TourMaG.com, le média spécialiste du tourisme francophone
TourMaG.com, 1e TourMaG.com, 1e

logo TourMaG  




Entrepreneuriat : un dirigeant stressé est un dirigeant stressant !

14e Convention du SNAV Ile-de-France


Thomas Lechat, de l'Observatoire Amarok, est un PMIste (qui s'intéresse aux PME) qui s'emploie à tisser des liens entre les sciences médicales et les sciences de l'entrepreunariat. Le stress dans l'entreprise, c'est sa spécialité. En Croatie, dans le cadre de la 14e Convention du SNAV Ile-de-France, il en donne les causes, les effets et les modes de traitement.


Rédigé par Michèle SANI le Mercredi 2 Mai 2012

Michelle Laget-Herbaut, présidente du SNAV Ile-de-France et Thomas Lechat de l'Observatoire Amarok, un PMIste expert du stress en entreprise - DR : M.SANI
Michelle Laget-Herbaut, présidente du SNAV Ile-de-France et Thomas Lechat de l'Observatoire Amarok, un PMIste expert du stress en entreprise - DR : M.SANI
Selon l'expert Thomas Lechat, la France aurait quelques raisons d'être championne du monde des antidépresseurs.

Ses dirigeants surtout ceux des PME et des TPE seraient trop souvent sous pression sans vouloir l'afficher.

En se défendant de toute faiblesse, ils seraient victimes d'un stress qui stresse leurs collaborateurs.

Selon l'étude ci-dessous, alors que 32 % de patrons se sont déclarés stressés, leurs salariés l'étaient à 48 %.

Thomas Lechat a rappelé des données souvent oubliées par les dirigeants politiques. Délaissées par les sciences sociales, humaines et médicales les PME représentent plus de 90 % des entreprises françaises, 2 emplois sur 3.

Il serait donc légitime de s'interroger sur le capital santé de leurs dirigeants.

L'inavouable souffrance patronale

« Les grandes entreprises ont une organisation pyramidale avec des directions financière, marketing, relations humaines. Le patron de TPE a une organisation circulaire. Il est au centre, au vu de tous les salariés ».

Il donne l'exemple de Steve Jobs. « La santé du dirigeant d'Apple n'a pas touché la marque. Dans une PME et surtout une TPE, la fin d'un dirigeant risque fortement de se traduire par un dépôt de bilan ».

Aux dirigeants de PME et de TPE que sont les agences de voyages, le chercheur met l'accent sur cette fameuse idéologie du gagnant, de l'homme qui, contre vents et marées, se doit d'être fort et ne peut dévoiler ses incertitudes, sa solitude face aux décisions et aux responsabilités.

Il parle du mythe du dirigeant qui n'a pas le temps d'être malade. Il dit « l'inavouable souffrance patronale ».

Le dirigeant de PME et de TPE, un homme sans pare-feu

Dans un exposé assez rare dans ce type de convention, Thomas Lechat évoque la surcharge de travail et la pression des enjeux du dirigeant qui a investi, emprunté, parfois hypothéqué sa maison. Dans l'échelle du stress, la gestion des salariés, le départ d'un collaborateur, un conflit occupent la marche la plus haute.

« Sans visibilité surtout en période de crise, le patron de TPE se demande comment payer ses salariés s'il y a baisse de commande. Face à des collaborateurs qui lui font confiance, il est sans pare-feu et cela peut être pathogène. Le stress insidieux et la souffrance patronale ne doivent plus être un sujet tabou ».

Pour les banquiers, le sujet ne semble pas si tabou puisque avant d'accorder un prêt ils demandent et une garantie et une réponse à un questionnaire de santé.

Un tiers des patrons de PME/TPE travaille plus de 60 heures

Fin juin 2011, l'Observatoire Amarok en partenariat avec Malakoff Médéric a réalisé une enquête visant à faire un bilan de santé patronale. Pour cette « première », un millier de dirigeants de PME et TPE, tous secteurs confondus (hors agricole) a été interrogé à travers la France.

L’immense majorité (88 %) travaille bien au-delà des 40 heures. Ils sont plus d’un tiers à travailler plus de 60 heures par semaine et 16 % font plus de 70 heures. L’amplitude hebdomadaire est large également puisque 57 % des dirigeants travaillent 6 jours, voire plus.

35 % des dirigeants ont indiqué ne pas pouvoir estimer le chiffre d’affaires de leur entreprise à six mois et seuls 16 % déclarent pouvoir l'indiquer avec certitude. Et ce manque de visibilité économique serait plus important dans les entreprises de moins de 10 salariés que dans celles au-delà.
En piste pour une séance d'auto-massage. Objectif : repos des yeux - DR : M.SANI
En piste pour une séance d'auto-massage. Objectif : repos des yeux - DR : M.SANI

L'incertitude du chiffre d'affaires facteur de stress

Une grande majorité des chefs d'entreprise interrogés (81 %) ont déclaré avoir un bon état psychologique. Néanmoins, près d'un tiers (32 %) ont déclaré s'être sentis stressés en permanence et souvent au cours des deux dernières semaines écoulées (34 % des femmes).

Ce sentiment de stress était notamment lié à l’incertitude du chiffre d’affaires ou à la surcharge de travail.

Selon cette étude, le stress a des effets négatifs sur le sommeil, la façon de s'alimenter. 48,4 % des hommes seraient en surpoids ou obèses. Pour près de 60 % il provoque des troubles musculo-squelettiques qui se traduisent essentiellement par un mal au dos, à la nuque et au bras.

Rarement dans l'histoire des conventions professionnelles nous n'avions vu autant d'assiduité aux ateliers techniques. Les séances pratiques de kinésiologie, de sophrologie et d'automassage voulues par le SNAV Ile-de-France ont affiché complet.

Le stress du dirigeant semble en effet une réalité méconnue. La Convention de Croatie a eu la particularité de répondre à une attente non formulée et à un besoin.

Lu 2513 fois
Notez

Nouveau commentaire :

Tous les commentaires discourtois, injurieux ou diffamatoires seront aussitôt supprimés par le modérateur.
Signaler un abus



































TourMaG.com
  • Instagram
  • Twitter
  • Facebook
  • YouTube
  • LinkedIn
  • GooglePlay
  • appstore
  • Google News
  • Bing Actus
  • Actus sur WhatsApp
 
Site certifié ACPM, le tiers de confiance - la valeur des médias