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Emploi : on peine toujours à recruter des agents de voyages

Des départs en pagaille


Epuisés, lassés par la charge de travail due à la pandémie, ou simplement parce qu’elle leur a laissé le temps de réfléchir à une réorientation professionnelle, de nombreux agents de voyages ont quitté le navire. Dans un secteur déjà en proie aux difficultés de recrutement, la crise a fait fuir les talents et freiner les appétences d’autres.


Rédigé par le Jeudi 26 Août 2021

"Beaucoup de gens ont bougé du secteur du voyage pendant la crise et sont frileux à l’idée d’y revenir. Ceux en poste y reste." explique Kevin Favrat de Comptoir des Voyages - Depositphotos
"Beaucoup de gens ont bougé du secteur du voyage pendant la crise et sont frileux à l’idée d’y revenir. Ceux en poste y reste." explique Kevin Favrat de Comptoir des Voyages - Depositphotos
Malgré l’incertitude qui règne sur le retour à la normale de l’activité touristique, des offres d’emploi de conseillers voyages sont en ligne sur le site de Welcome to the Travel by TourMaG.com.

Preuve d’une reprise ? On aimerait y croire, mais il s’agit plutôt de combler les départs des agents de voyages qui ont profité de la crise sanitaire pour aller voir si l’herbe était plus verte ailleurs.

« Dans mes équipes, après deux ans de réflexion, des bilans de compétences réalisés, certains ont décidé de changer d’activité. Ils partent tous dans trois domaines : la banque, les mutuelles et l’immobilier », observe David Bernin, directeur général du réseau d’agences Marietton Developpement.

Même constat chez Comptoir des voyages. « Pas de création de postes. On anticipe des départs en retraite et des reconversions, précise Kevin Favrat, responsable recrutement. On en a eu une vingtaine depuis le début de la crise. »

Verdié Voyages recherche quatre conseillers pour ses agences de Vichy, Montpellier, Toulouse et Rodez, ainsi qu’un animateur réseau et un chef de produit. Là encore, il s’agit de faire face aux reconversions du personnel.

Mais rien d’alarmant pour Mathylda Obert, assistante de direction en charge des recrutements chez le tour-opérateur aveyronnais : « Suite à la crise sanitaire, nous avons eu quelques départs et souhaitons les remplacer sur du long terme. Aujourd’hui, nous avons cinq recrutements en cours et recevons pas mal de CV. Les candidats n’attendent que la reprise ! »

Réorientation, frilosité, le marché de l’emploi est figé

« Aujourd’hui, c’est la catastrophe. Le secteur d’activité était déjà pénurique. La crise a accentué les difficultés de recrutement. On s’attendait à beaucoup de fermetures d’agences et on pensait qu’il y aurait beaucoup de monde sur le marché. La réalité est qu’il n’y a personne et que ceux qui restent ont décidé de changer de voie », remarque David Bernin, directeur général Réseau agences Marietton Developpement.

« Au bout de deux ans de crise, nos collaborateurs n’ont fait que faire et défaire. On l’a vu dernièrement sur la Polynésie, où suite aux dernières annonces sanitaires, les annulations tombent en pagaille. Il y a une énorme lassitude. Même si ça tend à aller mieux », poursuit-il.

Envie de découvrir de nouveaux horizons, salariés découragés… Les recruteurs ont été bousculés par la crise. Kévin Favrat, de Comptoir des Voyages, observe un marché figé.

« Beaucoup de gens ont bougé du secteur du voyage pendant la crise et sont frileux à l’idée d’y revenir. Ceux en poste y reste. Ils réfléchissent à deux fois avant de se mettre dans une posture de période d’essai dans le contexte actuel, même dans une structure comme la nôtre », explique Kevin Favrat.

Quelles solutions ?

La première solution pour remédier à cette situation serait l’opération séduction. « C’est un métier qui n’attire plus, il faut que l’on séduise à nouveau les collaborateurs », affirme David Bernin, directeur général Réseau agences Marietton Developpement.

Oui, mais comment ? « Il faut attendre le retour à la normale, la réouverture de tous les pays. Les difficultés auxquels les collaborateurs ont été confrontées ces deux dernières années ont été épuisantes. Il faut les remotiver, mais on ne parle pas d’incentive car il n’y a plus d’argent », répond le DG du réseau agences du groupe Marietton Developpement.

Repartir sur un rythme de travail adapté serait un autre atout charme. Stop à l’activité partielle qui rebute les candidats. « Aujourd’hui, quand je recrute un conseiller voyages, je lui précise qu’il sera en activité partielle. Être sur un cycle plus normal, permettrait de rassurer les candidats », indique Kevin Favrat.

Autre piste : la rémunération. En mettant en place « des systèmes de leviers de rémunération supplémentaire comme on le faisait avant », préconise David Bernin.

Autre source d’optimisme, le succès de la Selectour Selling Academy et les nombreuses demandes de formation en alternance…

Un rythme d’apprentissage qui redonne ces lettres de noblesse à « un métier qui fait rêver et qui vend de la prestation de service », rappelle David Bernin, de Marietton Developpement.

