Voyage d’affaires : 2023, "nouvelle année de référence"

Selon les projections du cabinet Epsa, les dépenses "voyages d'affaires" devraient atteindre 28,5 milliards d’euros en 2023, soit 95% des chiffres de 2019. Mais ces bons résultats viennent cacher une réalité différente.

"La demande, en retrait de 20%, est quasiment compensée par une forte inflation, de 15% ", analyse Christophe Roth, directeur associé du cabinet Epsa.

L’année 2024 devrait suivre la même trajectoire. Le cabinet Epsa vise entre 29,2 à 31,3 milliards d’euros de dépenses de travel en expense en France.

2023 restera néanmoins comme la nouvelle année de référence.

- Voyage d'affaires : 2023, nouvelle année de référence !

Si Air France a une nouvelle fois repoussé sa surcharge GDS, du 1er janvier 2024 au 1er juillet 2024, Il n'empêche : la NDC est aujourd’hui une réalité qui s’impose à tous les acteurs du secteur, de la TMC au chargé de voyages, en passant par les SBT.

En France, Air France vend un tiers de ses billets via cette technologie, poussée par le loisir. En juin, les tarifs Light court et moyen-courrier avec un séjour minimum ont été retirés des canaux GDS classiques et resteront uniquement disponibles via NDC.

Et, en avril 2023, American Airlines a passé le cap en basculant une partie de son contenu sur NDC. Une nouvelle difficulté pour les agences de voyages, privée de 40% de l’offre via les GDS de la première compagnie au monde.

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La nouvelle convention de distribution entre les Entreprises du Voyage (EDV) et la SNCF a été signée fin janvier janvier. Il aura fallu de nombreux mois de négociations pour arriver à un accord, mais surtout un recul des exigences des agences de voyages.

"Nous reculons, ce n’est pas une bonne nouvelle. La poussée est telle que nous avons eu d'autres choix et je n’en suis pas très fier," résumait en novembre 2022 Grégory Mavoian, le président de Manor.

Et pour cause, si la distribution obtient une vision à moyen terme, puisque l'accord est signé pour les 5 prochaines années, le taux de commission va baisser progressivement durant cette période. Ainsi, cet été, la rémunération des professionnels est passée à 2,9%. Ce taux sera fixe jusqu'en 2024, puis baissera progressivement pour atteindre 2,7% dans 5 ans.

Lot de consolation : les agences ont obtenu une commission d'1% sur les ventes Ouigo. La nouvelle convention prévoit en effet un accès à la distribution de Ouigo. Alors que les agences de voyages dans un souci de développement durable de l'activité pourront de moins en moins se passer du train, la SNCF a utilisé un rapport de force, pas nécessairement gagnant-gagnant.

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En 2023, selon une étude Concur, l'impact des voyages d'affaires sur le climat est devenu une préoccupation de premier plan pour les entreprises et leurs employés.

En effet, l'empreinte carbone des déplacements professionnels est de plus en plus scrutée, aussi bien par les décideurs que par les voyageurs eux-mêmes.

Ainsi, une importante majorité d'employés français (91 %) envisage de modifier ses comportements de voyage au cours des 12 prochains mois afin de minimiser son empreinte carbone.

Mais, moins d'un tiers des voyageurs d'affaires estiment en effet que leur employeur les soutiendra dans leurs efforts pour réduire l'impact environnemental de leurs déplacements. La volonté de réduire les coûts peut parfois l'emporter sur la préoccupation environnementale, conduisant à des choix de déplacements plus longs ou moins respectueux de l'environnement.

C'est la que la loi va intervenir. A partir du 1er janvier, les grandes entreprises européennes vont devoir composer avec la nouvelle directive européenne sur la publication d'informations extra-financières (CSRD), qui a pour but de crédibiliser les données environnementales, sociétales et de gouvernance (ESG) des entreprises.

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C’est véritablement en 2023 que l’IA, selon le tout dernier livre blanc de l'AFTM, consacré à la digitalisation, que l'intelligence artificielle a connu une accélération sans précédent avec la médiatisation de l’IA générative permettant la conversation avec une machine sur un mode humain.

Cette avancée technologique couplée au cloud annonce une nouvelle ère de "démocratisation de l’IA pour tous" d’après Franck Poulain de Microsoft (propos tirés de la conférence "l’IA va-t-elle piloter le voyage d’affaire ?", organisée par l’AFTM dans le cadre de l’IFTM 2023.

Cité dans le livre blanc de l'AFTM, Jean-Christophe Carette, directeur commercial France d’Amadeus, l'affirme : "l’avenir, on y est déjà !" avec le bond qu’a fait l’IA en 2023.

Jean-Marcel Michonet, directeur Général de Vairon Voyages anticipe dans cet ouvrage le floutage accru de la frontière loisir/corpo avec une expérience voyageur qui est de plus en plus personnalisée. Mais il s’inquiète aussi du remplacement de l’humain par la machine.

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Lors du dernier salon IFTM Top Resa, le baromètre Epsa mettait en exergue une hausse des prix à deux chiffres dans la plupart des métropoles françaises et des disparités fortes entre les villes européennes : +29 % à Londres, +16 % à Genève, +12 % à Paris, mais seulement +7 % à Madrid et Milan, 0 % à Francfort et même -3 % à Bruxelles.

La hausse des tarifs hôteliers va se poursuivre. Selon les dernières prévisions d’American Express Global Business Travel (Amex GBT), les tarifs hôteliers continueront d’augmenter dans la plupart des régions du monde en 2024 malgré un ralentissement de la demande de voyages de loisirs.

Selon Amex, la France est le pays européen dont les prix des hôtels, dopés par les JO de juillet 2024, va le plus augmenter : Paris +11%, Lyon +9,5%, Bordeaux +8,5%, Toulouse +7,8% et Marseille +6%.

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Les prix de l’aérien se sont envolés +18,8% sur les vols domestiques et 22% sur le long-courrier entre les premiers semestres 2022 et 2023. En cause : le prix du carburant, la demande en forte hausse sur les segments du corporate et du loisir, une offre encore parfois restreinte, mais aussi l’intégration des SAF.

Selon les EDV, les tarifs billets d'avion ont augmenté de 25% entre 2019 et 2023. Mais les prix dans l'aérien devraient se stabiliser en 2024 par rapport à 2023 selon le rapport annuel d’Amex GBT Consulting, Air Monitor 2024. Le document "prévoit des hausses de prix marginales et quelques baisses sur les itinéraires de voyages d’affaires régionaux et internationaux".

En Amérique du Nord, les tarifs devraient légèrement évoluer pour les vols dans la région (moins de 1 %) et vers l’Europe (+0,3 % en classe affaires, -2,5 % en classe économique), tandis que les tarifs vers l’Asie devraient baisser en 2024.

Les vols en Europe devraient augmenter d’environ 1 %, avec des baisses de prix entre l’Europe et le Moyen-Orient (-3,5 % en classe affaires, -2,8 % en classe économique) et l’Amérique du Sud (-3,9 % en classe affaires, -10,4 % en classe économique).

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