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Production : « Juillet sera mauvais et la saison se fera sur le mois d’août... »

les recettes anti crise des petits producteurs


Comment les tour-opérateurs de taille moyenne gèrent-ils la crise ? Réduire la voilure comme le font souvent les grands groupes, cela revient vite à mettre en péril l’entreprise lorsqu’on est petit. Chaque tour opérateur interrogé avance ses propres recettes, mais au global, la spécialisation de la production et le canal internet sont devenus des must.


Rédigé par Geneviève BIEGANOWSKI le Jeudi 18 Juin 2009

« Certaines destinations souffrent davantage que d’autres. Le seul axe qui n’est pas bradé, c’est la Turquie. La Croatie et la Crète démarrent à la mi-juillet, Ténérife et Malaga sont au même niveau que l’année dernière tandis que Palma
« Certaines destinations souffrent davantage que d’autres. Le seul axe qui n’est pas bradé, c’est la Turquie. La Croatie et la Crète démarrent à la mi-juillet, Ténérife et Malaga sont au même niveau que l’année dernière tandis que Palma
Plantons le décor de l’été avec la production traditionnelle balnéaire du bassin méditerranéen, transport charter à la clé.

Le consolidateur Gestair qui travaille pour les plus grands producteurs (Thomas Cook, Club Med, Look Voyages, Fram, etc) est parti pour les plans de vols de la saison d’été avec une réduction de 20% de la capacité affrétée par rapport à l’été 2008.

Et Süleyman Anilmis, le patron de Gestair confirme que cette baisse de la programmation est en adéquation avec la baisse de la demande actuelle.

« Avril a été bon, mai et juin sont pourris comme d’habitude, juillet sera mauvais et la saison se fera sur le mois d’août.

La saison se fera sur le mois d’août

Certaines destinations souffrent davantage que d’autres. Le seul axe qui n’est pas bradé, c’est la Turquie. La Croatie et la Crète démarrent à la mi-juillet, Ténérife et Malaga sont au même niveau que l’année dernière tandis que Palma traîne un peu ».

L’Espagne, c’est justement le terrain de jeu de Mundicolor. Et Pierre Banlin, le responsable commercial, reconnaît un retard des bookings de 25% à la fin du mois de mai, en ligne avec la moyenne de la profession. Mais cette baisse n’est pas entièrement imputable à la crise.

Mundicolor qui ne vend qu’en B2C pêche par manque d’équipement informatique adéquat. « La crise a d’ailleurs aidé à la prise de décision des actionnaires espagnols d’investir dans un site B2B performant qui permettra aux agents d’effectuer du dynamic packaging. Cela devrait donc s’arranger à la rentrée ».

Autre solution envisagée pour remonter la pente, le développement d’un volume d’hôtels balnéaires de moyenne gamme, proposés sans transport. Mais cela, ce sera pour l’été prochain…

Christophe Sentuc contre le marketing à outrance...

En attendant, Mundicolor multiplie les messages aux agents via sa newsletter et son journal des promos, et les stimule en organisant des concours.

Justement, le marketing à outrance, Christophe Sentuc, le directeur de Terre Voyages et Fleuves du monde est contre. Cela ne correspond pas à la programmation très ciblée des différentes productions de l‘entreprise.

Les agences qui revendent la production viennent chercher cette originalité. Il n’est donc pas la peine de le leur rappeler. Et sans le moindre appel du pied, le canal B2B n’en représente pas moins 15% du chiffre d’affaires.

Le chiffre d’affaires de l’entreprise est en baisse mais ce n‘est pas non plus la crise qui fait sentir son impact. « Nous avons souffert et nous souffrons encore sur Terre Malgache qui représente 20% du chiffre d’affaires total.

Devant les remous sociaux, nous avons arrêté les ventes avant même que le Ceto fasse ses recommandations. Et nous avons repris avant les autres quelques voyages en individuel sur des itinéraires dont nous sommes sûrs ».


En attendant, l’entreprise a du se séparer d’un employé sur cette production. Quant à la crise même, Christophe Sentuc en estime l’effet entre -5 et - 10% sur le carnet de commande. Et la production diversifiée permet aussi d’en atténuer les effets.

Le ''à la carte'' est devenu une arme contre la crise

« Fleuves du monde se réveille. Les bateaux de petites unités dont nous sommes propriétaires sur le Mekong et sur le Nil ont sauvé l’année. Tous comptes faits, l’été finit tout de même par se remplir et je vois du ciel bleu sur l’automne ».