Caroline Lelievre Publié par Caroline Lelievre Journaliste - TourMaG.com
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Commentaires

1.Posté par Nancy le 27/08/2021 08:31 | Alerter
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Que les recruteurs prennent la peine de répondre aux candidats… que la réponse soit négative ou positive il serait déjà agréable d’avoir un retour !!!
La crise du Covid est peut-être passée par là mais rien ne change .
Les recruteurs ne montrent dès le départ aucun respect pour les candidats

2.Posté par Val le 27/08/2021 09:44 | Alerter
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...Un métier qui fait rêver ???!!! c'est une blague ?!! Encore quelqu'un qui ne connait pas notre quotidien ! la vérité c'est que c'est un cauchemar depuis 18 mois ! , une gestion des dossiers épouvantable, des clients qui déversent sur nous leur mécontentement et qui nous reprochent de les prendre en otage voire même nous traitent d’escrocs ( cf : les avoirs) ,des situations surréalistes qui consistent par exemple à expliquer que la polynésie est confinée mais que le client à des frais si il annule ! …et pour le peu de départs qui se réalisent le stress suprême de la paperasse à gogo ,une jungle de directives, de codes QR (et j’en passe) selon les pays (car bien sûr aucune harmonisation même au sein de l’espace Schenggen) et tout cela avec un salaire déjà misérable qui se trouve amputé de 20 % minimum !! …c’est ça le métier qui fait rêver ?!

3.Posté par biendakor le 27/08/2021 10:24 | Alerter
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On ne peut qu'être en phase avec les propos de Val....
Par ailleurs, beaucoup d'agents de voyages partent vers d'autres horizons pour ne plus être en contact avec des clients quelque soit leur corps de métier futur....
Il faut avoir un esprit et un caractère solide pour faire face à certains clients qui déversent leur fiel et leur agressivité exacerbée par la tension qui règne actuellement...

4.Posté par Val le 27/08/2021 11:31 | Alerter
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Je rajouterai ceci à mes propos : personne à l'heure actuelle ne peut se rendre compte de notre situation d'agent de voyage : de notre épuisement mental, de notre stress permanent . Qui parle de notre métier et de ces acteurs (nous) !? personne, jamais !! Nous n'existons pas....et pourtant nous sommes les victimes collatérales majeures de cet immense gâchis, ..Comment voulez vous que nous suscitions des vocations autour de nous ?! Je n'entend parler que de reconversions
Mon métier se meurt et ceux qui pourront me prouver le contraire sont les bienvenus

5.Posté par Xela le 27/08/2021 12:56 | Alerter
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C'est à dire que il faut être au taquet, connaître tous les pays du monde, connaître 20 logiciels différents, bosser le samedi, être pro-client, être technicien même temps ... Pour gagner le smic + 100 EUR.
Le métier est loin de faire rêver aujourd'hui et peu d'employeurs jouent le jeu niveau salaire.
En plus, il n'y aura plus d'avantages avant longtemps donc quel intérêt à travailler dans le tourisme aujourd'hui.
Autant aller bosser chez Monoprix, tu as moins de soucis, et tu gagnes la même chose.
Puis recruter en ce moment qqn à qui on va dire ''tu vas gérer tous les reports des anciens'' ... Ca envoie pas du rêve.

6.Posté par Pierre le 27/08/2021 15:54 | Alerter
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Ben voilà je me retrouve totalement dans les propos de VAL je suis pourtant chef d'agence mais je tiens la boutique a bout de bras depuis 18 mois. Je suis épuisé, démotivé malgré mes semaines de vacances. Aucune perspective. Quand je disais en juin que la reprise n'était pas là et qu'elle restait fragile on m'a dit que non que j'étais pessimiste etc.....
Une fois de plus (hélas !!!!) j'avais raison sur ce point là.
Nous sommes tous à bout. que ce soit les salariés mais aussi les cadres dirigeants. Chacun voit midi à sa porte mais en effet le secteur du tourisme va très mal. Le plus pénible= le manque de perspective et ce manque d'harmonisation au sein de l'UE
Qu'on m'explique pourquoi des clients ayant rempli formulaire PLF Baléares se sont vu refuser embarquement car il fallait remplir formulaire Espagne; Nous sommes dans un monde de fous !

7.Posté par Clem le 27/08/2021 17:50 | Alerter
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D’accord avec Val, le métier, dans l’état actuel des choses, n’est plus envisageable pour moi, j’entame donc une reconversion pro.
Un salaire de de misère avec tant de responsabilités, des clients qui n’en peuvent plus et qui finissent par ne plus nous respecter, des procédures et lois qui changent tous les jours.. courage à ceux qui tiennent le coup et qui n’ont pas la possibilité de changer, je suis de tout cœur avec eux.

8.Posté par marc le 27/08/2021 18:52 | Alerter
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des salaires de misères, travail le samedi augmentation des salaires de 25% et vous retrouverez des employés

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