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Voyages FRAM pourrait-il disparaître du paysage des voyagistes français ?

la France rattrapée par le syndrome belge


Et si demain la distribution française n'avait plus comme alternative que de vendre TUI et Thomas Cook et Thomas Cook et TUI ? Un cauchemar ? Peut-être. Mais c'est déjà ce que vivent nos amis belges depuis pas mal d'années . La "bipolarisation" tant redoutée par Jean-Pierre Mas pourrait arriver plus vite que prévu avec la fragilisation de Voyages FRAM.


Rédigé par Jean da LUZ le Vendredi 21 Juin 2013

L'entreprise florissante et la réussite insolente d'une petite entreprise familiale devenue le leader du voyage français tourne à la déroute depuis quelques années... /photo dr
L'entreprise florissante et la réussite insolente d'une petite entreprise familiale devenue le leader du voyage français tourne à la déroute depuis quelques années... /photo dr
Qu'elles sont loin les heures de gloire du voyage à la FRAMçaise !

L'entreprise florissante et la réussite insolente d'une petite entreprise familiale devenue le leader du voyage français tourne à la déroute depuis quelques années.

Au cours des 3 dernières, le Groupe a "cramé" 70 millions d'euros !

Entre actionnaires prédateurs, querelles familiales et gestion approximative, le voyagiste toulousain est passé du stade de pépite à celui de "créance douteuse" pour les banques.

La guerre fratricide entre Georges COLSON et sa demi sœur Marie Christine CHAUBET ont fini de mettre l'entreprise à genoux. L'irrationnel a pris le pas sur les dures réalités économiques. Frère et sœur ont multiplié conflits et procès.

Georges s'est endetté plus que de raison pour reprendre vaille que vaille le contrôle du tour opérateur.

Christine s'est inclinée mais a rendu coup pour coup. Les tentatives de la concurrence pour racheter FRAM ont tourné court.

Mais peu à peu le déclin s'est installé. FRAM est devenue vieille France. Un TO à l'image désuète dont la marque réputée ne parle guère qu'à la ménagère de moins de 50 ans (plus ?).


Un business modèle intégré à contre courant de ses compétiteurs et auquel il ne manque plus que le poids du transport aérien, même si les allotements et les nombreux engagements en tiennent lieu.

Depuis 4 ans, FRAM a enclenché une spirale descendante

Internet et les nouvelles technologies ? Le voyagiste s'y est mis.

Sans grande conviction comme tout le secteur du tourisme. Il y est entré à reculons et fait en fonction de son système informatique. Pas terrible...

Depuis 4 ans, FRAM a enclenché une spirale descendante. Son bulletin de santé s’est dégradé et son matelas (confortable) de plusieurs dizaines de millions d’euros a fondu comme neige au soleil.

Cela n’a pas empêché les actionnaires de continuer à "pomper" jusqu’à la moelle leurs dividendes.

Résultat : en décembre 2011, FRAM connaît sa première grève générale. Historique !

En effet, l’entreprise en panne de tréso n’a plus les moyens de verser les primes de Noël aux salariés. Surtout après le passage des actionnaires...

Je vous la fais courte... La direction prend alors conscience de l’étendue des dégâts. Georges Colson appelle Olivier de Nicola au chevet de l’entreprise. L’ancien patron de Thomas Cook, rugbyman dans l’âme, accepte le challenge.

Redresseur d’entreprises, l’homme est conscient de sa mission et loin d’être aussi souple qu’Antoine Cachin à qui il succède.

Une qualité qui lui vaudra d’être débarqué après 6 mois à la tête de l’entreprise et son premier Plan social d’une soixantaine de salariés.

Georges Colson reprend alors les rênes. Mais le Printemps arabe n’en finit pas et l’entreprise continue sa descente aux enfers. Le manque de trésorerie commence sérieusement à se faire sentir.

La nomination de Daniel Cohen redonne l’espoir à l’entreprise

Il urge de trouver l'homme providentiel qui aura la confiance des banques et saura restructurer l’entreprise pour engager Voyages Fram sur le sentier de la modernité.

