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Prêts garantis de l'Etat, en "avoir" ou pas, voilà la question... 🔑

L'Editorial de Jean da Luz


La liquidation de Vivarel Voyages, est-elle un épiphénomène ou le signe avant-coureur d’un malaise plus profond qui guette tous les professionnels ? La montagne russe sur laquelle est perchée l’industrie depuis de très longs mois, commence à donner le vertige même aux plus solides. Et les banques qui n’ont jamais porté le tourisme dans leur cœur, ne devraient pas être les dernières à retirer la passerelle…


Rédigé par le Dimanche 30 Janvier 2022

Si en 2021 il n’y a eu que 54 défaillances d'agences et de voyagistes contre 78 en 2020 et 78 en 2019, la donne pourrait changer cette année. /crédit DepositPhoto
Si en 2021 il n’y a eu que 54 défaillances d'agences et de voyagistes contre 78 en 2020 et 78 en 2019, la donne pourrait changer cette année. /crédit DepositPhoto
Alors, quel est le scénario qui se profile actuellement ?

Hormis quelques exceptions, il y a fort à parier que production et distribution, doublement impactées par les “avoirs” et les remboursements des charges et des PGE (celui des intérêts est en cours), se heurtent rapidement au mur de la dette.

Le scénario qui pariait sur une sortie rapide de la pandémie l’été dernier, a fait long-feu au bout d’un petit trimestre de business as usual.

Le virus Omicron et sa phénoménale contagiosité, a de nouveau rebattu les cartes.

Retour à la case départ pour les professionnels et les institutionnels, obligés de remonter au créneau à Bercy pour plaider le “particularisme” du voyage. Ce sont les fameux prêts garantis par l’Etat (PGE) et leurs modalités de remboursement qui posent aujourd’hui problème.

Bien entendu, toutes les entreprises n’ont pas voulu (ou pu) obérer leur avenir. Celles qui ont opté pour cette solution s’en félicitent. Sans ces prêts, beaucoup d’entre elles seraient déjà passées à la trappe.

Compliqué de maintenir sous perfusion un secteur en particulier

D’autres n’y ont pas touché. Ont-elles pour autant l’intention de les étaler ou de les rendre ? Pas si sûr, si l’on part du principe que payer et mourir on a toujours le temps, comme dit le proverbe…

Ceci étant, l’affaire est sérieuse.

Selon les Echos (LIRE) la dernière enquête semestrielle de conjoncture des PME de Bpifrance Le Lab, publiée en janvier 2021, 35 % des dirigeants de PME qui ont obtenu un PGE en 2020, ont déclaré avoir très peu voire pas du tout dépensé les fonds.

Bien entendu, la situation de l’industrie du tourisme, plus sévèrement impactée, n’est pas tout à fait la même que celle du reste de l'économie. Bruno Le Maire, ministre de l’Economie et des Finances, dûment coaché par Jean-Baptiste Lemoyne, ministre délégué au Tourisme, en sait quelque chose.

La question est de savoir si, politiquement parlant il est possible de maintenir sous perfusion un secteur en particulier, alors même que l’ensemble de l'économie française a fait un bond spectaculaire et que des échéances électorales se profilent…

La “douloureuse” s'élève à près de… 3 milliards d'euros !

Mais les faits sont têtus et les chiffres aussi : Entreprises du Voyage annonçait dernièrement des réservations en retrait de 54% pour les vacances de février et mars. Pour les vacances de février, le retard en prises de commandes est de 38% par rapport à 2020 et pour les vacances de printemps de 58%". (LIRE)

“Le redémarrage est beaucoup plus compliqué que prévu”, mettait en garde le patron d’EdV. Voilà pourquoi le dossier est de nouveau en haut de la pile et que l’Union européenne a fini par lâcher du lest sur la question.

Même s’il semble que les résa reprennent des couleurs ces derniers jours, suite aux annonces de Jean Castex qui plaide pour un retour aussi rapide que possible à la “normale” (et avant les Présidentielles, pourrait-on ajouter ;O)), la situation reste préoccupante.

Si en 2021 il n’y a eu que 54 défaillances d'agences et de voyagistes contre 78 en 2020 et 78 en 2019, la donne pourrait changer cette année.

N’oublions pas que la dette est colossale : entre le remboursement des avoirs liés à l'ordonnance du 25 mars 2020, (2 milliards d'euros, environ), les Prêts Garantis par l'Etat (PGE) représentent 800 M€ pour les entreprises immatriculées (soit 5% des 15 milliards de PGE consentis pour l'ensemble du secteur tourisme, hôtellerie, restauration et autres) et le report des charges sociales.

Bref, la “douloureuse” s'élève globalement à près de… 3 milliards d'euros. Cela calme, non ?

Bref. Des aménagements et des arbitrages qui seront retenus à propos des PGE dépendra la survie de beaucoup d’entreprises, arrivées au bout d’une logique ou usées par une reprise qui joue l’arlésienne.

Jean Da Luz L'éditorial de Jean Da Luz Directeur de la rédaction - TourMaG.com
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