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An 1 de la présidence Macron : bien, mais "peut mieux faire", selon les pros du tourisme

L'avis des pros du tourisme


Le 14 mai 2018, la France élisait Emmanuel Macron à la Présidence de la République. Les professionnels du tourisme font le point sur cette première année, sur laquelle ils portent un regard bienveillant... Mais mitigé.


Rédigé par J.P & R.P le Mardi 8 Mai 2018

Emmanuel Macron en meeting à Besançon pendant la campagne pour l'élection présidentielle française de 2017 - DR Austrazil creative commons
Emmanuel Macron en meeting à Besançon pendant la campagne pour l'élection présidentielle française de 2017 - DR Austrazil creative commons
Globalement positif, mais peut mieux faire.

C'est le regard que portent les professionnels du tourisme, après un an de présidence Macron.

Jeune, dynamique, avec une volonté de casser les codes et de rénover la politique française, le Président incarne le changement aux yeux des professionnels, qui dressent un portrait plutôt favorable.

"A l'international, il a une bonne posture. Nous avions perdu de notre aura, et il redore notre blason" se félicite Jean Dionnet, P-DG d'Univermair.

Il n'est pas le seul à appuyer sur l'image qu'Emmanuel Macron donne de la France.

Pour Jean Eustache, directeur d'Amerigo "son élection est très très positive. L’image de la France est revalorisée par cette présidence, elle fait un bien fou, ce qui se ressent sur l’opinion des étrangers", ajoutant que ce regard "atténue les inquiétudes nées avec l'élection de Trump".

Un Président qui tient ses promesses

Un visage positif qui redonnerait confiance aux citoyens et qui pousserait le fameux "effet macron", déjà boosté par la baisse du chômage, "en partie due au gouvernement précédent" modulent certains.

Outre l'image de la France à l'International, les professionnels retiennent aussi sa volonté de faire. "Il tient ses engagements et c'est plutôt bon signe" analyse Jean-Pierre Mas, président des Entreprises du Voyage (EdV).

Un volontarisme que beaucoup applaudissent, notant un courage politique, notamment au regard des tensions au sein de la SNCF.

"Il entreprend des réformes importantes et il va au bout, c'est bien note Jean Dionnet. On savait ce qu'il allait faire, la réforme était annoncé, on peut ne pas être content mais il n'y a pas de surprise". Et en effet, tous notent qu'il "applique ce qu'il dit" et "tient ses promesses".

La réforme de la SNCF marque les esprits et la très grande majorité des professionnels applaudissent les choix d'Emmanuel Macron et du gouvernement, qui "a raison de tenir le cap" et "ne doit pas mollir", selon Jean-Pierre Mas.

Moins Jupiter et plus de dialogue

Et pourtant. Certains constatent le manque de dialogue, d'écoute... Et d'explications.

"Le président Macron ne va pas assez au-devant des Français, il (...) ne fait pas assez de pédagogie et n’explique pas ses réformes" regrette Jean Eustache.

Un manque de transparence qu'il n'est pas le seul à regretter... Et qui s'incarne dans la position très "jupitérienne" de la présidence.

"Il faut que la culture française évolue, avec des modes plus collaboratifs. Les dirigeants doivent donner l'exemple. Mais jusque là on voit surtout une certaine rigidité, une verticalité qui devrait intégrer un peu plus de monde" regrette Christophe Bonnafous, cofondateur de Tourisme & Développement et administrateur d'Acteur pour un Tourisme Durable (ATD).

Intégrer plus de monde dans les discussions, quitte à être plus lent ? "Le Président confond vitesse et précipitation ajoute Christophe Bonnafous. On est dans le consultatif, pas dans l'échange. On nous dit exprimez-vous et au final on fera ce qu'on veut, ça n'est pas ça le dialogue"

Un manque de dialogue et deux poids deux mesures. "Il demande des efforts aux cheminots, aux retraités, aux indépendants... Mais il serait bon de demander un effort aussi aux banquiers, aux assureurs, à ceux qui pourraient aider à financer des projets vertueux et porteurs économiquement et socialement".

Quid du tourisme ?

Le Président Macron ne s'intéresse pas vraiment à l'économie du durable, "qui n'est pourtant pas une préoccupation de bobo ni de beatnik. Au delà du respect de l'environnement c'est aussi le développement du business, via l'économique et le social, c'est un sujet nécessaire"... Et pourtant "ça lambine, il y a beaucoup de communication, mais rien de concret".

Le constat est le même au niveau du tourisme en général. L'administrateur d'ATD aimerait "un véritable plan de communication afin d'être leader sur le sujet" et force est de constater qu'il n'est pas le seul.

Un comité interministériel ? "Cela va dans le bon sens, ça montre la volonté de faire de la France une destination majeure, mais la volonté ne suffit pas : il faut des moyens" ajoute Jean-Pierre Mas, regrettant l'absence d'un vrai plan d'aménagement, de communication et d'ambition sur le sujet.

Et même les plus bienveillants ne voient pas de manière très positive la gestion présidentielle du tourisme, quand bien même ce ne serait pas la priorité du pays.

Ils regrettent le manque d'action face à la crise chez Air France. Pour Jean Dionnet, celle-ci pourrait mettre bon nombre de PME sur la paille. "Il y a des choses à faire pour aider des entreprises qui risquent beaucoup, il serait bon de dialoguer avec les pros, et que nos instances soient entendues"

Même son de cloche chez Jean Eustache, pour qui la liquidation de la compagnie pourrait même être une solution : "l’État doit prendre ses responsabilités et intervenir : même si la compagnie n’est plus publique elle se trouve dans une situation de quasi-monopole grâce aux droits de vol sur CDG.

Il faut amener l'histoire à son terme et placer la compagnie en liquidation. Le gouvernement doit s’inspirer d’Air Canada qui a connu pareil mésaventure. Le problème a été réglé par le parlement."


De son côté, Jean-Pierre Mas pointe la directive sur les voyages à forfait, que le gouvernement nommé par Emmanuel Macron n'a pas su gérer : "je considère que nos dirigeants se sont laissés débordés par les associations de consommateurs, sans opposer la moindre capacité de résistance... C'est le prix de l'inexpérience."

Une politique globale plutôt soutenue, mais un attentisme dans les domaines qui les touchent, les professionnels du tourisme sont mitigés sur ce premier bilan... Mais restent positifs. Après tout, il reste encore 4 ans au Président pour faire ses preuves.

"Il y a une réelle volonté d'avancer et de donner plus de soutien aux entrepreneurs note Christophe Bonnafous, avant d'ajouter : C'est une impulsion, on s'attaque aux privilèges, reste à voir si on va s'attaquer à ceux de tous..."

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