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Le courage politique, le carburant qui manque au secteur aérien ? 🔑

L'Ă©dito de Christophe Hardin


Plus que les carburants bio, plus que l’hydrogène, le courage politique est peut être finalement le carburant dont le secteur aérien a le plus besoin en ce moment pour continuer d’exister.


Rédigé par le Lundi 30 Janvier 2023

Les politiques, ceux qui sont aux manettes, doivent s’emparer du sujet et surtout afficher beaucoup plus clairement leurs convictions. - Depositphotos.com Auteur malpetr
Les politiques, ceux qui sont aux manettes, doivent s’emparer du sujet et surtout afficher beaucoup plus clairement leurs convictions. - Depositphotos.com Auteur malpetr
L’affaire est entendue. Après une interruption historique du transport aérien, la fête est finie pour ceux qui pensaient pouvoir aller cracher sur sa tombe.

Les adeptes d’un totalitarisme écologique, si détestablement théorisé par madame la Maire de Poitiers, dans sa célèbre et mortifère tirade au sujet des rêves d’enfants.

Le transport en avion continue de tracer sa route. Et dans les 30 années à venir, qu'on le veuille ou non, de plus en plus de personnes l’utiliseront, que ce soit pour les voyages d’agréments, d’affaires ou de logistique.

Mais derrière les enjeux liés au développement du transport aérien, il y a ceux, fondamentaux, de l’indépendance et de la transition énergétique qu’il faut organiser.


Transformer les peurs en espoir

Cela sera plus difficile sans la caution totale, financière et morale, de la puissance publique pour transformer les peurs en espoir, déconstruire les fantasmes et aller avec confiance vers le futur.

Les politiques, ceux qui sont aux manettes, doivent s’emparer du sujet et surtout afficher beaucoup plus clairement leurs convictions.

Aucun de nos dirigeants, (et c’est tant mieux), ne croit en la décroissance. Ils sont plutôt convaincus d’une croissance qualitative, celle qui va créer des emplois et remplacer progressivement ce qui est polluant.

Un enthousiasme ostensible à ce sujet est cependant considéré comme dangereux pour le pouvoir. Prière de ne pas en faire trop sous peine de perdre des voix…

Trop d’ambiguïté

On préfère cultiver l’ambiguïté. Celle dont « on ne sort qu’a ses dépens » formule attribuée au cardinal de Retz.

Dans leurs congrès, le ministre des Transports flatte les professionnels, se félicite de « constater que le secteur aérien n’est pas près de disparaitre », que « l’avion est un besoin au service de la liberté. »

Dans des éditoriaux assez confidentiels, il loue « les nombreuses entreprises de premier plan dont nous disposons » pour réussir la transition écologique.

Mais quand Bruxelles a dit "oui" à Paris (sous certaines conditions) à l'interdiction de vols domestiques en France, en cas d'alternative ferroviaire de moins de 2H30, le communiqué de presse du ministre a salué « une avancée majeure »

Prendre acte et déclarer publiquement qu’on mesurera l’efficacité de la mesure à l’usage comme le recommande la commission aurait été plus juste que ce communiqué en forme de connivence avec ces écologistes adeptes de la décroissance et des interdictions tous azimuts.

MĂŞmes causes mĂŞmes effets

Ces gens, arc-boutés sur une idéologie en grande partie responsable de la crise énergétique actuelle prennent la responsabilité de reproduire le même schéma dans les années qui viennent et concernant l’énergie décarbonée.

En effet, que s’est-il passé il y a vingt-cinq ans ? L'écologie politique a mis la pression pour abandonner le nucléaire et diaboliser cette énergie décarbonée.

Pour des raisons électoralistes bon nombre de gouvernements en Europe ont cédé. Par manque de courage et aussi de clairvoyance, on a donc fermé des centrales nucléaires, abandonné les projets portant le nucléaire du futur comme Superphénix (à la demande des verts en 1997) on s’est tourné vers le charbon et le gaz russe.

Si aujourd’hui cette même idéologie prend le pouvoir, les mêmes causes produiront les mêmes effets : risque de pénurie, retard, perte de compétitivité et dangereuse dépendance.

L’exemple de l’Occitanie

Refuser la décroissance, et l’écologie punitive, assumer publiquement d’aider le transport aérien, croire et financer sa transition est pourtant une posture qui peut payer, même électoralement.

Carole Delga, présidente de la nouvelle région Occitanie depuis 2016 a, je le crois, montré l’exemple.
Femme avec une sensibilité plutôt à gauche, quel a été son discours lorsqu’en 2021 lorsqu'il a fallu remettre en jeu son mandat ?

Celui du courage, sans ambiguïté, sans démagogie et sans compromissions avec les extrêmes de chaque côté de l’arc républicain.

Dans cette région où Airbus et ses fournisseurs font partie de la vie de beaucoup de familles, elle s’est rangée résolument et ouvertement au côté du secteur aéro.

A cette époque, et en plein Covid, un plan de plusieurs milliards avait été mis en place pour le secteur aéronautique qui s’effondrait.

Aussitôt, Julien Bayou Les Verts (EELV), s’est dit "scandalisé" que l’État "aide autant" les grands groupes du secteur aérien (Air France, Airbus).

Qu’a répondu Madame Delga qui connait ses dossiers ? Que le plan était indispensable et même : « pas suffisamment dimensionné, financièrement par rapport aux enjeux de la filière. »…. Pour aider le Fleuron de notre souveraineté industrielle » … Pour « faire de la France et de l'Europe le leader de l'avion vert ».

Et d’ajouter, toujours pendant sa campagne : « Je veux un pays qui sache concilier économie et écologie, qui aime l’entreprise, parce que pour répartir les richesses avec justice, il faut d’abord les créer. »

Quand EELV, par les postes alléchés, est venu lui proposer un ticket pour gagner au deuxième tour, elle les a remerciés gentiment mais fermement.

b[Autour de son projet qu’elle décrivait comme « écologique et citoyen qui répond à l’urgence écologique » sont venus s’agréger des gens de plusieurs sensibilités y compris des écologistes… raisonnables.]b

Et oui, aider Airbus quand il le faut peut faire partie d'un projet écologique. Carole Delga a renvoyé dos à dos les adeptes de la décroissance et ceux qui pensent que financer le secteur aérien « c’est permettre à la bourgeoisie nationale de se maintenir en bonne position sur le marché international à l’heure d’une crise mondialisée » (sic)

Résultat : Carole Delga est la présidente de région la mieux élue en 2021. Le courage contre la démagogie et les compromissions électorales a payé.

A bon entendeur, salut.

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Tags : aerien
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