"en même temps, s'il n'est pas un producteur ami et qu'il réduit nos commissions, alors nous pourrions devenir un peu tour-opérateur, sur des vols ponctuels" estime François Piot (Prêt à Partir) - Depositphotos @cifotart
TourMaG.com - Tout le secteur se gargarise d'une reprise très forte, voire même trop forte par rapport aux capacités de réamorçage de l'activité. Qu'en est-il pour Prêt à Partir ?
François Piot : La reprise est bonne, plutôt bonne.
Nous sommes sur des niveaux comparables à ceux de 2019. Il y a beaucoup de monde dans les agences, nous retrouvons des volumes de ventes intéressants, avec de nombreux dossiers
Nous avons dans le même temps, moins de salariés dans les agences, donc tout le monde est un peu débordé. Nous ne pouvions pas rêver mieux.
TourMaG.com - Vous attendiez-vous à un redémarrage aussi rapide ?
François Piot : Nous savions que les clients avaient envie de partir.
Nous avions déjà eu des indications sur la qualité de la reprise, à l'automne dernier, avant que le variant omicron ne débarque. Nous avions connu des mois de septembre et octobre plutôt encourageants.
Si la reprise est vraiment excellente, il reste un produit à la traîne : les GIR en autocar. Cela repart moins bien, en raison d'une clientèle plus âgée qui n'a pas encore pris la décision de repartir.
Il y a moins de voyages sur le départ de ce type, avec en plus des effectifs réduits.
François Piot : La reprise est bonne, plutôt bonne.
Nous sommes sur des niveaux comparables à ceux de 2019. Il y a beaucoup de monde dans les agences, nous retrouvons des volumes de ventes intéressants, avec de nombreux dossiers
Nous avons dans le même temps, moins de salariés dans les agences, donc tout le monde est un peu débordé. Nous ne pouvions pas rêver mieux.
TourMaG.com - Vous attendiez-vous à un redémarrage aussi rapide ?
François Piot : Nous savions que les clients avaient envie de partir.
Nous avions déjà eu des indications sur la qualité de la reprise, à l'automne dernier, avant que le variant omicron ne débarque. Nous avions connu des mois de septembre et octobre plutôt encourageants.
Si la reprise est vraiment excellente, il reste un produit à la traîne : les GIR en autocar. Cela repart moins bien, en raison d'une clientèle plus âgée qui n'a pas encore pris la décision de repartir.
Il y a moins de voyages sur le départ de ce type, avec en plus des effectifs réduits.
"Pour la première fois, nous nous sommes engagés sur un vol"
TourMaG.com - Dernièrement, Emmanuel Foiry, le patron de Kuoni France pointait du doigt des difficultés à destination, en raison d'un manque de salariés dans les infrastructures touristiques. Pointez-vous d'autres problèmes pour l'été à venir ?
François Piot : Il est un autre point assez peu soulevé jusqu'ici.
Quand vous programmez et que vous voulez affréter, nous allons faire face à un manque d'offres, pour la saison estivale. Certains tour-opérateurs n'ont pas remis en place toute l'offre qu'ils avaient par le passé, ils ont clairement peur de prendre le risque d'affréter.
Pour tout vous dire, pour la première fois nous nous sommes engagés sur un vol. Nous n'avions pas fait ça depuis très longtemps. Nous nous sommes engagés sur un vol entier de Top Of Travel, à destination du Portugal, en septembre 2022.
C'est le genre d'actions que nous ne faisions pas par le passé et clairement, l'engagement peut faire évoluer le modèle économique du réseau. Le distributeur prend des risques et il doit être rémunéré pour cela.
TourMaG.com - L'année dernière vous nous aviez fait part de votre inquiétude concernant l'aéroport de Metz qui est totalement délaissé par TUI France et les autres grands tour-opérateurs de la région. Votre engagement correspond-il à ce manquement dans la région ?
