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Les JO 2024 à Paris, une aubaine pour l’emploi dans le tourisme ?

30% de retombée économique pour le tourisme


Sur les cinq à onze milliards d'euros de retombées économiques estimées par le comité d'organisation des JO, le tourisme est le secteur qui en profiterait le plus, avec 30% de retombées. L’emploi notamment en sortirait gagnant.


Rédigé par le Lundi 29 Janvier 2018

JO 20204 : entre 119 000 créations d’emplois équivalents temps plein selon la fourchette basse, à près de 247 000 emplois pour la partie haute dans la construction, l’organisation et le tourisme - Photo paris2024
JO 20204 : entre 119 000 créations d’emplois équivalents temps plein selon la fourchette basse, à près de 247 000 emplois pour la partie haute dans la construction, l’organisation et le tourisme - Photo paris2024
Le secteur du tourisme devrait largement profiter de l’accueil des Jeux olympiques à Paris, en 2014, si l’on en croit une étude d’impact du Centre de Droit et d’Economie du Sport publiée en 2016.

Difficile de se projeter en 2024, à l’aube de l’année 2018. Cependant l’organisation d’un événement sportif de cette ampleur attirera assurément de nombreux visiteurs sur le territoire. Et pour les accueillir au mieux, il faudra embaucher. L’étude prévoit entre 119 000 créations d’emplois équivalents temps plein selon la fourchette basse, à près de 247 000 emplois pour la partie haute dans la construction, l’organisation et le tourisme.

« Forcément, il y aura une hausse de l’activité dans tous les secteurs et des embauches. Mais des embauches précaires, un ou deux mois avant et pendant les JO », affirme Mumtaz Teker, président de Partir en France, administrateur des Entreprises du voyage et à la tête de Magic Ways. Difficile pour l’heure de donner un chiffre.

« Les besoins de mobilités des visiteurs, des athlètes, des médias et du comité d’organisation mais aussi des divers partenaires et sponsors seront importants, affirme Cyril Darbier, président de la Commission Tourisme de la Fédération Nationale des Transports de Voyageurs (FNTV). De nombreux transferts auront lieu des gares, aéroports, zones hôtelières vers les sites des épreuves lors de la période intense du 2 au 18 août 2024 pour les Jeux Olympiques, mais également lors des compétitions paralympiques du 5 au 14 septembre 2024 ».

Le constat est le même du côté de l’Union des Métiers et des Industries de l'Hôtellerie (UMIH). « Ça va complétement bouleverser les habitudes d’un mois d’août habituel. On va être obligé de faire du yield, il y aura un impact sur les prix », constate Jean-Marc Banquet d’Orx, président UMIH Ile de France.

Et côté emploi ? « J’ai interrogé le groupe Gasté, propriétaire de plusieurs bars dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés, ils envisagent de recruter 50% d’extras maîtrisant des langues étrangères, en plus de leurs employés permanents », donne-t-il à titre d’exemple.

S’adapter à l’afflux de visiteurs

Cyril Darbier, Président de la Commission tourisme de la FNTV. - FNTV
Cyril Darbier, Président de la Commission tourisme de la FNTV. - FNTV
« Lors de l’EURO de Football en 2016, les très jeunes lignes de « cars Macron » ont vu leur fréquentation exploser. Dans le cas d’une intensification de l’offre de transports à l’occasion des JO, les besoins de conducteurs, de personnels techniques, commerciaux et d’encadrements vont effectivement augmenter", expose le président de la Commission Tourisme de la FNTV.

Côté transport, le recrutement de personnel s’annonce compliqué. Aujourd’hui déjà, les entreprises ont des difficultés très importantes à pourvoir leurs besoins en conducteurs.

La FNTV s’est engagée aux côtés des autres organisations professionnelles de la branche (FNTR, TLF, CSD) dans l’initiative TREMPLIN (transport emploi innovation) : une démarche d’ampleur pour inciter de nouveaux profils à rejoindre le métier complétée par un important programme de formations de candidats.

