas de problème, l’avertissement est collé sur les marches !!

Les PNC peuvent faire acte de "nolontariat"

On peut sourire face à cette multitude de précautions et de recommandation, mais cet exemple traduit bien une culture d’entreprise où la santé au travail fait l’objet d’une préoccupation majeure de la part des instances représentatives, mais aussi des services de la compagnie.

Dès lors, et s’agissant d’envoyer des salariés dans un pays où sévit un virus comme Ebola, chacune des parties va jouer sa partition.

Aux syndicats, l’appel au principe de précaution dans son application la plus stricte.

A la direction, le maintien des rotations avec un déploiement conséquent de mesures de protections, d’informations et une veille permanente quant à l’évolution de la situation.

Dans la pétition qu'il fait circuler, le SNGAF (Syndicat National du Groupe Air France) dénonce une "mise en danger GRAVE des PN de la compagnie".

Face à cette accusation sans nuance, Air France joue l’apaisement, la pédagogie et la prévention.

Les mesures qu’elle prend pour protéger ses personnels ne sont pas "des mesurettes".

Ainsi, le PN peut faire acte de "nolontariat"’. Ce néologisme un peu bizarre pour qualifier le refus d’effectuer une rotation vers un pays qu’il considère "à risques" est bien connu des navigants et fleurit régulièrement chez Air France au gré des calamités : les guerres, les épidémies ou les nuages toxiques.

Pour ceux qui acceptent de voler, et donc de faire confiance à leur entreprise, chacun a la possibilité de contacter le service médical avant sa rotation.

Le dossier de vol contient une information actualisée au jour le jour par les services santé et sécurité au travail, ainsi qu’une fiche sur la conduite à tenir en présence d’un passager pour lequel on suspecterait une infection.

Enfin, un document "Questions / Réponses" reprend l’ensemble des interrogations des PN sur Ebola, pour apporter une réponse précise.

Depuis la réapparition du virus dans les pays desservis par Air France, la compagnie organise régulièrement des audits sanitaires (le dernier ayant eu lieu au mois d’août) sur place, pour vérifier les mesures mises en place par les autorités et particulièrement le contrôle des passagers en partance sur un vol Air France.

Une épidémie hautement improbable

Force est de constater qu’à ce jour aucun incident n’est à déplorer à bord des avions d’Air France.

Il y a bien eu, le 20 août dernier, une alerte sur un vol en provenance du Nigeria, mais assez vite le diagnostic d’une gastro s’est confirmé.

A bord, et si malgré les contrôles, un doute s’instaurait sur l’état de santé d’un passager, les PNC disposent de tout le matériel pour se protéger et isoler la personne.

Bien sûr, un passager en période d’incubation et donc non contagieux, ne constituera pas un danger pour l’équipage, mais pourrait développer la maladie une fois sur le sol européen.

A ce sujet, on a entendu évidemment les habituels aboyeurs appelant à fermer les frontières et refouler tout le monde…Mieux vaut je le crois faire confiance à un spécialiste.

Pierre-Marie Girard, Chef du service des maladies infectieuses et tropicales à l’hôpital Saint-Antoine de Paris, nous rassure à ce sujet. "Il n’est pas nécessaire de fermer les frontières, ce serait une mesure totalement démesurée."

Et de confirmer que la France est en mesure de se prémunir de la maladie et d’une épidémie qu’il juge hautement improbable.

Pour l’Afrique, espérons que comme ce fut le cas pour les épidémies précédentes, les moyens exceptionnels mis en place par les ONG, autorités sanitaires locales et surtout l’ONU, contribueront à contenir efficacement le virus d’ici peu.

C’est peut-être juste à ce moment que plus au nord, se réveillera Bardarbunga.

Non ce n’est pas un nouveau virus mais le petit frère d’Eyjafjoll, (quelle famille !).

S’il vous plait Dame Nature, un peu de répit ! Et bonne rentrée !

Virus Ebola : les navigants d’Air France entre inquiétude et raison
Christophe Hardin a à son actif plus de vingt années au service de plusieurs compagnies aériennes.

Il est le créateur du site www.terciqual.fr partenaire des transporteurs pour l'évaluation de la qualité, le respect des standards de service et le professionnalisme des équipes au contact du passager.

Il dispense également des conseils aux postulants à la fonction de PNC pour optimiser leur candidature et une préparation adaptée et efficace.

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