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Belgique : Test Achats veut en finir avec les frais de dossier et les suppléments

l’Association s’appuie sur un jugement du Tribunal de Commerce


Sous le titre « La fin des frais de dossier et des suppléments « fuel » injustifiés dans le secteur du voyage ? » Test Achats, la plus importante association consumériste belge publie un communiqué triomphaliste suite à un jugement rendu récemment.


Rédigé par Michel Ghesquière à Bruxelles - michel.ghesquiere@skynet.be le Jeudi 6 Juillet 2006

Belgique : Test Achats veut en finir avec les frais de dossier et les suppléments
Imaginez qu’en France une association de consommateur comme UFC-Que Choisir, s’attaque violemment à la légalité des frais de dossier des agences de voyages. C’est ce qui se passe en Belgique, sauf que Test Achats est beaucoup plus puissante que n’importe laquelle des associations de défense des consommateur française.

Test Achats explique qu’elle se bat, depuis des années, pour faire respecter les droits des consommateurs notamment dans le secteur des voyages et sa lutte opiniâtre contre les « Frais de dossier par ci, les suppléments « fuel » par-là… »

L’organisation de consommateurs explique qu’elle vient de remporter une grande victoire : le Tribunal de Commerce de Bruxelles interdit la pratique des frais de dossier, réclamés par un grand réseau d’agences (Belgian Leisure Travel, ancienne BBL Travel et aujourd’hui CWT) pour les voyages sur brochure.

Frais de dossier : la fin d’une pratique illégale pour les consuméristes ?

Par ailleurs, Test Achats constate que certains opérateurs du marché ne respecteraient pas la loi lorsqu’ils réclament des suppléments « fuel » pour compenser une « soi-disant » (sic) augmentation des prix du pétrole.

Test Achats se déclare dès lors contrainte d’interpeller les services de contrôle et d’inciter les consommateurs à réclamer le remboursement de ces suppléments non justifiés légalement.

L’association a toujours dénoncé la pratique des agences de voyage et de certains tour-opérateurs (voire de certaines compagnies aériennes) consistant à réclamer des frais divers de dossier (en moyenne entre 10 et 25€/personne), comptabilisés en plus du prix affiché dans les brochures ou sur les sites internet, pour des voyages à forfait prêts à l’emploi (par opposition à un voyage sur mesure).

Plusieurs enquêtes récentes de Test Achats ont confirmé la généralisation de cette pratique. Beaucoup de candidats au voyage auraient été confrontés au non-respect de l’obligation de renseigner le prix total à payer, frais et taxes compris.

Test Achats attaque directement les AGV


La Justice vient de donner raison à Test Achats et à un consommateur soutenu par l’organisation : le Tribunal de Commerce de Bruxelles, en date du 28 juin dernier, vient d’imposer l’interdiction de cette pratique peu transparente, sous peine d’une astreinte de 3000€ par jour et par dossiers litigieux.

Il considère que les frais de dossier sont contraires aux usages honnêtes (articles 93 et 94 de la loi sur les pratiques du commerce) et à la directive européenne sur les voyages à forfait, prévoyant une information correcte et précise sur les détails du voyage commandé.

Dans son communiqué, Test Achats recommande aux « consommateurs concernés par ces frais de dossier indus, notamment dans le cadre de la réservation d’un voyage à forfait auprès d’un tour-opérateur ou d’une agence de voyage, Test Achats leur recommande d’adresser un courrier (après paiement sous réserve de contestation) dans les meilleurs délais demandant leur remboursement dans un délai de 8 jours, faisant référence à « Jugement frais de dossier ».

Et ce n’est pas tout…

Sous le sous titre « Suppléments « fuel » : illégaux … » l’association s’en prend violemment à Sun Park. Mais à la lecture du texte, on se rend compte que l’attaque peut viser tous les hôteliers et parcs d’attractions.

« Test Achats constate ces derniers mois que la crise pétrolière donne des bonnes idées aux opérateurs du secteur pour augmenter les prix de leurs prestations, la plupart du temps de manière illégale.

