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Le phénomène du recrutement boomerang prend de l’ampleur ! 🔑

la chronique de Marie-Sophie Zambeaux, responsable recrutement - Editorialiste RH


Marie-Sophie Zambeaux, responsable recrutement - Editorialiste RH revient sur un phénomène qui prend de l'ampleur : le recrutement boomerang, à savoir le retour des salariés dans l'entreprise qu'ils avaient quittée.


Rédigé par le Jeudi 16 Novembre 2023

Recrutement boomerang : le nombre de salariés français qui ont changé d’employeur et qui sont revenus travailler au sein d’une entreprise pour laquelle ils avaient déjà travaillé auparavant a augmenté de 36% - Depositphotos.com  Auteur Seamartini
Recrutement boomerang : le nombre de salariés français qui ont changé d’employeur et qui sont revenus travailler au sein d’une entreprise pour laquelle ils avaient déjà travaillé auparavant a augmenté de 36% - Depositphotos.com Auteur Seamartini
Le phénomène des « salariés boomerang » existe depuis de nombreuses années mais il s’intensifie fortement ces dernières années et tout particulièrement depuis la fin du covid.

Ainsi, selon le baromètre de l’emploi de LinkedIn de février 2023, le nombre de salariés français qui ont changé d’employeur et qui sont revenus travailler au sein d’une entreprise pour laquelle ils avaient déjà travaillé auparavant a augmenté de 36 % en trois ans depuis 2019.

Les secteurs de la finance et des services aux collectivités sont les plus concernés, avec respectivement 5,07 % et 4,13 % de salariés qui ont rejoint leur ancien employeur parmi les recrutements de 2022.

Ce phénomène est donc loin d’être anecdotique et mérite bien qu’on s’attarde sur lui.


Qu’est-ce qu’un salarié boomerang ? Qui est-il ?

Avant d’aller plus en avant, je vous propose de développer plus en détails ce qu’est le recrutement boomerang et de dresser le portrait-robot d’un collaborateur boomerang.

Recrutement boomerang, quesako 😶 ? De quoi s’agit-il concrètement ? Il s’agit de collaborateurs qui ayant quitté l’entreprise pour des raisons diverses décident finalement de retoquer à la porte de leur ancien employeur et réintègrent leur entreprise initiale.

Lire aussi : La "Pénurie de talents"... info ou intox ? 🔑

Qui est-il ? Une étude publiée en avril 2022 par la société américaine UKG [1] nous permet d’en apprendre plus sur le salarié boomerang type. Avant toutes choses, ce serait un homme puisqu’on recense deux fois plus d’hommes que de femmes concernées. C’est également le plus souvent un manager et un cadre. Ce ne sont pas moins de 32 % de cadres qui sont concernés par le phénomène boomerang.

Comment expliquer ce phénomène en pleine expansion ?

Le « recrutement boomerang » ne date pas d’hier. Il était déjà présent en filigrane à la fin des années 2010, au niveau français et international, mais le covid a provoqué une nette accélération.

Le Covid a, en effet, rebattu les cartes pour de nombreux salariés qui ont « profité » de cette pandémie pour réfléchir à leur activité professionnelle, à leurs aspirations ainsi qu’à leurs attentes dans la vie. Il s’en suit que beaucoup de salariés ont quitté leur employeur afin de tenter de nouvelles expérience et de trouver plus de « sens » dans leur activité quotidienne pensant que l’herbe était plus verte ailleurs.

Mais nombreuses sont les personnes ayant démissionné qui regrettent finalement leur décision : 60 % des collaborateurs français déclarent ainsi qu'ils étaient mieux dans leur ancien travail.

Le covid a, en outre, entériné un nouveau rapport au travail. Force est de constater que le rapport au travail s’est graduellement modifié au fil des générations avec un « attachement moindre » petit à petit à l’entreprise et un nombre d’années par expérience professionnelle en constante diminution.

L’entreprise représente ainsi de moins en moins une « finalité » en tant que telle pour les collaborateurs et de plus en plus une simple phase dans leur trajectoire professionnelle. C’est un fait nouveau et à prendre en considération.

Enfin, le dernier facteur qui explique l’essor du recrutement boomerang, est un facteur extrêmement pragmatique. Il s’agit des fortes tensions qui règnent actuellement sur le marché du travail avec de plus en plus d’entreprises qui ont du mal à recruter.

Rencontrant de plus en plus de difficultés à recruter, les entreprises sont dorénavant prêtes à s’intéresser à leurs anciens collaborateurs et bénéficient des nombreux avantages du recrutement boomerang.

Les avantages du recrutement boomerang

Le principal bénéfice du recrutement boomerang est qu’il permet de réduire les coûts d’acquisition ou de recrutement des talents, qu’il facilite l’onboarding et la prise de fonction et qu’il limite de facto le risque d’« erreur de casting ».

Le processus de recrutement sera forcément moins long que ce soit en termes de sourcing ou bien encore d’évaluation des compétences du salarié. La réembauche d’un ancien collaborateur se traduit aussi par un onboarding plus rapide et plus fluide. Le salarié boomerang trouvera ses marques plus rapidement qu’un « outsider » et sera plus rapidement opérationnel et productif.

Un autre avantage non négligeable du recrutement boomerang est qu’il permet à une entreprise de découvrir et de profiter de nouvelles façons de travailler et de nouveaux savoir-faire. Enrichi d’une ou plusieurs expériences effectuées ailleurs, c’est avec des compétences supplémentaires et un bagage plus fourni que le salarié boomerang revient. Il va ainsi pouvoir apporter son regard neuf sur l’entreprise et insuffler de nouvelles idées/ méthodologies.

Enfin, accepter de réintégrer un ex-collaborateur illustre également l’ouverture d’esprit d’une entreprise et cela ne peut que rejaillir favorablement sur sa marque employeur.

Conclusion

Le phénomène du « recrutement boomerang » n’a de cesse de gagner du terrain ces dernières années et a connu une hausse historique de 36 % sous l’impulsion de la pandémie, d’un nouveau rapport au travail qui s’installe et des difficultés actuelles de recrutement.

Dès lors les entreprises, qu’elles adhèrent de bon cœur ou non à ce phénomène, se tournent davantage vers ce vivier traditionnellement sous-exploité que sont les anciens collaborateurs. Et avec 60 % de collaborateurs ayant démissionné pendant le covid déçus qui déclarent qu'ils étaient mieux dans leur ancien travail, il y a une manne conséquente de candidats et compétences à aller chercher et recruter pour le plus grand bénéfice des deux parties.


Marie-Sophie Poggi-Zambeaux
Marie-Sophie Poggi-Zambeaux
Passionnée par le recrutement qu’elle exerce depuis près de 20 ans, Marie-Sophie Poggi-Zambeaux est actuellement Responsable d’un Pôle Recrutement au sein d’une collectivité publique.

Elle s’exprime régulièrement sur le recrutement et de manière plus large sur les RH et le management que ce soit sur différents blogs, lors de conférences ou bien encore dans sa newsletter hebdomadaire sur LinkedIn.

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