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Tourisme franco-français : nouvelle vague ou lame de fond ? 🔑

L'Ă©dito de Jean da Luz


Si les revenge-travellers sont légion cette année, frustrés par plus de 24 mois de disette, nos compatriotes sont de plus en plus nombreux à arpenter en long, en large et en travers, les innombrables richesses de la Doulce France. Cette tendance devrait se développer encore dans les mois et les années à venir, avec l’évolution des conditions climatiques et l’attrait croissant pour le tourisme de proximité.


Rédigé par le Dimanche 24 Juillet 2022

Le tourisme franco-français a le vent en poupe... - DR : DepositPhotos.com
Le tourisme franco-français a le vent en poupe... - DR : DepositPhotos.com
On s’attend à des records de fréquentation cette année en France… par les Français !

Depuis deux ans, ils n’ont jamais été aussi nombreux à découvrir leur pays.

Bien entendu, ce n’est pas nouveau : le tourisme hexagonal est depuis longtemps supérieur à celui des voyageurs qui partent hors de nos frontières.

Il devrait s’accroître encore cette année, en raison de plusieurs phénomènes qui, peu à peu, bouleversent leurs habitudes. Parmi ceux-ci, il y a un élément intangible : l’incroyable richesse et le potentiel de la destination.

C’est probablement un des pays au monde qui offre la plus grande variété de séjours et de loisirs possibles. De la culture au patrimoine en passant par l’exotisme des DOM-TOM, notre pays est une sorte d’échantillon à échelle réduite du tourisme mondial.

Et, bien entendu, ce n’est pas un hasard s’il figure dans le peloton de tête des pays les plus visités au monde, même s’il n’est pas celui qui enregistre le plus de recettes ni des fréquentations record, dont se gargarisent les politiques.


Les Français ont pris goût aux vacances domestiques.

On connaît l’amalgame qui consiste à mettre tous les touristes dans le même panier et à “confondre” les “nuitées” et les traversées pour se rendre dans un autre pays. Mais c’est là une autre histoire…

Parmi les facteurs qui pourraient doper le tourisme franco-français, il y a des éléments conjoncturels et des éléments structurels.

Parmi les premiers, on peut mentionner la pandémie qui a été le déclencheur de ce formidable bouleversement. Empêchés de partir en 2020 et fortement conseillés de rester en 2021 les Français ont, de gré ou de force, pris goût aux vacances domestiques.

Bien entendu, il ne faut pas exagérer : beaucoup ne s’y sont résignés qu’à contre-cœur, contraints et forcés par des mesures administratives radicales ou des frontières hermétiquement bouclées.

D’autres ont découvert avec ravissement les vacances made in France.

Tous les professionnels ont pu constater au printemps et cet été, les effets de la bombe à retardement post-covid : des résas prises d’assaut, des paniers moyens qui gonflent démesurément et une soif d’évasion que rien ni personne ne semble en mesure d’étancher.

Le tourisme mondial va subir des bouleversements notables

Oui, les voyageurs voulant voyager sont toujours là. Mais 24 mois après la crise sanitaire, cette frange d'irréductibles gaulois errants, est toujours victime des dégâts collatéraux de la Covid.

La pénurie de personnel dans les aéroports a engendré des pagailles indescriptibles, des départs ratés, des retards considérables, des vols annulés…

Bref, on est loin de l’image des vacances ou de l’évasion à laquelle on s’attendait (méritait), après deux longues années de sevrage.

Ces adeptes des destinations lointaines sont confrontés également à des facteurs plus subtiles, d’ordre psychologique. La culpabilisation de prendre un avion qui pollue pour aller bronzer sur une plage à l’autre bout de la planète.

Paradoxalement, les tarifs de l’aérien qui s’envolent, militent en faveur de cette abstention. La conjonction de ces deux facteurs devrait, mathématiquement, réduire à terme les déplacements touristiques. Or, IATA nous annonce toujours que le transport aérien mondial devrait doubler d’ici 2028. Méthode Coué ou vrai tendance ?

Si l’on y ajoute le réchauffement climatique et les prévisions apocalyptiques du GIEC (*), on comprend bien que le tourisme mondial va subir des bouleversements notables même si sa croissance est repartie brutalement en 2022, selon l'OMC. Rattrapage ou tendance de fond ?

Mais en admettant qu’une majorité écrasante de nos compatriotes prenne ses vacances dans l’Hexagone, les problèmes d'environnement de fréquentation et de pointes se déplaceront mais ne seront pas réglés pour autant.

8% du PIB et environ 20 millions d’emplois en France

Une hausse brutale des visites à des endroits déjà saturés, dont la population quadruple en été, avec tous les inconvénients que l’on imagine (sécurité, incendies, ressources…), n’est pas la solution.

Mais là n’est pas notre propos. Nous sommes à la veille de changements profonds dans notre secteur et force est de constater que nous n’y sommes pas préparés. L’été caniculaire, les problèmes sociaux, le réchauffement climatique mettent en exergue la nécessité de changer de braquet.

Le besoin de réfléchir nos métiers et le sens et l’éthique que nous devons leur donner sont autant d’éléments qui impacteront aussi nos modèles économiques.

Nous sommes assis sur une mine d’or que des dizaines de millions de visiteurs étrangers nous envient chaque année. Nous devons exploiter au mieux ce potentiel pour faire de cette friche un terreau fertile et rentable

Cette assertion concerne aussi les promoteurs de la destination (CDT, CRT, OT…) qui, hormis de rarissimes exceptions, sitôt la pandémie terminée (?), ont repris leur business as usual. Le tourisme est une industrie (presque) comme les autres : elle doit être réfléchie, organisée et mise en oeuvre avec des moyens idoines.

Cette activité représente globalement 8% du PIB et environ 20 millions d’emplois dans notre pays. Il serait temps que l’Etat et le gouvernement arrêtent de se comporter en rentiers et prennent conscience de l’importance du secteur, en lui allouant les moyens nécessaires.

Il faut un vrai plan stratégique pour le développement du tourisme, toutes composantes confondues, à l’heure où ses métiers perdent leur attractivité et les entreprises peinent à rembourser la dette (PGE) contractée pour survivre pendant la crise sanitaire.

Jean Da Luz L'éditorial de Jean Da Luz Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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