« Premier exemple rencontré par des membres de Test Achats : Sun Parks réclame des suppléments « fuel » pour des séjours réservés et payés à l’avance. Sun Parks justifie ce supplément par la hausse des prix des produits pétroliers, ayant un impact par exemple, sur le coût du chauffage des piscines ou de certaines infrastructures ».

Et l’association de préciser : « Doit-on rappeler à certains professionnels du secteur que le prix stipulé sur le bon de commande est un prix fixe qui ne peut varier au gré des vents et de la volonté d’une des parties. La pratique de Sun Parks est illégale et dénote une fameuse dose d’imprévoyance dans le chef de l’opérateur ».

Test Achats recommande dès lors aux clients concernés de contester (après paiement sous réserve de contestation) ce type de supplément illégal en s’aidant du courrier-type disponible et téléchargeable sur le site de Test Achats (www.test-achats.be).

Et après les AGV, les hébergements, les TO, …

Autre exemple très à la mode en ce moment : les suppléments « carburants » réclamés par certains tour-opérateurs pour des voyages à forfait. Pour rappel, aucun supplément ne peut être réclamé dans les 20 jours civils qui précèdent le départ.

Avant, ce peut être le cas que si le contrat le prévoit et contient le mode de calcul exact, si la variation est consécutive aux variations du coût des transports, y compris le coût du carburant.

Des variations sont donc permises mais à des conditions légales strictes non respectées dans la pratique. En effet, les tour-opérateurs doivent fournir ce mode de calcul exact. Le consommateur qui reçoit une demande de supplément doit se poser la question de savoir si le mode de calcul exact est fourni et si le supplément est correctement justifié. S’il ne l’est pas, le supplément en devient purement et simplement illégal.

Les TO mal gérés selon Test Achats


Et l’organisation d’accuser durement les TO : « Il faut constater que ces suppléments « carburant » sont manifestement encore calculés sur des bases dépassées. Et c’est le consommateur qui paie cette imprévoyance, sans doute délibérée. Mais aussi avec la complaisance des autorités de contrôle, belges et européennes peu attentives à cette situation ».

En réponse à cet état de fait, Test Achats passe à l’action et va déposer plainte auprès des autorités (SPF Economie) pour les obliger à contrôler de manière structurelle le mode de calcul des suppléments, pourtant imposé par la loi.

Test Achats recommande également à tous les consommateurs concernés de réclamer le mode de calcul censé justifier le montant du supplément. Dans le cas où le tour-opérateur est dans l’impossibilité de le produire, ce supplément est illégal et doit être contesté, notamment à l’aide du courrier-type téléchargeable et disponible sur son site.

Ci-dessous, les réactions de différentes personnalités du secteur.

Baudouin Gillis, CWT : « Le juge me donne raison »

En toute dernière minute, Baudouin Gillis a déclaré à Travel Magazine : «Sur deux des trois points contestés, le juge nous a donné raison. Au sujet des frais de dossier, il a reconnu que nous informions bien les clients avant la signature du bon de commande et que l’information était reprise sur nos documents.

Par contre, le président du tribunal souligne le fait que l’existence de ces suppléments ne sont pas repris dans les brochures. Faut-il rappeler que je plaide depuis plus de 2 ans pour que les grands TO tels que Jetair, Thomas Cook, le Club Med nous fournissent des brochures avec des prix incluant nos marges ?

Nous devons pouvoir fixer nous même le prix de vente librement comme c’est le cas dans un réseau de distribution normal. Carlson Wagonlit Travel réclame donc le droit d'acheter les produits en prix net aux producteurs et de les présenter à ses clients avec un prix "tout compris".

C’est d’ailleurs tout à fait possible puisque trois TO (NDLR : Marmara, Transeurope et Best tours le font déjà). Ce jugement soutient donc notre action pour obtenir gain de cause auprès des TO. »

Jean Christophe Weycker, administrateur UPAV : «Un jugement important… »


Le responsable de l’UPAV ne conteste pas l’argumentaire développé par Baudouin Gillis. Mais il souligne avec raison : «Si pour les grands réseaux, l’édition de cahiers de prix personnalisés ne pose pas de problèmes et donc leur permettrait de se conformer facilement avec le jugement, ce n’est pas le cas pour les AGV indépendantes.

