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Voyages d’Affaires en 2020 : mort annoncée ou révolution ?

Conférence American Express


La visioconférence va-t-elle tuer le voyage d’affaires à l’horizon 2020 ? Voilà LA question qui brûlait les lèvres des 150 grands voyageurs réunis par American Express. La réponse est NON, évidemment. Mais attendons-nous quand même à quelques petites révolutions.


Rédigé par Yves BARRAUD le Jeudi 27 Mai 2010

De gauche à droite : É. Audoin (Amex), A. Debuchy (Amadeus), A. Biton (Air France), P. Delorme (SNCF), L. Leschi (groupe Lafarge)
De gauche à droite : É. Audoin (Amex), A. Debuchy (Amadeus), A. Biton (Air France), P. Delorme (SNCF), L. Leschi (groupe Lafarge)
Jeudi 27 mai, American Express réunissait quelques VIP du métier pour une conférence portant sur le thème : "2020 : La révolution du voyage d’affaires".

De l’aveu d’Éric Audoin, Dg d’Amex, le thème retenu en première intention était : "2020 : La mort du voyage d’affaires ?".

Un mot jugé finalement trop anxiogène, auquel a donc été préféré "révolution", plus passe-partout. Un peu "tarte à la crème" aussi !

Cette fameuse "révolution" qu’on peut décliner sous toutes ses formes : Celles du chambardement majeur, de la disparition, de l'avenir prometteur ou de l’âge d’or.

Chacun peut piocher à sa guise l'interprétation qu'il en tire : optimiste, réaliste ou défaitiste.

Étaient donc réunis devant un parterre de 150 à 200 grands voyageurs d’affaires, messieurs Antoine Biton, Directeur des ventes entreprises d’Air France, Arnaud Debuchy, Pdg d’Amadeus, Pascal Delorme, Directeur commercial et marketing de la SNCF Voyages et Laurent Leschi, Directeur des achats mondiaux du groupe Lafarge.

Amex : +20% depuis le début de l’année 2010

En introduction des échanges, Éric Audoin constate que le volume d’activité enregistré par American Express au niveau mondial est en croissance de près de 20% depuis le début de l’année 2010.

Sans surprise, ce sont les pays émergents (Chine, Inde, Brésil…) qui tirent le voyage d’affaires (et ce sera encore plus vrai dans les 10 prochaines années), même si la France est actuellement le deuxième marché mondial d’Amex.

Du côté d’Arnaud Debuchy (Amadeus), on constate – sans surprise aussi – que la biométrie va révolutionner les contrôles aéroportuaires.

« En 2020, vous pourrez encadrer vos passeports. Ils ne serviront probablement plus à rien. Le contrôle de votre identité se fera… dans l’iris de votre œil.

Et d’ici peu, votre iPhone, BlackBerry ou équivalent va lui aussi révolutionner votre façon de voyager. En 2020, vous présenterez votre portable en guise de carte d’embarquement avant de monter dans l’avion
».

Votre téléphone sera votre carte d’embarquement

Pour Antoine Biton (Air France) : « Il serait téméraire de se projeter aussi loin » (2020).

Pour l’heure, la compagnie a d’autres préoccupations, à commencer par le rééquilibrage de ses comptes très déficitaires en 2009.

Mais pour les années à venir, AF mise sur ses alliances en Asie, au travers SkyTeam qui compte désormais dans ses rangs China Eastern, aux côtés de China Southern. Ces deux compagnies représentent 40% du marché chinois de l’aérien.

En la personne de Pascal Delorme, la SNCF juge pour sa part que « la grande révolution sera celle de la distribution, pour faire face à l’ouverture du ferroviaire à la concurrence.

Actuellement, le Web représente 27% des ventes de la SNCF. Mais, en 2015, nous projetons que 13% se feront à partir des mobiles
».

13% des ventes SNCF réalisées sur les mobiles en 2015

Parole est à présent donnée à un "utilisateur", Laurent Leschi du groupe Lafarge (un homme "qui pèse" 80 millions d’achats en voyages d’affaires par an… quand même !).

Le Directeur constate que : « À l’occasion du nuage de cendres, nous avons été mieux traités par Air France et Lufthansa que par les compagnies low cost. Cet aspect comptera dans la stratégie voyages du groupe (qui concerne 10.000 personnes) ».

Pour l’avenir, Lafarge se pose la question de savoir s’il doit supprimer certains déplacements au profit des visioconférences et de la téléprésence.

« J’étais récemment chez IBM aux USA, confirme Laurent Leschi, pour tester leurs outils collaboratifs à distance ».

Par ces mots se dessine enfin la grande interrogation des pros du voyage d’affaires : Les visioconférences vont-elles signer l’arrêt de mort des déplacements professionnels ?

« On ne gagne pas un marché en visioconférence ! »

Chez Amex, on estime que « d’ici 2020, 20% des voyages d’affaires pourraient être "transformés" en visioconférences ».

Mais Éric Audoin précise que, dans le même temps, le marché des déplacements professionnels va être dynamisé par les pays émergents. Donc, ce que la visioconférence fera perdre sera récupéré au centuple par les besoins de la Chine, de l’Inde, du Brésil… en voyages bien réels.

Pour Antoine Biton (Air France) : « On ne gagne pas un marché et on ne signe pas un gros contrat par visioconférence ».

Et Arnaud Debuchy (Amadeus) constate pour sa part que les réunions à distance se heurtent encore à de nombreux problèmes techniques (coupures de réseaux, problèmes d’interférence, décalages images et son).

Il ressort donc de cette conférence que la mort du voyage d’affaires n’est pas programmée d’ici 2020. Nous voilà rassurés !

Si une révolution a bien lieu, elle sera – une fois de plus – technologique.

Cependant, reste une grande inconnue (et pas des moindres) qui n’a pas été abordée ce jeudi 27 mai : l’évolution du prix du pétrole sur les 10 prochaines années qui pourrait modifier la donne.

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