Une diversification sur la production à la carte, c’est également ce qui permet à Visiteurs, jusque là spécialiste des circuits groupes, de continuer à progresser.

« Le à la carte n’était pas une arme contre la crise lorsque nous l’avons lancée l’année dernière mais elle l’est devenue », estime Philippe Marquenet, le directeur commercial du tour-opérateur spécialiste de l’Asie.

L’ultra spécialisation porte aussi ses fruits chez Croisitour, l‘un des rares producteurs de taille moyenne à être resté indépendant. Sur les destinations classiques comme le Maroc, Croisitour ne cherche plus à se battre frontalement avec les gros industriels. « Le Maroc chez nous c’est en circuit privatif avec guide et chauffeur ».

Mais c‘est surtout le canal internet qui permet de traverser la crise plus sereinement. « La décision stratégique a été prise il y a trois ans de la mise en place d’une équipe multimédia pour travailler au développement de 16 sites ultra spécialisés soit sur une destination (Dubai, l‘Algérie, le Maroc), soit sur une typologie de clientèle (les seniors, les gays, etc », explique Bruno Menu, le responsable commercial.

Starter a simplement réduit l’offre

Certains de ces sites sont en relais avec d’autres intervenants comme les wedding planners, par exemple, pour les voyages de noces inclus sur les listes de mariage.

« Ce canal de diffusion ne compense peut-être pas entièrement la baisse du chiffre d’affaires réalisé de façon plus classique avec les agences de voyages du fait de la crise, mais il la compense partiellement ».

Le profil des forces vives de l’entreprise s’en est trouvé changé. Sur la trentaine d’employés au total, une dizaine est dédiée à l’animation et la gestion des sites.

Autre entreprise indépendante et spécialiste du moyen courrier dans l’Est de la France, Starter n’a pas modifié particulièrement la typologie de la production, il a simplement réduit l’offre.

« L’avantage d’être proche du marché allemand qui a généralement un temps d’avance sur le marché français, c’est que nous avons vu ce qui se passait là-bas et nous avons calqué notre production été en conséquence.

C’est-à-dire qu’elle a été allégée de 20% par rapport à l’été 2008 »
, explique Thomas Giband, responsable marketing « avec des tarifs qui peuvent tenir la route face à la concurrence des gros industriels ».

Et pour le reste, Starter joue la réactivité. Le début de saison a été correct grâce aux promos de dernière minute. « Et nous continuons sur la même lancée, c’est-à-dire qu’en ce moment, nous concentrons nos efforts sur les ventes de juillet ».

La spécialisation mono produit n’est pas toujours la panacée. Exemple, Athaneum dédié à la vente de croisières.

Athaneum : « Nous avons eu un début de saison difficile »

« Nous avons eu un début de saison difficile », reconnaît Jean-Michel Petit. Athaneum a été contraint à renégocier certains allottements avec les croisiéristes. « Notre clientèle qui est composée de CSP+ est touchée comme tout le monde ».

Avec tout juste un exercice et demi depuis le rachat de l’entreprise, Jean-Michel Petit et son associé auraient pu espérer meilleure conjoncture, et il avoue examiner actuellement diverses solutions pour alléger les coûts fixes même si la trésorerie reste solide.

Une chose est sûre, le couperet ne tombera pas sur l‘équipe de six employés.

Chez Gaeland Ashling, spécialiste de la Grande-Bretagne et de l’Irlande, Nicolas Julien, le Pdg, tente aussi réduire les coûts fixes. « Tout ce qui peut être renégocié, le sera ».

Mais il ne veut pas toucher au service réservation, essentiel pour répondre aux demandes à la carte. Seuls les deux employés qui ont quitté le service pour convenance personnelle n’ont pas été remplacées.

Pas question de toucher non plus à la brochure qui est jugée comme un élément essentiel de la vente sur des produits aussi particuliers.

Difficile aussi de jouer sur les prix : « Jusqu’à maintenant, les B&B, les cottages de vacances et les hôtels de ces destinations ne sont pas enclins à faire des promotions. Quelques hôteliers irlandais commencent seulement à vouloir bouger ».

Nicolas Julien compte surtout sur la réaction des clients en dernière minute. « Nous avons fait beaucoup de devis, il s’agit maintenant que les clients se décident. J’ai eu un dossier à 30 000 euros qui a pris quatre mois pour se concrétiser ! ».

En attendant, il constate une baisse du chiffre d’affaires qui varie autour de -10% par rapport à l’année dernière. Un écart que d’aucuns considéreraient comme enviable….

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