A la FNTV, on espère que les pouvoirs publics auront anticipé et accompagné le développement de structures d’accueil supplémentaires, pour favoriser un boom d’activité et sa fluidité. « Il est particulièrement important de concentrer les efforts sur les pôles multimodaux et gares routières, mais aussi d’intégrer davantage les véhicules de transports collectifs dans les flux de circulations, par exemple grâce à l’ouverture des voies de bus aux véhicules de tourisme. A défaut, les phénomènes de saturation diminueront la pertinence de nos efforts de mobilisation en faveur d’un accueil de qualité. »

Le fameux boom d’activité se produirait sur tout le territoire. Les agences réceptives de la France entière vont profiter de l’afflux de visiteurs selon les professionnels du tourisme. Marseille se réjouit d'accueillir les épreuves de voile. Plusieurs événements seront organisés en amont autour des sports à voile. La Ville va gagner en notoriété. En termes d'accueil touristique, "de nouveaux services seront proposés. Il faut que cela profite au tissu local", explique Maxime TISSOT, directeur général de l'Office de Tourisme & des Congrès de Marseille.

« Nous allons devoir changer nos méthodes de travail, nous adapter pendant cette période », remarque Mumtaz Teker, président de Partir en France.

Changer le sens des visites des autocaristes, allonger les plages horaires d’ouverture des bars et restaurants, suspendre les jours de fermeture des musées… Autant de pistes, auxquelles les professionnels du tourisme réfléchissent.

Chez Magic Ways, de nouvelles destinations sont à l’étude. « Nous sommes spécialistes des excursions vers Disney, Versailles et la Tour Eiffel, mais les places sont limitées. »

« Des démarches spontanées de créations d’offres sont imaginables et n’ont comme limite que la créativité de nos adhérents et de leurs clients », note le président de la Commission Tourisme de la FNTV.

Une hausse de l’activité ? Quid des croisières sur la Seine ?

Pour les Vedettes de Paris, situées au pied de la Tour Eiffel, le mois d’août 2024 risque de compliquer leur activité. « Les JO s’organisent autour de l’axe Seine et des compétitions ont lieu sur la Seine, au vu des installations, nous devrions être délocalisés », explique Mona Karaa, responsable marketing des Vedettes de Paris. Un frein à l’activité quand on sait que « 75% de nos clients viennent avant ou après une visite de la Tour Eiffel faire une croisière. »

Pas sûr non plus que le touriste venu assister aux JO soit tenté par une croisière sur la Seine. « En 2016, lors de la Coupe d’Europe nous avons connu une baisse de notre activité. Pourtant, situé au pied de la fan zone, on attendait ce public. Ça a même été plutôt négatif, le mois de juin est un mois important pour nous, notre clientèle classique n’était pas au rendez-vous. »

Le spécialiste de la croisière fluviale relativise. « Les JO vont apporter un très beau rayonnement, à l’international, de Paris. Il y aura un regain d’intérêt pour Paris en amont et en aval de l’événement », espère Mona Karaa.

A lire demain : Croisière sur la Seine : Les JO, le grain de sable du tourisme fluvial ?

Un effet bénéfique sur le long terme ?

Selon l’étude d’impact, l’accueil des JO aurait un important effet levier au niveau du tourisme post-Olympique. En témoigne l’expérience vécue par Londres, ville hôte des JO en 2012.

« Il s’agit d’un vecteur de communication important pour la « destination France ». Il est donc primordial que tous les acteurs de la filière du tourisme offrent des services de qualité car les visiteurs sauront dire si la France est une destination accueillante », selon Cyril Darbier.

Les JO se déroulent sur une période courte, d’un mois. « On ne va pas former du personnel pour un laps de temps si court », s’inquiète Jean-Marc Banquet d’Orx, président UMIH Ile de France.

Pour Mumtaz Teker, la capitale, avec ou sans les JO, aura toujours son public. « Cependant, les infrastructures réalisées pour les JO permettront de mettre en place de nouvelles manifestations qui contribueront à faire venir les touristes, reconnait-il. J’espère que nous retrouverons les chiffres d’avant 2015. »

« Les JO précédents auront lieu au Japon. Les destinations asiatiques sont plutôt réputées pour leur hospitalité et leur haut niveau de qualité d’accueil. Nous serons donc jugés sur notre capacité à être à la hauteur de l’accueil qui aura été offert au Japon et être en phase avec la réputation du « savoir-vivre à la française », conclut Cyril Darbier.

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