L’UPAV a d’ailleurs déjà évoqué ce problème avec l’ABTO (association belge des TO) mais sans résultat jusqu’à présent ».

Jean Luc Hans, président de l’ABTO : « Il faut négocier… »

Pour Jean Luc Hans, le plus important est de ne pas réagir de manière inconsidérée : « Le dossier des frais est en discussion au niveau du ministère des Affaires économiques. Ce jugement doit être considéré comme une pièce se rajoutant à d’autres éléments.

Mais j’insiste pour affirmer qu’aussi bien le secteur tout entier que les syndicats et certains parlementaires sont parfaitement conscients de l’indispensable nécessité des frais de dossier pour le secteur, AGV comme TO ».

Olivier Dugardijn, l’avocat de CWT : « Un jugement surprenant… »

« Je suis surpris par la réaction très vive et rapide de Test Achats dans un dossier aussi technique. Je crois qu’il faut lire attentivement ce jugement qui contient des contradictions et même des erreurs juridiques. Eléments dont les conseillers directs et indirects de la plaignante doivent êtres parfaitement conscients.

Je constate néanmoins que le tribunal reconnaît que ma cliente a fait parfaitement et dans les règles son travail d’information. Par contre, je note que le juge estime que la mention de l’existence de frais d’intermédiations propres aux AGV doit être reprise dans les brochures.

Mais je souligne que le juge s’est trompé dans son argumentation pour arriver à cette conclusion. »

Les frais de dossier sont vitaux pour le secteur

Alors que faire pour éviter de subir les astreintes et de continuer à percevoir une juste rémunération pour le travail fourni ? Dans l’attente de l’impression des nouvelles brochures, les AGV pourraient coller sur celles-ci ou sur les cahiers de prix un autocollant. Sur celui-ci il serait indiqué en termes juridiques qu’à côté des conditions générales des TO reprises dans les catalogues, il y a également des conditions particulières propres à l’AGV et que celles-ci comportent des frais de dossiers pouvant s’élever à X €.

Par ailleurs, à la lecture des récriminations de Test Achats envers les suppléments fuel avion demandés par les TO, nous pouvons affirmer que ceux-ci correspondent exactement, pour ne pas dire au mot près à ce que le ministère avait déclaré à Jetair il y a une semaine ou deux.

Pour rappel, Jetair avait demandé un avis au ministère des Affaires économiques en ce qui concerne les suppléments fuel pour les vols charter. Le ministère ayant répondu que le plus important était la transparence dans le calcul de ces suppléments.

Quand on vous dit que Test Achats dispose d’un véritable pouvoir d’influence en Belgique, vous en avez ici une parfaite illustration.
00_le_jugement.pdf 00 le jugement.pdf  (279.58 Ko)

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Commentaires

1.Posté par durand philippe le 07/07/2006 10:51 | Alerter
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Personnellement, je suis assez d'accord avec la position de Test Achat... Certains professionnels exagèrent. Prendre les clients pour des cochons de payant n'est pas une solution intelligente à long terme. Je trouve la position de Monsieur Baudoin Gillis particulièrement gonflée et de mauvaise foi. Quand on est capable de lancer un site internet annonçant 7% de réduction... Quand on n'arrête pas de réclamer des prix nets en leisure, au mépris de tout le secteur... On nage en pleine mauvaise foi. Ce monsieur devient le fosseyeur du secteur.
Quant à Sunparks, c'est vrai que cela frise l'arnaque, et nos clients sont très mécontents... La première fois qu'un client nous a dit qu'on lui a réclamé un supplément fioul, nous avions du mal à le croire... Que diriez-vous d'un restaurateur qui augmente son addition d'un euro parce qu'il doit chauffer/refroidir sa salle de restaurant? Du dentiste qui ferait la même chose? Pourquoi les vendeurs de rêve et de plaisir pourraient-ils se le permettre?
La solution : des marges correctes. La baisse de nos commissions doit s'arrêter, nous devons avoir des marges correctes, un partenariat correct avec nos to fournisseurs, et arrêter d'essayer de se refaire en frais de dossier, pour récupérer sur les commissions de cartes de crédit, les réductions accordées à tel ou tel, ou des marges rabotées et des suppléments non commissionnables!