Mais pour mettre la main au portefeuille, les banquiers veulent en finir avec la main mise des actionnaires historiques.

Exit donc Georges Colson et Marie-Christine Chaubet, relégués au Conseil de Surveillance et écartés des responsabilités opérationnelles.

La décision apparaît alors comme une bouffée d’oxygène. La nomination de Daniel Cohen qui semble faire l’objet d’un consensus, redonne l’espoir à l’entreprise. Ses décisions (vente du siège, cession de la branche autocars (TRG) vont dans le bons sens.

On se prend à espérer. Le personnel commence à y croire. Et puis badaboum ! Les banquiers demandent des engagements supplémentaires de la part des actionnaires et le consensus se fissure lors de l'Assemblée générale de ce jeudi 20 juin.

40 millions d'euros pour repartir sur de bons rails

Daniel Cohen est débarqué brutalement alors que les effets de son plan, de l'aveu des actionnaires, commencent à se faire sentir. Curieux, non ?

Mais on s’était aussi séparé d’Olivier de Nicolas, alors qu’on était pleinement d’accord avec lui...

Fram a aujourd’hui besoin de 9 millions d’euros à très court terme (d’ici la fin du mois) et de 40 millions pour se relancer.

Les communiqués se veulent rassurants. Tout est sous contrôle : "La situation patrimoniale du Groupe reste solide avec plus 90 millions d’Euros d’actifs immobiliers face à 30 millions d’euros de dettes financières", rappelle un communiqué.

Un communiqué qui omet de préciser que l'évaluation de ce patrimoine était il y a peu de temps de... 140 millions d'euros et de dire aussi que l'entreprise a besoin de 40 millions d'euros pour repartir sur de bons rails.

Toute le monde s’accorde à dire que FRAM qui fait quasiment partie du patrimoine français ne peut pas disparaître.

Mais souvenez-vous... bien d’autres institutions et entreprises que l’on croyait insubmersibles ont sombré dans la tempête des incompétences et des incuries de ses dirigeants.

LIRE AUSSI : La case de l'Oncle Dom : il faut sauver le soldat FRAM...


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Tags : cohen, fram
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Commentaires

1.Posté par Rick Sailo le 21/06/2013 06:34 | Alerter
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Monsieur le Rédacteur en Chef

Voilà quelques semaines, j'écrivais dans vos colonnes que la fin de FRAM était programmée ! Beaucoup me l'ont reproché me traitant presque de "fossoyeur". J'aurais aimé me tromper. J'aimerais que vous vous trompiez mais vos propos sont lucides et reflètent la réalité des faits. Ma grand mère disait que l'on ne fait pas du neuf avec du vieux. Je dirais mieux. On ne refait pas du vieux avec du vieux. En agences, pour beaucoup de 35/45 ans, le club c'est Look, Marmara et quelques autres. De moins en moins FRAM.

Fram se débat dans des soucis d'argent et oublie le marché, le quotidien quoi. Le jour le jour qui fait entrer de l'argent. Mais sans argent on ne peut pas investir. Fram est donc condamné à disparaitre pour renaître de ses cendres. Une communication médiocre depuis des années, une absence chronique du Net, des vacanciers qui changent plus vite que Fram, des hôtels mal placés ou mal positionnés... La liste des "yaka" et "onauraitdu" est longue comme le bras. Mais heureusement, Georges était là pour nous faire chanter à Ténériffe.

Il serait illusoire de croire que seule la distribution puisse sauver FRAM sans une remise à plat sévère de l'offre, des prix et du projet.

Merci aux défenseurs de FRAM d'éviter de me tomber dessus, cela ne sortira pas l'entreprise de la mouise. Au contraire, exprimez vous ici sur ce que vous allez pouvoir faire, et que je ferais avec vous, pour aider FRAM. Pas pour le sauver, pour moi c'est déjà trop tard.Mais une refonte du TO, une vente ou une reprise est possible.

