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Tourisme Spatial 2024 : prêts pour de nouvelles avancées ?

La chronique de Michel Messager


L’année 2024 est une année plus que jamais marquée par la compétition. Compétition pour la course à la Lune, compétition pour la prédominance des vols suborbitaux sur le marché du tourisme spatial, compétition entre les pays pour entrer dans le cercle fermé des "Majors", compétition dans le monde des lanceurs dans la course à l’Espace…


Rédigé par le Lundi 8 Janvier 2024

Que nous réserve l'année 2024 en matière de tourisme spatial ? Depositphotos.com Auteur Tzido
Que nous réserve l'année 2024 en matière de tourisme spatial ? Depositphotos.com Auteur Tzido
Plus que jamais la compétition entre les États-Unis et la Chine feront l’actualité avec d’un côté le programme Artémis et de l’autre le programme ILRS International Lunar Research Station.

De nombreuses missions sont prévues au cours de cette année 2024, côté Chinois par exemple, la mission Chang’e 6 devrait rapporter des échantillons de la face cachée de la Lune ou l’envoi du satellite Quequiao 2 en orbite lunaire, côté US déploiement des deux premiers éléments de la station spatiale lunaire (Gateway, LOPG) ou test du Starship HLS, premier atterrisseur du programme Artemis.

Officiellement, les préparatifs pour Artemis continuent avec, comme confirmé par la Nasa, en novembre 2024, 3 hommes (Reid Wiseman, Victor Glover et Jeremy Hansen) et 1 femme (Christina Koch) accompliront un périple habité Terre-Lune aller-retour, le premier du 21ème siècle.

L’Inde confirme sa place dans la cour des "grandes puissances spatiales"

La fin de l’année 2024 devrait voir le premier vol habité du vaisseau spatial indien Gaganyaan et faire de l’Inde une des grandes nations du spatial, puisque seules la Russie, les États-Unis et la Chine ont été capables d'envoyer des hommes dans l'espace.

L'Inde s'est lancée dans l'exploration spatiale il y a à peine une vingtaine d'années et malgré des moyens financiers limités (1,6 milliard de dollars pour l’ISRO contre 25 milliards de dollars pour la Nasa et 7,08 milliards pour l’ESA) a réussi à rattraper son retard grâce à la capacité et au dynamisme de ses ingénieurs, mais aussi la volonté politique de son premier ministre Narendra Modi.

L’objectif est clair : « l’Inde se fixe des objectifs pour augmenter sa part dans l’économie spatiale mondiale de moins de 2 % à l’heure actuelle à 10 %. »

Pour comprendre ce développement rapide de l’Inde, lisons à ce sujet le dernier article qui y est consacré par le magazine Le Point : « Les Indiens travaillent très vite, reconnaît Mathieu Weiss, du Cnes. Ils mettent dix-huit mois à développer un satellite, c'est moitié moins de temps que nous. Et seulement trois ans pour une mission d'exploration, contre dix de notre côté. »

« Ils ont aussi un meilleur rapport à l'échec, renchérit David Mimoun, de l'Isae-Supaéro. Chez eux, si une mission rate, ce n'est pas si grave, on recommence. Idem à la Nasa ou chez Space X. En Europe, quand un lanceur Ariane ou Vega se plante, on met sur pied une commission d'enquête et on fait le procès des responsables. »

Après l’Inde, le Japon ?

Au Japon, le retour en vol du lanceur H3 suscite une grande attente en raison d'un calendrier de lancement chargé.

Après un vol inaugural malheureux, se soldant par la perte du lanceur et de son satellite, le H3 devrait effectuer au moins deux vols en 2024. Ce qui devrait rassurer l'Agence spatiale japonaise qui prévoit de l'utiliser pour le lancement de la sonde de retour d'échantillons MMX (en collaboration avec le Cnes) à destination de Phobos et du cargo spatial HTV-X.

Ce cargo est une version améliorée et modernisée de l’HTV qui a été utilisé de 2009 à 2020 pour essentiellement ravitailler le segment nippon de la Station spatiale internationale.

Une version adaptée à des voyages à destination de la Lune pourrait être réalisée afin de ravitailler le Gateway de la Nasa.

L’Europe et la France à l’heure d’Ariane 6...

Après un retard de plus de quatre ans, l'Europe nourrit l'espoir de voir enfin décoller Ariane 6 à l'été 2024. Ce lanceur marque un tournant significatif dans l'histoire d'Ariane, divergeant considérablement de la période d'Ariane 5.

Bien qu'Ariane 6 ne puisse égaler la performance d'Ariane 5, devenue le lanceur de référence sur les marchés des lancements de satellites ouverts à la concurrence, elle devrait permettre à l'Europe de retrouver son autonomie spatiale, perdue depuis plusieurs années.

Pour le Cargo Spatial, prélude aux vols spatiaux habités, il faudra attendre encore au moins cinq ans.

On se consolera en observant les avancées de l’entreprise Latitude qui espère faire voler la première fusée privée française de l'histoire en 2024.