2.Posté par Delehouzée Gaëtan le 07/07/2006 15:12 | Alerter
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Le dépackaging et les prix nets arrivent, on n'arrête pas de le dire.
Si on suit le raisonnement de Mr Gillis, on doit faire disparaître la notion de distributeur et de producteur. L'UPAV devrai-t-elle déjà reformuler le thème de son futur congrès en "Comment les AV devront-elles se passer des TOs"?
Quant aux TOs, ils incluent dans leurs "suppléments Fioul" leurs propres frais de gestion administrative, ils gèrent leurs propres marges, ce que ne peuvent pas faire les AV, transformées une fois de plus, en collecteurs bénévoles de taxes émanant d'esprits plus créatifs les uns que les autres(cf la perception de la taxe de solidarité imposée pour les départs de France est-elle légale en Belgique?).
L'intermédiaire devra-t-il y aller de sa poche pour faire partir un client qui se retrancherait derrière ce jugement? Allez expliquer au TO/ransporteur que votre client refuse de payer; puis à votre client que le TO ne le laisse pas partir sil ne paie pas!
D'autre part, considérant que les contrats d'achat de kérosène sont à terme et en dollar, j'aimerais savoir sur quelle base, les Cies aériennes ou TOs (parfois propriétaires de Ces mêmes Cies), fondent leurs calculs pour les nouvelles brochures hiver qui font leur déjà leur apparition? Nous vivons actuellement deux pics historiques. Un pétrôle cher achété avec un dollar qui . Devra-t-on rembourser le client en cas de baisse?
Il est navrant de demander un tarif aujourd'hui et de recevoir un prix "yield managed" majoré d'un supplément Fuel.
Les acteurs du tourisme n'éditent plus leurs tarifs sur base de leurs prix de revient. Cà doit-être çà l'apport des stratèges financiers qui ses sont invités dans notre secteur. Chez CWT, on le sait plus qu'ailleurs.
Par petites touches successives, on nous a transformé, à l'insu de notre plein gré, en véritables marchands de tapis. C'est sans doute celà que nous reproche avant tout Test Achats.


Delehouzée Gaëtan
Président Mercatour

Groupement d'agences de voyages indépendantes

3.Posté par LEROY le 16/10/2006 19:34 | Alerter
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Notre famille a été avisée, fin juin 2006, de l'augmentation de 25 EUR pour notre séjour d'une semaine (séjour réservé et déjà payé début juillet 2006). Si on ne payait pas, on risquait de ne pas avoir la maison car le solde n'était pas versé. Ayant deux petits enfants, nous avons cédé à la pression et avons payé pour être certain de passer une semaine à la mer.
A la veille de ces vacances de Toussaint, nous réservons un midweek au Sunparks de De Haan par l'intermédiaire de Neckerman et quelle n'est pas ma surprise d'entendre qu'en plus de 12 EUR de frais de dossiers, il y a un supplément de 6.60 EUR par personne soit pour 5 jours 26.60 EUR. Alors que je réagis et fais part de mon étonnement, le seul commentaire de la téléphoniste est : "vous réservez oui ou non car si vous ne payez pas le 26.60 EUR je ne vous donne pas votre N° de dossier. Nous nous sentons pris au piège mais que pouvons-nous faire? Comment nous défendre face à un mur d'indifférence? Dois-je préciser que les nombreux mails adressés à Sunparks tant en français qu'en néerlandais sont restés lettre morte. Merci d'un conseil éventuel.




































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