Ce soir ma seule et unique pensée va vers le personnel de très grande qualité (pas forcément chez les membres du Comdir ou du Comex) qui va subir les affres de l'inconnu du lendemain. C'est pour eux que la mobilisation doit se faire. Nos clients, eux, ont déjà fait d'autres choix.

Rick

2.Posté par Patrick Asti le 21/06/2013 10:30 | Alerter
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Mr Rick Sailo, je pense que vous êtes un de ces Troll de l'internet qui sévisse dans les forums

3.Posté par sabine MADDALENA le 21/06/2013 11:03 | Alerter
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Bonjour,
pour préciser mon propos d'hier : à trop parler de crise, on finit par la créer;
les médias et autres serveurs du "prêt à penser" ne mesurent pas toujours les conséquences de leurs annonces ou peut-être sont-ils à la botte de certains qui auraient tout intérêt à ce qu'on les croit sur parole !...
Pour ma part, j'essaye de conserver un esprit critique à l'égard d'une presse trop racoleuse
Il nous est tous arrivé devant le petit écran ou à l'écoute d'une émission de radio, ou devant un papier traitant d'un sujet que l'on connaît, de se rendre compte des inepties véhiculées.
je pense qu'au lieu de prendre les dires de la presse au 1ere degré, il convient de réfléchir à la conduite à tenir dans nos boutiques : non FRAM n'est pas mort, si nous ne soutenons pas le TO, nous aggravons sa situation et laissons peu de place à l'avenir de cette société et à ses salariés
Retrouvons un peu ce qui a toujours fait notre métier : la relation client / agence/TO, on parle ici de CONFIANCE. La retirer à FRAM, c'est condamné le TO, nous condamner à proposer er vendre quoi ? la production de Thomas Cook ? ce TO qui a sacrifié les marques et le savoir faire de Jet Tours et qui s'est permis un passage en force auprès de la distribution ?
Bon faut que je vous laisse, j'ai un dossier Sicile à confirmer chez Fram
A bon entendeur
Sabine MADDALENA

4.Posté par Kathy Oucha le 21/06/2013 16:05 | Alerter
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L'analyse de Jean da Luz colle parfaitement à la situation et à l'histoire, il faut être lucides.

Mais un point fait défaut, il ne fera probablement pas l'unanimité, et pour cause : il manque d'évoquer l'implication nuisible de ceux qui, pour des raisons de confort, de peur, d'égo et pour quelques intérêts pécuniaires, rassurent et encouragent le duo perdant aux égos framicides, tantôt M. Colson, tantôt Mme Chaubet, dans leur velléité de faire action sur les leviers de "l'opérationnel",

Ils ont craint d'être bousculés par Olivier de Nicola, Olivier de Nicola a été éjecté.
Ils ont craint d'être bousculés par Daniel Cohen, Daniel Cohen a été éjecté.

Jamais deux sans trois, il paraît. Personne n'en reviendra.

5.Posté par Rick Sailor le 21/06/2013 19:11 | Alerter
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Cher Monsieur Asti

Un proverbe chinois dis que "quand le doigt montre la lune, l'imbécile regarde le doigt"
Nous parlons de FRAM, vous parlez de Troll. Sans doute ne maitrisez vous pas très bien le numérique... Mais un 'troll est sur internet pour ce qui est contre et contre ce qui est pour". Le but étant de s'opposer pour s'opposer ! Il est rarement dans l'univers professionnel. Trop technique.

Sans doute faites vous partie de ces agences "autruches" qui préfèrent mettre la tête dans le sable et comme disait Coluche regarder le monde avec leur c..l. C'est sur il est plus beau ! Mais moins réaliste. Monsieur Da Luz a évoqué avec justesse un sujet. C'est l'avenir même de cette profession qui est en jeu.

Alors au lieu de vous en prendre aux commentaires, donnez nous votre vision sur le sujet. Le débat avancera,

Votre troll préféré
Rick

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