Avec sa fusée de 17 mètres de haut, la société Latitude veut proposer une mise en orbite rapide et fiable. Dans un premier temps l’entreprise souhaite se concentrer sur de petits satellites de moins de 100 kg sur des trajectoires classiques jusqu’à 700 km autour de la Terre.

Année record pour Space X : la barre des 100 missions dépassé ?

La firme fondée par Elon Musk devrait dépasser largement le cap des 100 vols annuels puisqu’elle ambitionne 144 vols pour 2024.

Après une soixantaine de vols en 2022 et plus de 90 en 2023, SpaceX confirme toute son ambition et son impressionnante montée en cadence, ceci grâce à son Falcon 9 dont le premier étage est réutilisable.

SpaceX et ses équipes continuent de travailler sur la réutilisation du premier étage de son Falcon 9 et envisageant d’obtenir une certification pour 20 à 30 lancements.

Pour comprendre le leadership de SpaceX, ses vols représentent près de la moitié des 209 tentatives de lancement orbital opérées dans monde en 2023 !

Quand on pense que l’Europe et la France n’ont jamais cru au réutilisable...

Le combat des chefs : Bezos - Blue Origin vs Branson – Virgin Galactic

Si Virgin Galactic va arrêter ses vols courant de l’année 2024 afin de se concentrer sur le développement de ses futurs appareils "Delta Class" qui pourront voler deux fois par semaine, emporter six passagers au lieu de quatre et permettra de générer 12 fois plus de revenus par mois que son prédécesseur, on suivra également et avec intérêt les actions menées par Bezos et sa société Blue Origin pour rattraper son retard sur Virgin suite aux 15 mois d’arrêt imposé par la FAA suite à l’échec du vol du vol du 12 septembre 2022.

Allons nous assister à ce que nous a prédit Bob Smith, PDG de Blue Origin : « la demande est telle que la société spatiale peut facilement doubler le nombre de missions habitées par rapport à celles réalisées en 2021 » ce qui équivaudrait à une dizaine de lancements de vols habités au cours de 2024 ?

Affaire à suivre.

De nouveaux lanceurs dans la course à l’Espace

L'année 2024 devrait être caractérisée par l’arrivée de nouveaux lanceurs dans le secteur spatial, notamment du fait de "la course à la Lune".

Bien que n’ayant pas d’annonces précises, il est clair que la Chine, la Russie, voire l’Inde font travailler leur équipe scientifique en ce sens.

Côté américain on annonce clairement la donne avec le nouveau lanceur Vulcan de la firme United Launch Alliance dont la mission inaugurale devrait avoir lieu au début du mois de janvier 2024.

Pour son premier vol, Vulcan vise la Lune, avec à son bord, l'atterrisseur Peregrine d'Astrobotic.

Toujours aux États-Unis, 2024 devrait également être l’année du vol inaugural du New Glenn, lanceur lourd au premier étage réutilisable conçu par Blue Origin.

Le développement de la militarisation de l’espace

Ce n’est pas pour rien que l’US Space Force a demandé pour 2024 une augmentation très conséquente de son budget de près de 30% passant de 30 milliards à 38 milliards de dollars.

Il est évident que la poursuite des conflits russo-ukrainien et palestino-israélien pèsent lourds sans oublier les tensions persistantes entre les Etats Unis et la Chine.
Sans aucun doute ces "tensions" auront des incidences sur le tourisme spatial.

Et quand on sait que la République islamique a annoncé, le 6 décembre dernier, avoir lancé avec succès une "biocapsule indigène" dans l’espace à une altitude de 130 kilomètres et dans laquelle se trouvaient des animaux à l'aide d'une de ses fusées Salman et que d’après l'agence iranienne Mehr News Agency, ce lancement s’inscrirait dans le cadre d'un programme visant à envoyer des astronautes en orbite d'ici à la fin de l’année 2029… on ne peut qu’être troublé par ces déclarations.

Michel Messager - DR
Michel Messager - DR
Michel MESSAGER est directeur associé de Consul Tours, société de conseil travaillant pour une clientèle privée et institutionnelle dans les secteurs du tourisme.

Il est Membre Fondateur de l’Institut Européen du Tourisme Spatial et de l’AFST (Association Française des Seniors du Tourisme). Il est l’auteur de nombreux articles sur le sujet ainsi que de plusieurs livres : le "Tourisme Spatial" publié en 2009 à la documentation française, "Histoire du Tourisme Spatial de 1950 à 2020" sorti en 2021, "Tourisme Spatial et Ecologie" en 2022 et "Tourisme Spatial de 1950 à 2022" chez Amazon. Il est considéré actuellement comme l’un des spécialistes en la matière.

Il intervient fréquemment sur ce sujet à la radio et à la télévision, ainsi qu’au travers de conférences dans de nombreux pays, notamment au Canada où il réside quelques mois par an. Il conseille notamment des entreprises du "new space" et des fonds d’investissements sur les projets financiers en matière de Tourisme Spatial.

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