François Piot : Nous constatons en effet des reports de Metz vers l'aéroport de Vatry.
Pour information, Top Of Travel nous avait laissé ce vol en exclusivité. Nous avions bien commencé à le remplir et nous nous sommes dits que si nous n'avions que des clients de Prêt à Partir dans l'avion, ce serait pas mal pour l'image.
"Nous pourrions devenir un peu tour-opérateur, sur des vols ponctuels..."
TourMaG.com - Cela peut vous donner des idées pour l'été en raison du manque d'offre ?
François Piot : Une chose est sûre, nous devons être inventifs et que le modèle s'hybride.
Je ne suis pas fermé à ce que le distributeur prenne des risques, mais nous devons récupérer des avantages, des marges meilleures ou des exclusivités sur des produits. Il faut que nous travaillions main dans la main.
Certains tour-opérateurs ont essayé de crisper les relations pendant la crise sanitaire, par rapport aux délais de paiement ou encore de baisse de rémunération, c'est absurde.
Nous avons tous ensemble besoin de la même chose : de clients ! Ils sont prêts à payer, tout le monde comprend qu'il y a de l'inflation. Nous ne devons pas nous battre, mais coopérer.
TourMaG.com - Seriez-vous en capacité de développer les engagements dans l'aérien ?
François Piot : C'est une arme qui peut servir à double titre.
Tout d'abord l'engagement permet de diminuer les risques du TO et de l'aider à poser les vols. Et en même temps, s'il n'est pas un producteur ami et qu'il réduit nos commissions, alors nous pourrions devenir un peu tour-opérateur, sur des vols ponctuels.
TourMaG.com - Au final, avec le manque d'offre et la crise, les frontières entre tour-opérateur et distributeur s'amenuisent...
François Piot : C'est le sens de l'histoire, regardez Marietton et Fram, tout le monde à son TO et ses agences.
François Piot : Une chose est sûre, nous devons être inventifs et que le modèle s'hybride.
Je ne suis pas fermé à ce que le distributeur prenne des risques, mais nous devons récupérer des avantages, des marges meilleures ou des exclusivités sur des produits. Il faut que nous travaillions main dans la main.
Certains tour-opérateurs ont essayé de crisper les relations pendant la crise sanitaire, par rapport aux délais de paiement ou encore de baisse de rémunération, c'est absurde.
Nous avons tous ensemble besoin de la même chose : de clients ! Ils sont prêts à payer, tout le monde comprend qu'il y a de l'inflation. Nous ne devons pas nous battre, mais coopérer.
TourMaG.com - Seriez-vous en capacité de développer les engagements dans l'aérien ?
François Piot : C'est une arme qui peut servir à double titre.
Tout d'abord l'engagement permet de diminuer les risques du TO et de l'aider à poser les vols. Et en même temps, s'il n'est pas un producteur ami et qu'il réduit nos commissions, alors nous pourrions devenir un peu tour-opérateur, sur des vols ponctuels.
TourMaG.com - Au final, avec le manque d'offre et la crise, les frontières entre tour-opérateur et distributeur s'amenuisent...
François Piot : C'est le sens de l'histoire, regardez Marietton et Fram, tout le monde à son TO et ses agences.
"Je lance un petit avertissement : nous pouvons faire le métier de TO"
TourMaG.com - Cela vous donne des idées ?
François Piot : Je n'ai pas envie de devenir tour-opérateur.
L'idéal est plutôt une hybridation, avec une prise de risque partagée, entre la production et la distribution. Nous travaillons très bien avec Luxair, un TO qui va faire une très belle année, puisqu'il n'y a plus rien depuis Metz.
Que chacun reste dans son métier, me va très bien.
Mais voilà , je lance un petit avertissement aux tour-opérateurs qui voudraient se faire une santé en nous enlevant des points de commission, nous pouvons aussi faire leur métier, même si ce n'est pas notre métier.
