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Starship vol N°9 : échec, demi échec, ou demi succès ?

La chronique de Michel Messager


Le neuvième vol d’essai du Starship s’est soldé par la désintégration de l’étage supérieur, malgré plusieurs avancées majeures saluées par SpaceX. Retour avec Michel Messager sur le vol test n°9.


Rédigé par le Lundi 2 Juin 2025

C’est dans la nuit du 27 au 28 mai 2025 (19h36 heure de l’Est) que le neuvième vol d’essai de la fusée géante Starship (haute de 123 mètres, soit la taille d'un immeuble d'environ 40 étages) a décollé depuis Starbase, au Texas.

Presque trois mois après le huitième vol d’essai du Starship, SpaceX avait reçu l’accord de la FAA, l’autorité chargée de réguler l’espace aérien aux États-Unis, après qu’une enquête soit menée par SpaceX qui avait permis d’identifier les causes du raté du vol 8.

A noter que la FAA avait récemment augmenté l’autorisation annuelle de lancement de SpaceX de cinq à 25, et ceci malgré les objections des groupes de protection de la nature qui ont exprimé des vives inquiétudes quant à l’impact sur l’environnement.

Lors de ce nouveau vol, SpaceX espérait réaliser les tests qu'elle comptait mener lors des deux précédents vols sur le vaisseau - dont une tentative de déploiement de satellites - puis laisser le vaisseau spatial, finir sa course dans l'océan Indien.

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Starship vol N°9 : l’étage supérieur se désintègre en vol !

Concernant le premier étage, il était en effet prévu cette fois ci, qu’il ne reviendrait pas sur son pas de tir mais irait « s’écraser brutalement » dans les eaux du golfe du Mexique, unilatéralement rebaptisé « golfe d’Amérique » par Donald Trump.

Les ingénieurs de SpaceX avaient prévenu que certaines caractéristiques du vol numéro 9 étaient pensées pour malmener chaque étage de la fusée, notamment le booster Super Heavy qui avait déjà servi au vol 7. Ainsi, le Super Heavy devait être soumis à un angle d’attaque beaucoup plus élevé que lors de ses précédents retours sur Terre, entrainant ainsi une poussée de décélération moins performante. Quant à l’étage supérieur, il serait privé de certaines protections thermiques.

Fidèle à la stratégie d’Elon Musk, ces expériences en vol avaient pour but d’améliorer les performances et la fiabilité des futurs propulseurs.

Elon Musk était d’ailleurs conscient de la difficulté de ces premiers vols, puisqu’il avait déclaré en début d’année : « Je pense que nous parviendrons à une réutilisation rapide de l'ensemble de la structure - le vaisseau et le propulseur - l'année prochaine. »

Si les premières phases du vol N°9 se sont bien déroulées, environ 30 minutes après le décollage du Texas, l’étage supérieur a de nouveau rencontré un problème, les ingénieurs perdant le contrôle en raison d’une fuite de carburant à bord, entraînant ainsi une rotation incontrôlée et une rentrée prématurée dans l’atmosphère terrestre du vaisseau, celui-ci finissant par se disloquer lors de son retour vers la Terre.

C’est la troisième fois d’affilée que l’étage supérieur se désintègre en vol !

« Le Starship a subi un démontage rapide et imprévu, mais les équipes continueront d’analyser les données et de travailler en vue du prochain test en vol », a confirmé SpaceX sur le réseau X.

Que faut-il penser : Echec, demi échec, demi succès de Starship vol N°9 ?

Mise à part que l’étage supérieur s’est désintégré en vol, lors de son retour vers la Terre, il faut aussi noter que l’ouverture de la soute du Starship pour y larguer huit satellites Starlink simulés, n’a pu s’ouvrir, que le rallumage d’un moteur Raptor en orbite et le test de nouveaux matériaux thermiques, destinés à protéger le vaisseau lors de sa rentrée dans l’atmosphère, n’ont eux aussi pu être réalisés.

Il est donc clair qu’il s’agit d’échecs. Néanmoins, et sans oublier que SpaceX avait prévenu que certaines caractéristiques du vol étaient pensées pour malmener chaque étage de la fusée, cette fois ci, non seulement le vaisseau a réussi à atteindre l'espace, mais aussi c’était le premier vol réalisé avec un propulseur déjà usagé (le booster Super Heavy avait déjà servi au vol 7).

De plus, les 33 moteurs Raptor du booster ont propulsé sans accroc le Starship en dehors de l’atmosphère terrestre, atteignant la phase suborbitale prévue. Ces réussites marquent donc un succès par rapport aux précédents vols de janvier et mars, où des défaillances avaient été détectées durant l’ascension.

Les progrès réalisés lors de ce Vol 9, marquent néanmoins un tournant décisif pour le programme, car derrière les apparences de l’échec, pour les spécialistes du spatial, se dessinent les contours d’un système de lancement réutilisable aux capacités inégalées, pensé pour la Lune et Mars…

Comme l’a annoncé Elon Musk : « la cadence des vols va s’accélérer, avec un lancement prévu toutes les 3 à 4 semaines, nous permettant d’accumuler des retours d’expérience pour fiabiliser le système », notamment en vue de la mission Artemis 3, dont Starship est censé assurer l’alunissage de la NASA d’ici 2027.

De son côté, Jared Isaacman, astronaute, entrepreneur et futur patron de la Nasa, l’a souligné lui aussi sur les réseaux sociaux : « Ce sont ces hauts et ces bas qui bâtiront l’avenir de l’exploration spatiale ».

Alors, échec, demi échec, demi succès de Starship vol N°9 ? A chacun de se faire une idée, à chacun sa vérité… La suite au prochain envol de Starship vol N°10… d’ici quelques semaines.

Michel Messager
Michel Messager
Michel MESSAGER est directeur associé de Consul Tours, société de conseil travaillant pour une clientèle privée et institutionnelle dans les secteurs du tourisme.

Il est Membre Fondateur de l’Institut Européen du Tourisme Spatial et de l’AFST (Association Française des Seniors du Tourisme). Il est l’auteur de nombreux articles sur le sujet ainsi que de plusieurs livres : le "Tourisme Spatial" publié en 2009 à la documentation française, "Histoire du Tourisme Spatial de 1950 à 2020" sorti en 2021, "Tourisme Spatial et Ecologie" en 2022 et "Tourisme Spatial de 1950 à 2022" chez Amazon. Il est considéré actuellement comme l’un des spécialistes en la matière.

Il intervient fréquemment sur ce sujet à la radio et à la télévision, ainsi qu’au travers de conférences dans de nombreux pays, notamment au Canada où il réside quelques mois par an. Il conseille notamment des entreprises du "new space" et des fonds d’investissements sur les projets financiers en matière de Tourisme Spatial.

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Tags : spacex
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