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Billets de train : les distributeurs réclament une concurrence équitable

Une table ronde à Paris organisée par Trainline


Au moment où les dirigeants européens discutent de transport ferroviaire comme un élément clé d’un avenir plus durable dans le cadre de la COP 28 à Dubaï, des distributeurs indépendants au premier rang desquels Trainline, Omio et Kombo en appellent à une réglementation nationale de la distribution de billets de train. Une nécessité au risque de compromettre le modèle économique de ces jeunes entreprises.


Rédigé par le Mercredi 6 Décembre 2023

De gauche à droite, Mathieu Marquenet (Kombo), Fabien Couly (ART), Sébastien Sablong (Omio) et Alexander Ernert (Trainline) écoutent l'allocution en visio-conférence de Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports. ©David Savary
De gauche à droite, Mathieu Marquenet (Kombo), Fabien Couly (ART), Sébastien Sablong (Omio) et Alexander Ernert (Trainline) écoutent l'allocution en visio-conférence de Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports. ©David Savary
« La nécessité d’avoir une réglementation nationale sur la distribution des billets de train » constituait la thématique retenue lors d’une table ronde organisée par Trainline. Avec d’entrée, une vidéo de Clément Beaune, ministre délégué chargé des Transports, vantant ce mode de transport comme « le plus respectueux de l’environnement ».

Accès en temps réel aux données des opérateurs ferroviaires

Un mode de transport sans doute vertueux mais qui demeure entravé par une asymétrie de pouvoir entre les opérateurs de rail et les distributeurs indépendants de billets. « Pour faire notre commerce, nous avons besoin de deux choses, indique Alexander Ernert, directeur des Relations gouvernementales Europe pour Trainline, l’accès aux données des opérateurs ferroviaires, et gagner de l’argent pour au minimum couvrir nos coûts et assurer notre développement ».

Selon le décideur allemand, un cadre législatif solide est nécessaire pour « s’assurer du caractère raisonnable, équitable, transparent, proportionné et non-discriminatoire entre les différents acteurs du secteur ».

Rémunération insuffisante avec parfois « des taux de commission nets négatifs »

Mathieu Marquenet, co-fondateur de la plate-forme Kombo, abonde dans ce sens : « nous sommes confrontés à de vraies barrières techniques, commerciales, et parfois nous nous retrouvons avec des taux de commission nets négatifs ». Autrement dit, le distributeur donne plus d’argent à la compagnie ferroviaire que ce que le client lui délivre. Un problème qui « remet en question notre bussiness model » affirme Mathieu Marquenet qui fustige dans le même temps « le conflit d’intérêt et situation de quasi-monopole de la SNCF sur la distribution ».

Concernant l’épineuse question des taux de commission, les distributeurs s’enferment dans le mutisme « pour des raisons de confidentialité ». Avant que le CEO de Kombo ne lâche qu’il « rêverait d’avoir un taux de com’ de 10% à l’image de ce qui se pratique pour la vente de places de concert ».

Favoriser l’ouverture à la concurrence, accélérer le report modal en faveur du train, c’est bien mais du côté des distributeurs indépendants, on en perçoit vite les limites. « Il faut qu’il y ait des conditions commerciales qui soient suffisamment rémunératrices pour que toutes les plates-formes indépendantes puissent vivre » proclame Sébastien Sablong, directeur commercial senior chez Omio.

Pourtant, comme le précise Fabien Couly, directeur de l’Observatoire des marchés (Autorité de la Régulation des Transports – ART), « la France, après la Finlande, est le deuxième pays à avoir posé un cadre réglementaire sur les services numériques de mobilité ». Mais d’être aussi conscient du côté imparfait de cette réglementation avec « une rédaction ambigüe sur les conditions financières et modalités des distributeurs ».

Demande d’exhaustivité de l’offre et clarté dans les tarifs

Tout comme Mathieu Marquenet (Kombo) à droite, Michel Quidort, vice-président de la FNAUT, veut qu'on en finisse avec l'opacité tarifaire des billets de train. ©DS
Tout comme Mathieu Marquenet (Kombo) à droite, Michel Quidort, vice-président de la FNAUT, veut qu'on en finisse avec l'opacité tarifaire des billets de train. ©DS
Présent également lors de cette table ronde, Michel Quidort, vice-président de la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT), réclame b[une exhaustivité de l’offre et une clarté dans les tarifs afin « que le consommateur puisse s’y retrouver et faire un choix en toute connaissance de cause »]b.

Pour étayer ses dires, Michel Quidort a pris « l’exemple fameux » d’un Nantes-Bordeaux avec le site de la SNCF qui propose de faire un Nantes-Paris puis un Paris-Bordeaux en TGV plutôt qu’un train direct entre les deux villes alors que c’est possible. La FNAUT entend bien lutter contre toutes ces « offres biaisées et orientées ».

Bien qu’il manque cette réglementation permettant aux distributeurs d’assurer une rentabilité minimale, Alexander Ernert tient tout de même à saluer « la France qui est à l’avant-garde du développement du rail et de la lutte contre les émissions à effet de serre ».

Nécessité urgente d’un cadre réglementaire

Pas de quoi pour autant ravir Mathieu Marquenet qui ne voit pour le moment aucune action politique pour répondre aux Français qui se plaignent du prix des billets de train. « Pour des billets moins chers, il faut plus de concurrence. Mais les nouveaux opérateurs ferroviaires ne sont vendus que chez les distributeurs indépendants, comme Kombo, Trainline ou Omio, qui dépendent des commissions versées par ces transporteurs. Donc pour baisser ces prix, un cadre législatif devient indispensable » déclare le CEO de Kombo.

Sébastien Sablong ne dit pas autre chose et réclame aussi de la France qu’elle fixe un cadre réglementaire qui puisse permettre d’avancer dans le bon sens, b[« il faut agir très très vite » sans quoi il sera « difficile de financer notre recherche pour proposer des solutions innovantes et différenciantes pour le client ».]b

« Il y a beaucoup d’usagers crispés qui reviennent vers nous. Il faut vite trouver un remède à cette asymétrie entre les opérateurs de rail et les distributeurs indépendants de billets " conclut Michel Quidort. À bon entendeur !


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