TourMaG.com - Les tour-opérateurs n'ont eu de cesse de réduire leur prise de risque, depuis des années et proposant maintenant des vols sur des low cost...
François Piot : C'est vrai.
Après en province, l'affrètement est précieux, car sinon nous n'avons plus rien. Puis vous savez le fait, d'avoir un vol en exclusivité, cela nous rapporte des clients, c'est un deal gagnant - gagnant.
En province, les clients choisissent avant tout l'aéroport de départ, puis les dates et enfin la destination.
François Piot : Je n'ai pas envie de devenir tour-opérateur.
L'idéal est plutôt une hybridation, avec une prise de risque partagée, entre la production et la distribution. Nous travaillons très bien avec Luxair, un TO qui va faire une très belle année, puisqu'il n'y a plus rien depuis Metz.
Que chacun reste dans son métier, me va très bien.
Mais voilà , je lance un petit avertissement aux tour-opérateurs qui voudraient se faire une santé en nous enlevant des points de commission, nous pouvons aussi faire leur métier, même si ce n'est pas notre métier.
TourMaG.com - Les tour-opérateurs n'ont eu de cesse de réduire leur prise de risque, depuis des années et proposant maintenant des vols sur des low cost...
François Piot : C'est vrai.
Après en province, l'affrètement est précieux, car sinon nous n'avons plus rien. Puis vous savez le fait, d'avoir un vol en exclusivité, cela nous rapporte des clients, c'est un deal gagnant - gagnant.
En province, les clients choisissent avant tout l'aéroport de départ, puis les dates et enfin la destination.
Achat d'agence : "nous sommes toujours à l'écoute"
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Agence de Voyages : et si vous changiez de business modèle ?
TourMaG.com - Après deux années compliquées, vous semblez avoir repris du poil de la bête. Pourriez-vous reprendre des agences ?
François Piot : Nous sommes toujours à l'écoute du marché.
Je pense que des agences de voyages seront à vendre dans les semaines et mois qui viennent. Nous sommes dans une logique de croissance externe, mais pour l'heure, il n'y a rien de fait.
C'est juste une perspective.
TourMaG.com - Vous ne vous êtes pas présenté à la candidature de l'APST. Pourquoi ?
François Piot : Je suis toujours au comité des risques et je ne préfère ne pas mélanger les genres.
Les décisions sont soumises au bureau et au conseil d'administration, je ne peux pas être juge et partie.
TourMaG.com - Comment jugez-vous le niveau des débats ?
François Piot : Je n'ai pas tout suivi. Par contre je soutiens la candidature de Mumtaz Teker.
Après j'ai suivi le sujet de Laurent Abitbol sur la limitation du montant garanti. C'est très intéressant, mais cela me parait anticonstitutionnel par rapport au droit européen.
L'important est d'avoir une équipe compétente pour la suite, car il y a du boulot.
François Piot : Nous sommes toujours à l'écoute du marché.
Je pense que des agences de voyages seront à vendre dans les semaines et mois qui viennent. Nous sommes dans une logique de croissance externe, mais pour l'heure, il n'y a rien de fait.
C'est juste une perspective.
TourMaG.com - Vous ne vous êtes pas présenté à la candidature de l'APST. Pourquoi ?
François Piot : Je suis toujours au comité des risques et je ne préfère ne pas mélanger les genres.
Les décisions sont soumises au bureau et au conseil d'administration, je ne peux pas être juge et partie.
TourMaG.com - Comment jugez-vous le niveau des débats ?
François Piot : Je n'ai pas tout suivi. Par contre je soutiens la candidature de Mumtaz Teker.
Après j'ai suivi le sujet de Laurent Abitbol sur la limitation du montant garanti. C'est très intéressant, mais cela me parait anticonstitutionnel par rapport au droit européen.
L'important est d'avoir une équipe compétente pour la suite, car il y a du boulot.
Publié par Romain Pommier
